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La Grèce en crise


Déchet(s) recommandé(s)

dimanche, Athènes a adopté un nouveau plan d'austérité national, une série de cinq depuis 2010, afin que le FMI lui injecte une aide supplémentaire de 130 milliards d'euros. ce plan inclut entre autres:

- baisse de 22% du salaire minimun et de 32% du salaire pour les moins de 25 ans;

- licenciment de 15 000 fonctionnaires en 2012 et de 150 000 fonctionnaires d'ici 2015;

- coupure de 300 millions dans le régime de retraite;

- supression des hausses de salaires;

- privatisation de ses sociétés nationales, incluant les entreprises gazière Deba et DESFA, et la société nationale de pétrole Hellenic.

réaction du peuple grec:

le PIB en Grèce a diminué de 7% en 2011. à ce jour, le taux de chômage a atteint un record de 20.9%. leur dette publique correspond à 182% de leur PIB. il va sans dire que leur cote de crédit est classée "junk" par S&P.

le système grec est bipartite depuis 1977, le Mouvement socialiste panhéllenique (PASOK) s'opposant à la Nouvelle Démocratie (Nea Dimokratia).

j'ai hâte de voir comment la Grèce va se sortir de son fourbi et ce qui en ressortira pour l'économie Européenne.

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et de 32% du salaire pour les moins de 25 ans;

Il va sans dire que la Grèce doit suivre des mesures de redressement drastique, mais celle-ci me semble particulièrement cave, inéquitable, plutôt inutile et assurément, causera de fortes réactions.

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Fucking awesome:

Greece Has Named And Shamed 4,000 Of Its Top Tax Evaders

ATHENS, Greece (AP) — Officials in debt-crippled Greece have named and shamed some 4,000 alleged tax dodgers, including a former media magnate and a prominent entertainer, with the worst offender owing nearly euro1 billion ($1.3 billion).

The list, published by the Finance Ministry, is part of a campaign to crack down on rampant tax evasion that is hurting the eurozone member's effort to avoid bankruptcy.

At the top of the list was a 58-year-old accountant, currently serving terms of more than 100 years in prison for tax fraud, who allegedly owes some euro950 million.

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Clairement, la seule solution est d'appeler l'armée et la marine, clouer les avions aux aréoports, et de faire des arrestations pour évasions fiscales et autres criminaleries de cols blancs. Si quelque chose d'autre qu'un avions militaire ou diplomatique lève du sol, tu le descend.

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  • 2 ans plus tard...

Ça devient de plus en plus intéressant cette affaire là.

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Dès 2004, des analystes grecs s'inquiétaient du coût et des emprunts causés par l'organisation des jeux olympiques à Athènes.

Alors que le déficit budgétaire était de 3,7% du PIB, il double pour atteindre 7,5% l'année des jeux olympiques.

La crise financière de 2007-2010 et la crise économique qui a suivi ont particulièrement touché la Grèce.

Selon Christoforos Sardelis, qui dirigeait l'Agence de gestion de la dette publique grecque de 1999 à 2004, la Grèce aurait utilisé sur les conseils deGoldman Sachs des contrats de swaps de change pour décaler artificiellement de plusieurs années le paiement des intérêts de sa dette.

La Grèce est, pour l'ancien Commissaire au marché intérieur et à la concurrence Mario Monti, un pays « réfractaire au marché unique et à la concurrence » qui « n'a su combattre les corporatismes et les rentes de situation, dans les secteurs privé et public.

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Le nouveau ministre des Finances grec, 53 ans, statisticien de l'économie et hyper-actif médiatique, détonne par son style et sa pensée. Il se bat contre l'austérité, mais pas contre l'euro. Il séduit par son parcours riche, et son discours iconoclaste, constant et «occasionnellement marxiste».

«Sortir de l'euro serait pire que d'y rester, selon Varoufakis, car la dépréciation inévitable de la drachme conduirait à un transfert massif du pouvoir des plus pauvres, dont les revenus et l'épargne ne vaudront plus rien, vers les plus riches, qui auront mis leurs euros à l'abri».

Pour lui, l'Europe doit «créer un réseau de solidarités», «les Européens doivent unifier de larges parties de la dette européenne, recapitaliser les banques en difficulté à un niveau européen et lancer un programme d'investissement massif».

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Afin de comprendre le séisme politique grec, il est utile de regarder "l’accord de statu quo" de la Grèce avec le Fonds Monétaire International en mai 2010, dans lequel la soi-disant troïka – le FMI, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne – avait étendu des prêts au pays en échange d’un mélange d’austérité et de réformes.

La Grèce était en récession lorsque l’accord a été conclu mais les prévisions imaginaient que ce revers allait bientôt cesser – qu’il n’y aurait qu’un petit recul en 2011 et que dès 2012 la Grèce connaîtrait la relance. La Grèce a imposé des coupes sauvages dans les services publics, les salaires des fonctionnaires et les allocations sociales. Grâce aux vagues supplémentaires répétées d’austérité, les dépenses publiques furent amputées bien davantage que ce que le programme original avait prévu, et il est aujourd’hui 20 pourcent plus bas que ce qu’il était en 2010.

Pourtant les problèmes de la Grèce sont, et on peine à le croire, encore pires aujourd’hui qu’avant la mise en place du programme. L’une des raisons, c’est que la chute économique a réduit les revenus : le gouvernement grec récupère une part plus grande d’impôts par rapport au PIB qu’auparavant, mais le PIB s’est effondré tellement rapidement que les revenus fiscaux totaux chutent. De plus, le plongeon du PIB a entraîné l’augmentation d’un indicateur fiscal clef, à savoir la part de la dette par rapport au PIB, même si la croissance de la dette a ralenti et que la Grèce a reçu un modeste allègement de la dette en 2012.

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Les plus exposés à une négociation de la dette sont donc aujourd'hui les gouvernements européens, créanciers d'Athènes à hauteur de 195 milliards d'euros.

Les 141,8 milliards d'euros versés à la Grèce via le FESF ont été prêtés à des taux très bas, de 1,5 % en moyenne. Sauf à faire des pertes, qui seraient comblées par les gouvernements de la zone euro, ce Fonds ne peut pas prêter moins cher, car c'est le taux auquel il se finance lui-même sur les marchés. Les gouvernements européens ont également offert, en 2012, 10 ans de prêts sans intérêts à la Grèce sur la majorité de leurs créances. Difficile de faire mieux…

Il reste la possibilité de jouer sur la maturité des prêts, consentis pour 30 ans en moyenne. Il pourrait ainsi être décidé de les allonger à 50 ans ou 99 ans!

La marge de manœuvre est plus grande sur les 52,9 milliards d'euros de prêts bilatéraux. La France en détient 11 milliards, l'Allemagne 15 milliards. C'est sur ces sommes, qui ne représentent que 16,7 % de la dette grecque, que pourront vraiment porter les négociations avec Athènes. Rien qui ne change fondamentalement le sort financier ni économique de la Grèce. «On va arriver à des prêts de 0,5 % sur 50 ans, mais cela va prendre trois mois pour les négocier...», pronostique un expert. Toute la question est de savoir si Alexis Tsipras y trouvera son compte politiquement…

Le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne ont un statut de «créanciers préférentiels», qui leur permet d'être remboursés en priorité. Le FMI, qui a prêté 32 milliards d'euros à la Grèce, récupérera sa mise à l'euro prêt. Il sera d'ailleurs le premier à réclamer la monnaie de sa pièce au gouvernement Tsipras mi-mars, avec un remboursement attendu de 4,5 milliards d'euros. «Le FMI a toujours été remboursé! Il le sera toujours. Ni les taux d'intérêt (de l'ordre de 4 %, NDLR) ni les maturités ne sont négociables. C'est un créancier super préférentiel»

La BCE sera également épargnée. Elle a prêté 27 milliards d'euros en 2010, et accepté, depuis, de reverser au gouvernement grec les intérêts qu'elle avait perçus sur ses titres. Selon les traités européens, elle ne peut juridiquement pas aller au-delà. «La BCE ne peut pas participer à une restructuration sauf à faire du financement monétaire d'un État, ce qui lui est strictement interdit», explique l'économiste de Bank of America. La BCE ne peut pas allonger la maturité de ses prêts, car c'est une forme de restructuration. «Si la Grèce passait en force auprès de la BCE, la sanction serait terrible: ses banques ne pourraient plus se refinancer auprès de la banque centrale, ce qui conduirait à une explosion de son système bancaire», ajoute Gilles Moec. Le secteur privé (banques, fonds, assureurs), qui détient encore 53 milliards d'euros de dette grecque, a déjà consenti, en 2012, un sacrifice de 70 % sur la valeur des titres, en faisant cadeau à la Grèce de 107 milliards d'euros.

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Jusqu'à 2009 l'excès d'épargne allemand avait un pendant en l'excès de consommation des pays de la périphérie. Or, aujourd'hui ces derniers sont en train de réduire leurs excès pendant que l'Allemagne est encore plus excédentaire qu'avant. C'est dans cette asymétrie qu'on peut retrouver les responsabilités de l'Allemagne.

Une dernière solution serait, faute de pouvoir changer les Grecs, de changer les Allemands. L'euro aurait été plus facile à mettre en œuvre si les pays concernés avaient décidé au départ de s'aligner sur un comportement moyen, notamment en matière d'inflation. Mais l'Allemagne n'a jamais voulu: elle a exigé que l' euro soit le mark élargi. Ce n'était pas tenable. L'économiste Paul Krugman dit aujourd'hui, sans y croire, que pour sauver l'euro il faut que l'Allemagne se résolve à faire de l'inflation: augmenter les salaires, revenir au déficit budgétaire. Imaginez!

À défaut de pouvoir rembourser la dette, on peut la noyer dans l'inflation et ainsi diminuer son poids relatif dans l'économie.

Marquée par son histoire, la faillite de la République de Weimar sous les effets de la crise au début des années 1930, et par sa démographie vieillissante, l'Allemagne se méfie de l'inflation, synonyme d'instabilité politique et de moins-values pour les épargnants et les retraités.

Une raison plus profonde explique l'opposition allemande: en donnant de l'air aux économies européennes, l'assouplissement monétaire risque de faire retomber la pression sur les gouvernements, qui pourraient renoncer aux nécessaires réformes de structure.

Modifié par Rococo pas Rocco
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C'est amusant de voir les cocos français reprendre du poil de la bête, leurs petits yeux qui brillent devant Tsipras. Entre ça et les 18 députés d'Aube Dorée. Pays de paumés.

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  • 1 mois plus tard...
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Un bon petit reportage sur comment la Grèce est entré dans la zone Euro.

30 ans de magouille et de laisser aller.

http://www.youtube.com/watch?v=yykN6hUUXPo

La crise grecque une faillite européenne

Fin 2009, la Grèce sombre dans une crise financière sans précédent, contraignant l'ensemble des pays européens à restreindre leurs dépenses et à multiplier les plans de rigueur pour éviter de sombrer. Quels sont les mécanismes qui ont conduit à la plus spectaculaire débâcle économique de ce début de siècle ? Pourquoi les partenaires européens ont-ils laissé dériver la Grèce durant tant d'années ? Et comment tout un pays a-t-il ainsi pu se retrouver au bord de la faillite ? Olivier Toscer dévoile les causes probables de cette crise, qui met en péril l'édifice construit par les pères fondateurs de l'Europe.

Modifié par Rococo pas Rocco
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Citer un populiste anglais, c'est pas cool ...

Farage dit de la merde le reste du temps mais il a le mérite d'être plutôt cohérent et pragmatique dans sa conception de l'économie libérale.

(une énième graphorée qu'on oserait nommer "débat" sur le vieux poncif du libéralisme vs étatisme n'aura pas lieu, ça ne mènerait pas à grand chose)

Et comme tous les anglais il est drôle.

Rocco. Pour rebondir sur ta vidéo, j'ai une anecdote concernant des stats de l'UE montrant que la Grèce était le pays avec le plus d'aveugles en Europe.

Ils se sont chiés à faire des études sur une particularité biologique, liée au climat etc alors que c'était les grecs qui se faisaient faire des certifs à la demande pour toucher des pensions.

Juste énorme.

La Grèce c'est un pays dont les institutions après guerre ont reposé sur les dirigeants fascistes et collabos.

En gros, comme dans la plupart des pays, les communistes grecs furent l'entité résistante la plus active. Sauf qu'à la "purification", on a cramé les résistants plutôt que les collabos.

Pourquoi ? Tout simplement parce que Churchill voulait isoler la Yougoslavie dans le Bloc de l'Est et il ne fallait surtout pas que la Grèce passe à gauche du rideau.

Les communistes grecs étant plutôt cocos-libertaires qu'aux ordres de Moscou, Staline s'en battait royalement les couilles. En toute logique, Tito était le seul à s'être interposé.

Résultat, un pays qui repose sur un socle mégalo-bureaucratique d'inspiration fasciste et on obtient Metaxas, les Colonels, puis la Grâce, leur République du Pardon et de la corruption généralisée.

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  • 2 mois plus tard...

Pas de panique aux guichets des banques, mais les retraits s'accélèrent: 3 milliards d'euros, rien que sur cette semaine. Bas de laine, transfert de comptes à l'étranger.

La population anticipe un possible contrôle des capitaux, qui serait instauré en cas d'échec du sommet européen de lundi, comme ce fut le cas à Chypre en 2013. Ce sommet est la dernière chance pour trouver un accord entre le pays et ses créanciers, et d'éviter le défaut de paiement.

Le scénario du défaut de paiement, de plus en plus plausible, pourrait entraîner cette fois une véritable panique bancaire: anticipant le retour à une drachme dévaluée, les Grecs se précipiteraient pour retirer leur argent des banques. Le système bancaire serait en faillite.

Les Grecs se préparent au pire, même s'ils s'y préparent calmement. Ici, une succursale bancaire repérée par l'AFP, qui refuse de délivrer plus de 2500 euros en liquide à la fois; là, des épargnants qui ne choisissent pas le retrait en liquide, mais déplacent leur épargne... à l'étranger. Ainsi, ironie de l'histoire, les Grecs sont nombreux à choisir l'Allemagne comme coffre-fort.

D'autres préfèrent placer leur argent dans des biens d'équipement. Comme des voitures, dont le nombre d'immatriculations est en hausse malgré la crise.

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Dans le Financial Times, on se demande : comment se fait-il que la Grèce a un budget militaire si élevé et qu’elle semble toujours avoir assez d’argent quand il s’agit d’acheter des sous-marins ou de remplacer des avions ?

La Grèce est l’un des États européens les plus militarisés, au quatrième rang mondial des importateurs d’armes. Cette situation s’explique par son voisinage avec la Turquie, qui dispute à la Grèce des îles de la mer Égée. La Turquie est également membre de l’Otan, d’où un paradoxe de taille : deux États voisins, membres de la même alliance militaire, vivent une guerre froide, sans que cette appartenance commune ne soit en remise en cause, ni ne permette un règlement.

L’armée grecque embauche 3 % de la main-d’œuvre totale du pays, soit proportionnellement trois fois plus que les États-Unis. En vingt ans, les effectifs de l'armée grecque sont pourtant passés de 213 000 à 106 000 soldats. L'Otan estime que la Grèce va dépenser cette année2,4% de son PIB dans l'armée , ce qui en fera le premier pays en matière de dépenses militaires. En 2015, la Grèce sera suivie de la Pologne (2,2%), du Royaume-Uni (2,1%), de l'Estonie (2%), de la France (1,8%) et de la Turquie (1,7%). La Grèce fait donc partie des cinq pays de l'Otan qui respectent le critère des 2% du PIB (Etats-Unis, Grèce, Pologne, Royaume-Uni et Pologne). Les Etats-Unis (3,6% en 2015) réclament sans cesse de leurs alliés européens le respect de ce critère qui permet d'assurer une défense collective. En ce qui concerne la Grèce, ce qui pèse dans les dépenses est le paiement des salaires et pensions des militaires, qui représente 73,3% du budget militaire grec cette année.

Selon la presse grecque, la réduction du budget militaire ferait partie des dernières propositions en discussion à Bruxelles. Le gouvernement de gauche est favorable à ces coupes budgétaires mais doit faire face à un establishment militaire très à cheval sur le maintien d'une force militaire face à la Turquie. Pourtant, les derniers incidents graves avec la Turquie datent de 1996, lors de la crise des îlots Imia (ou Kardak en turc).

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L'heure de vérité approche pour la Grèce

Il était près de quatre heures du matin, ce dimanche, lorsque les députés ont voté à Athènes en faveur du projet de consultation populaire sur les réformes exigées par les créanciers du pays. Exaspéré par l’intransigeance de Bruxelles et du FMI, le gouvernement d’Aléxis Tsípras ne signerait pas la nouvelle mouture d’un accord.Lequel depuis plusieurs jours déjà, était perçu à Athènes comme une énième tentative d’imposer à la Grèce, une austérité qu’elle avait rejeté par les urnes le 25 janvier, en portant pour la première fois au pouvoir, Syriza, le mouvement de gauche anti-austérité dirigé par Aléxis Tsípras.

Six mois plus tard, quasiment jour pour jour, ce dernier s’en remet donc une fois de plus au choix des électeurs. Ni les dernières déclarations d’Angela Merkel soudain plus conciliante et appelant le gouvernement grec à accepter «une offre exceptionnellement généreuse», ni la promesse de 15 milliards d’euros qui en réalité seront vite engloutis dans le remboursement des prêts, n’ont eu raison de la décision d’Aléxis Tsípras de s’en remettre au choix démocratique face à ce qui était désormais perçu, en off, par son gouvernement comme une tentative de le pousser au suicide politique pour le remplacer par un interlocuteur plus «conciliant».

Dernier rebondissement de l’interminable feuilleton grec, ce référendum s’avère dans l’immédiat un joli coup de poker de politique intérieure, qui permet à Tsípras de disqualifier les mécontents sur sa gauche, tout en plaçant les autres partis dans l’embarras. Le rejet de l’accord proposé par les créanciers reste certes à confirmer, et la bataille sera d’autant plus rude que les médias grecs, détenus en majorité par les oligarques, mettront certainement le paquet pour effrayer les électeurs grecs. Déjà hier soir, avec une maladresse inouïe, l’un des directeurs de la chaîne privée Skai (qui appartient à un armateur) est intervenu, en direct au téléphone, sur le plateau de la chaîne pour s’opposer «personnellement» à «une aventure dangereuse».

Mais les Grecs sont désormais habitués à cette propagande de la «kindinologia» : un néologisme grec apparu avec l’essor de Syriza sur la scène politique nationale et qui pourrait être traduit par «la science (ou propagande) du danger». Or l’insistance des créanciers à vouloir imposer des baisses de salaires et de retraites au gouvernement grec a fini par retourner même une partie de l’opinion qui n’avait pas voté pour Tsípras.

Et si la Grèce sortait de l’euro «par accident»?

A propos des négociations en cours, Wolfgang Schaüble a employé le terme de «poker». Et c’est bien de cela qu’il s’agit, avec tous les risques que cela comporte. Comme les dirigeants grecs continuent de répéter qu’ils veulent que leur pays reste dans la zone euro, leurs partenaires européens se persuadent qu’ils finiront par rentrer dans le rang et se plier à leurs exigences. De leur côté, Alexis Tsipras et Yanis Varoufakis, respectivement Premier ministre et ministre des Finances grecs, convaincus que les autres pays européens voudront à tout prix éviter une nouvelle crise de la zone euro, jouent la montre en espérant obtenir in intremis un maximum de concessions. Chaque camp a de bonnes raisons de vouloir ainsi pousser l’autre jusque dans ses ultimes retranchements en misant sur le fait que la sagesse finira par prévaloir. Il n’en demeure pas moins que ce jeu est extrêmement dangereux. Comme dans ces courses stupides où deux voitures roulent en parallèle vers le précipice, chaque conducteur espérant que l’autre freinera avant lui, on ne peut exclure une issue fatale.

Grèce : un défaut de paiement conduirait-il automatiquement au « Grexit » ?

Dans le pire des scénarios, celui où la Grèce ferait défaut auprès de la BCE et du FMI sans qu’aucun accord ne soit en vue, le pays, privé de liquidités, serait contraint d’imprimer une ou plusieurs monnaies parallèles, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à payer les fonctionnaires et verser les retraites. Certains économistes estiment que cela équivaudra de facto à un Grexit. D’autres jugent qu’il n’est pas impossible que la Grèce conserve la monnaie unique, malgré l’existence d’une monnaie parallèle.

N'importe quel pays membre peut quitter l'Union européenne ?

VRAI.Le traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009, inclut une clause de retrait. L'article 50 indique ainsi que «tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l'Union». Le traité prévoit que «l'État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen.

L'expulsion forcée d'un pays par les autres membres est possible ?

FAUX. Les textes européens ne permettent pas d'exclure un pays de la zone euro. «Même en cas de non-respect des engagements économiques par un pays membre, cette option n'est pas prévue» L'UE peut toutefois pousser un pays vers la sortie de manière indirecte, via des pressions économiques.

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Grâce aux contacts de la diaspora grecque qui demeure à Montréal, il a pu rencontrer, ces derniers jours, des élus, des militants et des cadres du parti au pouvoir. « Je suis fasciné de voir à quel point le contexte de l’austérité a fourni une opportunité que la gauche a décidé de saisir », dit M. Nadeau-Dubois.

Dans les quartiers centraux de la capitale hellène, certaines scènes de dépouillement extrême ont disparu. « Maintenant, je n’ai plus à sauter par-dessus des familles entières qui dorment dans la rue pour entrer au boulot », soupire Theodora Kotsaka, politologue et chercheuse à l’Institut Poulanzas, think tank associé au parti de gauche Syriza, au pouvoir depuis janvier 2015. « Nous avons appris à gérer la pauvreté. Des réseaux de solidarité communautaires ont été mis en place pour soulager les gens. Il y a de l’entraide. Sinon, les plus pauvres ont tout simplement été déplacés dans des ghettos plus périphériques.

Pourquoi la Grèce a donc élu, pas plus tard qu’en janvier et dans une proportion historiquement significative, un parti qui se démarquait justement par son ton combatif envers les créanciers européens ? « C’est ça la tension, la contradiction, l’antithèse ! En votant pour Syriza, les Grecs ont renoué avec leur longue tradition de gauche et de résistance », s’exclame celui qui se rappelle encore avoir fêté le départ des nazis d’Athènes à l’âge de 14 ans. « Ils ont voulu mettre fin au régime des mémorandums et ils avaient raison, évidemment ! Mais s’ils veulent vraiment en finir avec la spirale de l’austérité et la dictature de Berlin, ils devront un jour ou l’autre faire leur deuil de l’Europe néolibérale, ou au moins de la zone euro. Ils ne peuvent pas avoir les deux. »

Lequel choisiront-ils le moment venu ? « Il y a un troisième facteur ! C’est lui qui déterminera, à la fin, le choix que feront les Grecs, lance le vieux militant en prenant un air sage. La faim. Comme toujours, la faim triomphera. Si pour remplir leurs estomacs les Grecs doivent sortir de “ l’Euro ”, ils le feront. Quelles que soient les conséquences. »

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