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Comment et pourquoi devient-on drôle ? Emergence de l'humour


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J'ai l'intime conviction que l'humour se développe à l'écrit en multipliant les lectures et à l'oral en multipliant les contacts sociaux.

Je n'ai jamais eu la sensation de développer mon humour en tartinant des pages de merde sur divers forums alors que je percevais ostensiblement des progrès dés que je m'enfilais quelques essais/romans.

Quel est votre expérience sur l'émergence de la drôlerie chez vous et autrui ?

J'ai l'impression que l'intelligence est positivement corrélé à l'humour mais pas forcément l'inverse : plein de maghrébins et de renois cons comme la Lune ont du reste un humour de tueur, à cause justement de leur capacité à tisser des liens forts en communauté, meilleure façon de stimuler des jeux de langage et une répartie conséquente.

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Voici mon fameux essai sur l'humour, et plus précisément, sur le sens de l'humour.

3. L’humour ce faire-Valoir

C’est drôle parce que c’est vrai. (H. Simpson)

Le sens de l’humour est une des meilleures preuves de vitalité, car il se construit généralement sur du neuf, à moins d’une sénilité avancée. L’humour a aussi pour vocation première de servir de faire-valoir aux gens voulant s’intégrer à un groupe, disons, dans un optique de terrain d’entente, ou plus simplement, de garnir son capital de sympathie pour ainsi combler des lacunes de sa vie sociale au niveau de ce qu’on pourrait appeler les facultés de l’esprit (en société). Un sens de la répartie; une merveilleuse qualité surtout quand il forme un tandem avec l’humour (de bon goût). Il est à noter que certains types d’humour ne résonne pas d’une façon positive dans certaines oreilles plus chastes et plus craintives (plus maternantes) malgré la décence et l’élégance dont on pourrait l’enrober. Ainsi l’humour noir, qui se moque des victimes, aussi bien postées soit-elles et autres douloureux, se doit d’être censurer voir évacuer lorsqu’une présence féminine non-familière peut le recevoir. Sensiblement le même principe s’applique pour le cynisme, cette posture qui dispose de tout dans un torrent de drôlerie, qui risque de leur déplaire fortement

L’humour anecdotique est le plus prisé, le plus sûr et le plus efficace bien que le quotidien soit souvent trop pauvre pour qu’il s’y déploie allégrement. Il peut friser le ridicule, à ce moment la tentative se retourne contre nous.

Il nous faut aussi parler des conditions de l’humour soit le public et sa réceptivité et ses possibilités de réaction soit le rire.

Le rire est quelque chose de concret, d’aisément perceptible, presque tangible dans le cas où on reçoit un postillon dans la gueule, et avoir un bon sens de l’humour est une qualité très valorisée et même entretenue. Il peut même y résidée une sorte de virtuosité pour celui qui fera sa marque de commerces, les rigolos sont de braves séducteurs bien qu’assez mal considérer malgré leur beaux succès. Leur compagnie est agréable et sans gêne au hasard de leur inspiration. Comme l’appétit vient en mangeant, comme le rire proprement humain engendre le rire.

Bref il est normal que des gens cherchent tous les moyens pour le stimuler, question de flatter leur égo carencé, mais malgré leur amour pour l’humour, ce dernier peut les détester. Bonjour les malaises pour celui qui rira de ses propres blagues avant son public.

Nous en conviendrons, nous simulons régulièrement l’action de rire, et ce pour toutes sortes de raisons, souvent même parce que c’est drôle, mais pas suffisamment pour déclencher la réaction naturellement. À ce titre, l’humour plus intellectuel, finement stratifié est assez championne, des sourires lisses et complices mais point de rire. Le rire naturel, le rire fou, le rire franc, le rire étouffé, le rire vrai est une chose que l’on censure rarement, car rire est agréable sauf dans les situations où ce rire serait plutôt mal perçu par les gens qui nous entourent, mais de toute manière, dans cette situation hypothétique, la personne ne cherchait pas à faire rire.

Car il est important de spécifier que le comportement dont on parle, découle d’une volonté à faire rire. Une volonté de laquelle l’auteur exige une réponse. À l’intérieur de cette visée, pour éviter de participer d’un mutisme inconvenant, il sera de mise dans ces moments où est plaire est un impératif, de sacrifier la condition primaire du rire, la lolitude, pour s’acquitter de notre devoir de réponse. Il est bon alors de montrer son appréciation d’une quelconque blague en riant d’abord, en souriant aussi, et même en qualifiant dans l’immédiat le potentiel de la blague avec une formule du type, elle est bonne, pas pire.. ou en qualifiant le destinataire. Selon l’intensité du devoir de réponse, la personne qui aura émit ladite blague en sera touchée affectivement et jouira faiblement du fait qu’elle ait pu faire rigoler quelqu’un.

Et c’est en ce sens que ce jeu peut devenir absurde et puéril, car comment savoir si la personne a réellement rit, le vrai rire ne trompe pas rarement mais la sincérité de l’indicateur d’hilarité peut être remise en question. Le sentir donc le juger. De cet état de chose incertain, intervient le fait que la personne rit peut-être seulement pour amadouer le type qui se croit drôle qui veut faire rire volontairement.

Modifié par Otello
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J'aurais du mal à dire si je suis drôle ou pas, mon manque d’interactions sociales fait que je ne peux pas exercer et mesurer ma capacité à faire rire.

C'est facile d'être drôle enfant, pour moi ça l'était en tous cas, j'étais très désinhibé.

Je crois que l'adolescence a remplacé l'humour par la pudeur. L'humour naît donc dans la confiance en soi selon moi.

Internet a peut être aussi dévié mon humour vers des sujets que je ne pense pas assez consensuels pour marcher en société (je ne le teste pas donc j'en sais pas grand chose en fait). Et je suis assez fort pour faire rire les enfants paradoxalement (pas dans le même registre).

L'humour requiert d'être en phase avec le zeitgeist. Si on est pas en phase avec sa génération c'est dur de faire rire. Donc il faut étendre sa culture et garder à jour sa pop culture si on veut être drôle.

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  • 1 mois plus tard...

L'humour requiert d'être en phase avec le zeitgeist. Si on est pas en phase avec sa génération c'est dur de faire rire. Donc il faut étendre sa culture et garder à jour sa pop culture si on veut être drôle.

Je suis quand même assez du même avis.

J'aurais tendance à croire que mon humour personnel vient de ma grande gueule et du filtre défectueux dont je suis pourvue, je me demande parfois si un jour je ne serai plus vraiment drôle, dépassée.. J'en profite pendant que ça dure. Présentement, c'est facile pour moi. J'obtiens rapidement une place au sein d'un groupe d'individus variés, de façon générale, évidemment.

Par contre, quand j'étais petite jusqu'à temps que j'ai au moins 15 ans, je ne parlais pas et jalousais carrément les gens amusant. Probablement que « l'attention-whore » en moi se sentait rabaissée. Vers 15 ans, j'étais drôle mais juste bizarre et dans "l'intimité", je me sentais différente, une adolescente bien ordinaire au fond, ahah, c'était probablement l'expression de ma quête « d'identité. »

Mais vers mes 21 ans, j'ai commencé à comprendre que si je disais ce qui me venait à l'esprit, je faisais rire. Des fois non, mais ça ne me dérange plus, j'aime mieux être relativement insignifiante de par mes remarques que de me priver de jouir de ma diarrhée verbale, un discours bien égoïste, cela va de soi.

Finalement, je pense que l'humour peut devenir un peu obsessionnel s'il est trop en « besoin », c'est parfois devenu le cœur d'une relation amicale qui, malheureusement, s'avérait sans saveur en d'autres circonstances. J'essaie présentement d'apprendre de ces erreurs.

Modifié par iamamiwhoami
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  • 1 an plus tard...

L'humour sert de plumes de paon à l'intelligence (mais pas l'intelligence que vous croyez, je parle de "cognition"), et l'intelligence en soi a subie de nombreuses pressions sexuelles à travers le temps. (Et voilà pourquoi en dehors de concept "social" l'humour n'a pas vraiment de sens...)

Donc c'est assez complexe, car on remarque que l'humour est associé à plusieurs choses, mais à mon avis l'élément central est le concept de "tensions" et de "relâche" - étrangement, c'est un concept central en 'art', principalement en musique, et primordialement en Jazz (c.f. "Tension and resolution") 

C'est pourquoi un élément primordial est celui de la 'chute', le 'punch'. C'est pourquoi par extension l'anti-humour (et ensuite l'absurde) sont des styles vraiment niches - car ils reposes sur vos propres attentes de l'humour en général:

Qu'est-ce qui est bleu et rond?
Un bleuet.

L'idée repose entièrement sur les conceptions sociales de ce qu'est une blague: on s'attend à quelque chose (clairement une blague doit contredire nos attentes, donc ont s'attend à tout sauf un bleuet, et une fois rendu là... comme on ne s'y attend pas...). Comme par exemple, je suis tellement habitué à l'anti-humour que je m'attend à ce qu'on me réponde "un bleuet" à cette blague, donc pour moi, si la réponse avait été: "Le Titanic", et bien je serais partie à rire solide parce que, justement, ça ne fait pas de sens (donc contredit mes attentes).

Cependant ce n'est pas aussi linéaire.

Qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un glisse sur de la glace et se pète la gueule solide, pourquoi part-on à rire?

Quand mon balais tombe par terre, y'a rien de drôle là... pourquoi? 

La réponse réside dans les spéculations du "tension and release", ce n'est pas la chute elle-même qui est drôle (sinon tout ce qui tombe serait drôle), mais la situation en fonction des attentes. Bref: rire relâche une tension. Quelle tension? C'est là que c'est plus spéculatif qu'autre chose, est-ce par contrat sociale et par empathie (le "rire" serait l'émotion inverse et assumé du "cringe", qui sont tout simplement nos "neurones miroirs" qui s'excitent)? Vos réponses sont aussi bonne que ceux des scientifiques à ce niveau là.

L'humour est complexe, car elle est aussi associé à un autre phénomène un peu contraire de celui que je viens de décrire (je viens de décrire celui de la déception des attentes):

C'est à dire, maintenant, celui la confirmation des attentes. 

Une autre spéculation est que le sentiment de "Ah!" (lire: joie) qu'on ressent lorsqu'on comprend finalement un phénomène (en math, en logique, par exemple), ou bien lorsqu'on confirme une théorie (J'avais raison!) ou bien lorsqu'on voit le résultat d'une application dextérielle ou intellectuelle (placer une cube dans un trou en forme de cube), serait à peu de chose près le même phénomène. En d'autre mot: l'enfant qui rit parce qu'il a fait tombé un verre d'eau et comprend qu'il a causé cette conséquence. C'est le sentiment qui alimente la curiosité.

Ma théorie globale de tout ça est que l'humour, et les sentiments autours (joie), est une sensation de plaisir que se donne le cerveau lorsqu'il se réécrit, le rire est la communication sociale de cette sensation là (Hey je viens de comprendre! Hey ça m'a surpris!). 

Ajoutons-y une autre concept, maintenant, pour mieux comprendre le phénomène. 

Le concept mentale d'aperception est la capacité du cerveau à prendre un "stimuli" et à le comparer aux autres stimulus présent (couleur: rouge, forme: ronde), mais également à le comparé aux stimulus passés (rouge+rond=pomme, balle, balon, nez de clowns, etc) - c'est le domaine du cerveau qui détermine à quelle moment une information ne vaut plus la peine d'être "communiqué" à la conscience complexe: "Hey faut-tu vraiment je me lève de ma chaise pis je vienne te dire chaque fois que ton frigidaire fait un bruit? T'as-tu vraiment besoin de savoir ça? Parce qu'il fait le même crisse de bruit non-stop pendant un heure 6 fois par jours à tout les jours depuis -- non? Good, je vais utiliser mon énergie pour te faire remarquer autre chose alors."

L'humour serait donc divisé en deux parties:

1) L'aperception se dit: "On va solidifier les connexions neuronales que t'a utilisé dans ta prédictions parce que c'est ça qui s'est passé. On confirme le choix." (plus une activité est nouvelle, donc, plus le sentiment est profond.)

2) L'aperception se dit: "Oh minute body, laisse moi réarranger une nouvelle connexion neuronale parce qu'on l'avait pas celle là."

Évidemment y'a certaines petites choses qui peuvent dériver un peu, comme le fait de rire ad vitam aeternam d'une blague qu'on connait, l'idée ici serait plutôt qu'on revit l'émotion qu'on a déjà vécu à la première écouter (plus une expérience nous fait de l'effet, plus on aura de la facilité à revisiter l'expérience). Et blahblahblahb mais en gros c'est pas mal ça. 

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