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Des grosses dames enroulées dans des rideaux


Daleko
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Allez hop, un sujet sur l’opéra ! Je sais que ce sujet n’intéressera pas grand monde mais, comme on dit, s’il peut apporter quelque chose à une seule personne, ce sera déjà bien.

Quand j’ai découvert l’opéra, j’étais pleine de préjugés. Je commençais mes études supérieures au conservatoire et mon prof a dû me menacer pour que j’y mette les pieds tant je m’imaginais des snobs imbuvables en robe de soirée. Il m’a aidé à décrocher un stage longue durée à celui de la ville et je suis devenue accro à cet univers. Je n’ai jamais réussi à obtenir un vrai emploi dans le milieu mais la seule chose que je n’ai pas lâchée, c’est que j’écris un opéra depuis des années (c’est d’ailleurs désormais ma seule activité musicale). Il va probablement finir monté dans une cave qui sent la pisse sur un budget de 3 000 euros, mais bon, ce sera ma modeste contribution à l’éternité.

Le secret avec l’opéra, comme avec toute la musique classique, c’est qu’il faut écouter plusieurs fois, plusieurs interprètes différents pour comprendre les subtilités. Rien ne se ressemble : les voix, les mises en scène, la façon dont la partition est jouée varient énormément.

Si vous voulez vous rendre à l’opéra, allez voir le trailer généralement disponible sur le site pour savoir si la mise en scène vous correspond. Une même œuvre peut être géniale ou affreuse, c’est aussi une question de goût. Et si les billets sont trop chers, pas la peine d’aller aux premiers rangs, prenez une petite paire de jumelles !

Je vous montre deux petits exemples de comparaisons.

Le premier avec La Traviata et deux des plus célèbres chanteuses vivantes.

Violetta, une prostituée de luxe, chante un hymne à la liberté. Elle ne sera jamais prisonnière d’un homme ou des convenances.

Version 1 : Anna Netrebko. Je l’adore absolument. C’est probablement la soprano la plus starifiée et mise en avant de notre époque. Si vous ne tombez pas amoureux d’elle, c’est que vous êtes sourd, aveugle et probablement con <3

 

Version 2 : la même chose par Renée Fleming. On sent immédiatement la puissance de cette voix qui s’adapte à tout et une approche beaucoup plus « sauvage ».

 

 

Ensuite, deux géantes qu’on a comparé tout au long de leur carrière. L’extrait vient de Tosca. Une femme irréprochable sur qui le malheur s’abat se lamente sur l’injustice du sort. Impossible de ne pas pleurer.

Montserrat Caballé

 

Maria Callas

 

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Merci de ne pas me laisser toute seule, c'est apprécié !

C'est quoi qui te pose problème ? Les histoires farfelues ou la musique ?

Berg a longtemps aussi été mon préféré (bien que je déteste généralement sa musique de toutes mes forces), grâce aux libretti. Après je me dis que c'est normal que ça nous parle plus, les textes ont été choisis par un compositeur qui était alors encore relativement jeune, à une époque relativement proche.

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Je plaisantais. J'apprécie généralement l'opéra, mais j'ai jamais pris le temps d'en voir un en personne. Les opéras romantiques sont intéressants, mais les thèmes sont un peu loins de mes intérêts donc je suis moins porté à naturellement les explorer. 

 

T'as en effet raison, les thèmes/textes des compositeurs plus jeunes ont plus tendance à m'attirer. Un peu comme avec les chanteurs folk qui font les mêmes progressions d'accords depuis 50 ans; ils se démarquent par leurs histoires et leur vécu. 

 

J'irai voir un opéra cet automne en ton honneur. L'échange d'amour est vraiment inégal pour ces artistes. Tant de passion, de créativité et de chaleur envoyée au public pour une receptivité qui s'ammoindrie avec les décennies.

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Cool. Oui, oui, il faut aller à l'opéra !

Après, je ne m'inquiète pas pour l'institution en tant que telle, les opéras affichent des taux de remplissage supérieurs à 90 % malgré le prix parfois exorbitant des billets. Je n'y vois jamais de sièges vides, contrairement aux concerts de musique instrumentale. Ce qui est incroyable, c'est que les gens se parlent. Mes voisins finissent invariablement par m'adresser quelques mots, plein d'enthousiasme, de dégoût, d'incompréhension ou de joie. Et c'est pareil pendant l'entracte, on entend toujours des gens qui parlent de ce qu'ils viennent de voir. On sent que ça les remue. Le mieux, c'est les enfants. Je vois toujours des familles qui sont là et des petits de dix ans, dont on pourrait s'attendre à ce qu'ils s'ennuient, qui sont émerveillés par ce qui se passe.

Ce qui est plus inquiétant, c'est qu'on joue surtout les mêmes choses depuis 200 ans, malgré les efforts de nombreux établissements pour diversifier la programmation et intégrer des choses plus récentes. Et que les budgets nécessités sont faramineux. 

Et ce qui est dommage, c'est que beaucoup de monde n'en profite pas alors que ça en vaut 1000 fois la peine. On en a fait ce truc élitiste et chiant.

Les sujets se sont quand même diversifiés depuis 100 ans. Avec des trucs très farfelus :

« Thérèse lassée de sa vie de femme soumise devient un homme du nom de Tirésias quand ses seins s’envolent comme des ballons. Son mari en est fâché, surtout quand elle l’attache et l’habille en femme. Pendant ce temps, deux ivrognes, Presto et Lacouf s’entretuent affectueusement et sont pleurés par la foule assemblée. Thérèse part à la conquête du monde, laissant son mari captif aux bons soins du gendarme, trompé par ses oripeaux féminins.

Tirésias lance une campagne contre la procréation ; il est acclamé par le peuple. Mais le mari, craignant de voir la France devenir stérile, fait le vœu de trouver le moyen de mettre au monde des enfants sans recours aux femmes. Lacouf et Presto revenus à la vie expriment intérêt et scepticisme. »  (Poulenc, les Mamelles de Tiresias)

Et d'autres plus prosaïques :

 

 

 

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Lesbo honest.

Les gens vont à l'opéra pour diverses raisons autres que celle d'analyser ce qui sort de la bouche de la grosse dame.

C'est ce qui me dégoûte principalement lorsque je me rends compte du mépris qu'ont mes voisins pseudo-mélomanes (dans le sens où ils se permettent le sacrilège de se la jouer, par-dessus le marché !) pour l'Opéra.

Modifié par RETRO
sheeeeeeeeeeeeeeeeit (*-*)
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Le 2019-09-13 à 08:33, RETRO a dit :

Lesbo honest.

Les gens vont à l'opéra pour diverses raisons autres que celle d'analyser ce qui sort de la bouche de la grosse dame.

C'est ce qui me dégoûte principalement lorsque je me rends compte du mépris qu'ont mes voisins pseudo-mélomanes (dans le sens où ils se permettent le sacrilège de se la jouer, par-dessus le marché !) pour l'Opéra.

Après, c'est pas désagréable comme névrose. Les gens qui ne viennent à l'opéra que pour se montrer, ça fait partie de tout cet univers où tout le monde a un peu un grain, où tout est exagéré, etc.

Et le fait que certains prennent l'opéra pour une branche mineure du classique, ça le rend moins effrayant. Les gens qui ont sérieusement étudié l'art lyrique seraient sans doute de l'avis opposé mais à mes yeux ça amène de la liberté. J'ai une formation de pianiste et de composition classique, et j'ai le sentiment que, même si j'étais beaucoup moins cultivée, j'étais une meilleure musicienne avant d'intégrer le conservatoire en supérieur. On y apprend à penser droit, la discipline, à tout analyser, on ôte le jeu et la spontanéité. Ca tue l'authenticité et donne une approche trop robotique de la musique, dès qu'une mélodie vous vient à l'esprit, vous vous mettez à tout décortiquer, y'a plus rien de pur. L'opéra, c'est le chant, c'est le jeu, c'est un public qui peut s'identifier à des personnages, c'est des choses qu'on apprend rarement en salle de cours (sauf si on est chanteur, évidemment). Je vois ça comme un univers à part et d'ailleurs quand on est dans le public, ça transparaît, les gens sont beaucoup plus actifs et bavards que lorsqu'ils vont écouter une symphonie. Donc bon, laisse tes voisins et leur balai dans le c..., on sait mieux vivre qu'eux.

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Comme j'ai besoin de rire, je vous présente la fabuleuse Florence Foster Jenkins. Vous la connaissez peut-être, elle est le sujet de deux films, l'un qui porte son nom et l'autre qui s'appelle Marguerite.

C'était une riche américaine qui rêvait de devenir chanteuse mais ses parents le lui ont interdit. Elle avait 40 ans quand ils sont morts et elle a utilisé son héritage pour financer ce rêve, en donnant des concert privés et en enregistrant quelques titres. Elle ne croyait pas les gens qui lui disaient qu'elle ne savait pas chanter et était persuadée que les rires qu'elle entendait pendant ses concerts provenaient de gens jaloux. Poussée par ses "fans", elle décide de donner son premier concert public à Carnegie Hall, à 76 ans. Elle se fait bien évidemment massacrer par les critiques professionnels présents dans la salle et décède deux jours plus tard d'une crise cardiaque. Hasard ou chagrin ?

 

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  • 1 an plus tard...
  • 6 mois plus tard...
  • 3 mois plus tard...

O Ciel ! Qu'il tremble et souffre dans son cœur !
Son front pâlit, son clair regard s'éteint.
Trainé devant le tribunal .
Il sera seul sans nul soutient­.
Affreuses peines qu'il endure !
Le Juste paie pour nous coupables.
Ah ! Si l'élan d'un cœur aimant,
Seigneur, dans ta souffrance amère
Était un baume à ta misère,
O maître, auprès de toi prends-moi !

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