Retromantique 6 mars 2021 Partager 6 mars 2021 En l'honneur du mois de la poésie, j'aimerais que vous postiez un de vos poèmes favoris. Vous pouvez en partager plusieurs, mais un seul par déchet, pour la dynamique souhaitée. Ça peut aussi être des découvertes récentes ou des événements en lien avec le thème. Je commence avec un de mes poèmes favoris de tous les temps, Wild Geese, lu par son auteure et ma poétesse préférée de tous les temps, Mary Oliver. Révélation Pour ceux qui préfèrent la lecture: Révélation Je l'aime pour la façon qu'elle puisait dans la nature pour son symbolisme, tout en faisant preuve de simplicité. Ça vient me chercher très loin à l'intérieur. Elle est morte il y a un an ou deux, à 80 ans. C'était une ermite qui n'avait que très peu de désir d'être dans la mire du public. Qu'elle repose en paix <3 Votre tour maintenant. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jpeg 6 mars 2021 Partager 6 mars 2021 J'ai récemment été particulièrement touché par cette chanson de Gilles Vigneault, choisie comme chanson d'accueil par un invité à une émission de radio quelconque. Son émoi transparaissait au travers son français récemment appris. J'étais curieux d'aller lire l'entièreté d'un texte qu'on ne connait généralement que quelques bouts: Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est la plaine Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver Dans la blanche cérémonie Où la neige au vent se marie Dans ce pays de poudrerie Mon père a fait bâtir maison Et je m’en vais être fidèle À sa manière, à son modèle La chambre d’amis sera telle Qu’on viendra des autres saisons Pour se bâtir à côté d’elle Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver Mon refrain ce n’est pas un refrain, c’est rafale Ma maison ce n’est pas ma maison, c’est froidure Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver De mon grand pays solitaire Je crie avant que de me taire À tous les hommes de la terre Ma maison c’est votre maison Entre mes quatre murs de glace Je mets mon temps et mon espace À préparer le feu, la place Pour les humains de l’horizon Et les humains sont de ma race Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est la plaine Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’envers D’un pays qui n’était ni pays ni patrie Ma chanson ce n’est pas une chanson, c’est ma vie C’est pour toi que je veux posséder mes hivers 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 6 mars 2021 Auteur Partager 6 mars 2021 Wow @Jpeg, merci du partage Citation À tous les hommes de la terre Ma maison c’est votre maison Entre mes quatre murs de glace Je mets mon temps et mon espace À préparer le feu, la place Pour les humains de l’horizon Et les humains sont de ma race Ça c'est le genre d'esprit québécois auquel je veux m'associer. Je retiens cette chanson pour ma mission de passeuse culturelle. :) Mais ça me fait penser aussi à ce qu'il adviendra de notre identité culturelle quand l'hiver chanté par Vigneault n'existera plus que dans les images. D'après moi, on disparaîtra avec lui. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Aradia 6 mars 2021 Partager 6 mars 2021 J'avoue ne pas être une grande consommatrice de poésie. Quelque chose m'échappe et je n'apprécie pas forcément ça à sa juste valeur. J'aime bien la poésie dans la musique mais je ne comprends pas vraiment le plaisir de lire de la poésie (et encore moins lue par quelqu'un d'autre, ça me rend mal à l'aise) et pourtant je suis une avide lectrice. Par contre, ce poème d'Émile Nelliga m'a toujours touché et surtout cette version chantée, qui est très méconnue. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 7 mars 2021 Auteur Partager 7 mars 2021 C'est super beau @La Tsarine, merci du partage <3 En ce qui concerne ton rapport à la poésie, ce mois-ci c'est peut-être l'occasion de t'aventurer un peu plus avant dans cette sous-branche du 5e art ^^ Tu peux trouver la programmation du mois sur le site dédié à celui-ci: Mois de la poésie WWW.MOISDELAPOESIE.CA ou encore trouver directement les événements sur FB. Mais bon, si t'es encore moins lecture à haute voix, les événements t'intéresseront sûrement moins. C'est tout de même chouette pour découvrir des artistes d'ici (et des alentours). <3 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
______ 7 mars 2021 Partager 7 mars 2021 Je suis inculte de poésie, mais j'ai pensé à celui-ci de Léo Ferré : Des armes, des chouettes, des brillantes, Des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir Et qu’il faut caresser comme pour le plaisir L’autre, celui qui fait rêver les communiantes Des armes bleues comme la terre, Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme, Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d’une femme, Qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystère Des armes au secret des jours, Sous l’herbe, dans le ciel, et puis dans l’écriture, Des qui vous font rêver très tard dans les lectures, Et qui mettent la poésie dans les discours. Des armes, des armes, des armes, Et des poètes de service à la gâchette Pour mettre le feu aux dernières cigarettes Au bout d’un vers français brillant comme une larme. Révélation 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 7 mars 2021 Auteur Partager 7 mars 2021 Merci, c'est une belle interprétation @Goéland. Je dois t'avouer par contre que le poème lui-même est un peu trop cryptique à mon goût; je ne me figure pas ce que Léo Ferré entend par "armes" dans son poème. Toi, tu comprends ça comment? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
______ 7 mars 2021 Partager 7 mars 2021 Je crois qu'il parle des mots. Mais je t'avoues ne pas bien comprendre le sens de la moitié des vers. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 7 mars 2021 Auteur Partager 7 mars 2021 Ah ouais, ça aurait du sens. :) Je ne serai pas originale, mais j'en partage un autre de Mary Oliver, aussi dans le top 3 des poèmes qui viennent me chercher. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lux 8 mars 2021 Partager 8 mars 2021 J'Ai tenté de traduire librement certaines track de mon boy Edward Ka-Spel, voici celle dont je suis le plus satisfait : ICI J'ai résisté. Lorsque cette ville n'était qu'une cave Le visage contorsionné, les yeux furibonds, courroucés Vociférant des serments, que je ne pouvant censurer Je suis celui pour la lune perlée ! Celui qui veut contempler la perle dans le ciel. ICI Je me suis prosterné. Cloîtré, à me lamenter vainement Pleurant pesamment ceux qui sont morts pour moi Murmurant des prières pour ceux qui demeurent Celui pour la lune perlée ! Oraison pour la lune perlée. ICI J'ai dormi. Comme l'herbe proliférant autour de ma tête Inflétrissable En dépit des pèlerins qui scandaient mon nom. Laisser froid par les lamentations de ces enfants Qui crient pour la lune perlée ! Qui crient pour contempler la perle dans le ciel. ICI Je me suis élevé. Émacié par les rituels de la nuit Étoiles et sphères émergeant des cendres Deux lignes et un bol de sang Voilà du sang pour la lune perlée. ICI Je dominerai. Ruinant vos villes, brisant vos murs Et vous aurez beau vous lamentez Je serai sans pitié Parce que j'ai attendu bien trop longtemps Trop longtemps pour la lune perlée. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 8 mars 2021 Auteur Partager 8 mars 2021 Merci pour ton effort, c'est pas facile de traduire de la poésie et l'harmonie des vers écrits dans la langue originale. Tu interprètes la lune perlée comment @Lux? Voici un autre de mes poèmes préférés. J'ai pleuré à chaudes larmes quand j'ai entendu Mary Oliver le réciter dans une de ses rares entrevues, c'était d'ailleurs à ce moment où je la découvrais que j'ai eu mon coup de foudre pour elle (je m'en souviens comme si c'était hier, je me promenais au centre Eaton). C'est un poème qu'elle a écrit quand elle a été atteinte par le cancer. The Fourth Sign of the Zodiac 1. Why should I have been surprised? Hunters walk the forest without a sound. The hunter, strapped to his rifle, the fox on his feet of silk, the serpent on his empire of muscles— all move in a stillness, hungry, careful, intent. Just as the cancer entered the forest of my body, without a sound. 2. The question is, what will it be like after the last day? Will I float into the sky or will I fray within the earth or a river— remembering nothing? How desperate I would be if I couldn’t remember the sun rising, if I couldn’t remember trees, rivers; if I couldn’t even remember, beloved, your beloved name. 3. I know, you never intended to be in this world. But you’re in it all the same. so why not get started immediately. I mean, belonging to it. There is so much to admire, to weep over. And to write music or poems about. Bless the feet that take you to and fro. Bless the eyes and the listening ears. Bless the tongue, the marvel of taste. Bless touching. You could live a hundred years, it’s happened. Or not. I am speaking from the fortunate platform of many years, none of which, I think, I ever wasted. Do you need a prod? Do you need a little darkness to get you going? Let me be urgent as a knife, then, and remind you of Keats, so single of purpose and thinking, for a while, he had a lifetime. 4. Late yesterday afternoon, in the heat, all the fragile blue flowers in bloom in the shrubs in the yard next door had tumbled from the shrubs and lay wrinkled and fading in the grass. But this morning the shrubs were full of the blue flowers again. There wasn’t a single one on the grass. How, I wondered, did they roll back up to the branches, that fiercely wanting, as we all do, just a little more of life? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ShameOnYou 9 mars 2021 Partager 9 mars 2021 Je suis tombée en amour devant les écrits de Christian BOBIN, de la prose poético-philosophique à mon sens... Quelques extraits : Citation L'écriture est une bohémienne qui campe chez moi à intervalles irréguliers, qui part sans me prévenir. C'est son droit. C'est le droit élémentaire de ceux que j'aime de me quitter sans aucune explication, sans raisonner leur départ, sans prétendre l'adoucir par des raisons qui seront toujours fausses. Ceux que j'aime, je ne leur demande rien. Ceux que j'aime, je ne leur demande que d'être libre de moi et ne jamais me rendre compte de ce qu'ils font ou de ce qu'ils ne font pas, et , bien sûr, de ne jamais exiger une telle chose de moi. L'Amour ne va qu'avec la liberté. La liberté ne va qu'avec l'Amour. Christian Bobin "L'épuisement" Citation Les mots traversent l’éther de la page. A peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée, qu’ils meurent et renaissent plus loin : comme à ce jeu, vous en souvenez-vous, où il est question d’un bois, et où demande est faite au loup de signaler sa présence. Semblablement, le lecteur y est lorsque l’auteur n’y est plus, tous deux se cherchant en vain dans la forêt de Langue d’Or. Lire. Déplier l’échelle qui est dans l’âme, dont les degrés se perdent de vue, vers le haut comme vers le bas. Citation Le visage du lecteur est plus nu que l’air et son corps est souple, délivré de l’étroitesse d’agir. Allongé, bras et jambes négligemment appuyés sur plusieurs continents, il compte les étoiles dans le blanc orageux de la page. Plus il s’approche de son rêve, plus le silence gagne sur lui. Cérémonie du simple, exercice de la patience. Lire est un chemin, parmi tant d’autres. Croître en clarté, voilà le but. Citation La vie passe au-dehors et sa vitesse est celle de la lumière. Les deux mains sur un globe de papier transparent, contemplant les flocons d’encre noire qui tombent à l’intérieur, il épouse la vitesse plus considérable encore de la lenteur. Il regarde impassible les blocs de temps pur, venus d’un ciel sans profondeur : Eloge de l’immobile. Supplique du muet. Les noms possibles du lecteur : Méditant par grand froid. Mâche-le-vent. Creuse-l’azur. Songe-blanc. Passeur. Hirondelle du ras de la page. "J'ai placé le vase rempli de roses jaunes sur le sol, devant la fenêtre basse, pour donner à boire à la lumière." Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 9 mars 2021 Auteur Partager 9 mars 2021 Ah, la prose! Il ne faut pas l'oublier. Tes extraits m'ont donné le goût d'aller ouvrir un de mes recueils ce soir lorsque ce sera le temps du bain. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lux 9 mars 2021 Partager 9 mars 2021 Il y a 19 heures, Retromantique a dit : Merci pour ton effort, c'est pas facile de traduire de la poésie et l'harmonie des vers écrits dans la langue originale. Tu interprètes la lune perlée comment @Lux? La lune perlée évoque le suprême épanouissement de l'être, la connaissance vraie. L'Intelligence captant son objet. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 9 mars 2021 Auteur Partager 9 mars 2021 Ah ouais, ça fait vraiment différent quand on les relis en connaissance de cause. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 10 mars 2021 Auteur Partager 10 mars 2021 J’ai pris le mauvais recueil, ce n’était pas l’un de ceux avec de la prose. J’ai quand même versé quelques larmes d’extase. Pas pour le poème que je m’apprête à partager, car celui-ci je le partage pour quelqu’un. (même auteure que les autres.) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jpeg 10 mars 2021 Partager 10 mars 2021 Je suis un vieux troubadour Qui a conté beaucoup d'histoires Histoires gaies, histoires d'amour Et sans jamais beaucoup y croire J'ai chanté comme un grand livre Dont chaque page était un rire J'ai chanté la joie de vivre En attendant celle de mourir J'ai chanté mes belles idées Mais lorsque je dus les dire Ce qui en chant était léger En paroles vous fit rire J'ai chanté l'idéal aux enfants Pour leur donner un peu d'espoir En me disant qu'en le chantant Je pourrais bien un jour y croire J'ai chanté un chant d'amitié Qui était fait de mon coeur Nous le criâmes souvent en choeur Mais j'étais seul à le chanter J'aurais voulu lever le monde Rien que pour lui, par bonté J'aurais voulu lever le monde Mais c'est le monde qui m'a couché Je suis un vieux troubadour Qui chante encore pour chanter Des histoires, histoires d'amour Pour faire croire qu'il est gai Un troubadour désenchanté Qui par une habitude vaine Chante encore l'amitié Pour ne pas chanter la haine 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 10 mars 2021 Auteur Partager 10 mars 2021 Jacques Brel, un des chanteurs préférés de ma maman <3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ShameOnYou 10 mars 2021 Partager 10 mars 2021 Il y a 3 heures, Retromantique a dit : Jacques Brel, un des chanteurs préférés de ma maman <3 M'en fous, je vais encore passée pour la viocque, mais moi aussi ! Comme ta maman ! Brel me fout le frisson à chaque fois... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jpeg 10 mars 2021 Partager 10 mars 2021 C'est mon plaisir coupable quand une semaine de cul me rend bien ivre 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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