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Mars - Le mois de la poésie


Déchet(s) recommandé(s)

En l'honneur du mois de la poésie, j'aimerais que vous postiez un de vos poèmes favoris. Vous pouvez en partager plusieurs, mais un seul par déchet, pour la dynamique souhaitée. Ça peut aussi être des découvertes récentes ou des événements en lien avec le thème.

Je commence avec un de mes poèmes favoris de tous les temps, Wild Geese, lu par son auteure et ma poétesse préférée de tous les temps, Mary Oliver.

Révélation

 

Pour ceux qui préfèrent la lecture:

Révélation

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Je l'aime pour la façon qu'elle puisait dans la nature pour son symbolisme, tout en faisant preuve de simplicité. Ça vient me chercher très loin à l'intérieur. Elle est morte il y a un an ou deux, à 80 ans. C'était une ermite qui n'avait que très peu de désir d'être dans la mire du public. Qu'elle repose en paix <3

Votre tour maintenant. 

 

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J'ai récemment été particulièrement touché par cette chanson de Gilles Vigneault, choisie comme chanson d'accueil par un invité à une émission de radio quelconque. Son émoi transparaissait au travers son français récemment appris. J'étais curieux d'aller lire l'entièreté d'un texte qu'on ne connait généralement que quelques bouts: 

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

Dans la blanche cérémonie
Où la neige au vent se marie
Dans ce pays de 
poudrerie
Mon père a fait bâtir maison
Et je m’en vais être 
fidèle
À sa manière, à son modèle
La chambre d’amis sera 
telle
Qu’on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d’elle

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon refrain ce n’est pas un refrain, c’est 
rafale
Ma maison ce n’est pas ma maison, c’est froidure
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

De mon grand pays 
solitaire
Je crie avant que de me taire
À tous les hommes de la terre
Ma maison c’est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon 
espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l’horizon
Et les humains sont de ma race

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’
envers
D’un pays qui n’était ni pays ni patrie
Ma chanson ce n’est pas une chanson, c’est ma vie
C’est pour toi que je veux 
posséder mes hivers

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Wow @Jpeg, merci du partage :olive-love:

Citation

À tous les hommes de la terre
Ma maison c’est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon 
espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l’horizon
Et les humains sont de ma race

Ça c'est le genre d'esprit québécois auquel je veux m'associer. Je retiens cette chanson pour ma mission de passeuse culturelle. :)

Mais ça me fait penser aussi à ce qu'il adviendra de notre identité culturelle quand l'hiver chanté par Vigneault n'existera plus que dans les images. D'après moi, on disparaîtra avec lui.:tintin: 

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J'avoue ne pas être une grande consommatrice de poésie. Quelque chose m'échappe et je n'apprécie pas forcément ça à sa juste valeur. J'aime bien la poésie dans la musique mais je ne comprends pas vraiment le plaisir de lire de la poésie (et encore moins lue par quelqu'un d'autre,  ça me rend mal à l'aise) et pourtant je suis une avide lectrice.

Par contre, ce poème d'Émile Nelliga  m'a toujours touché et surtout cette version chantée, qui est très méconnue.

 

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C'est super beau @La Tsarine, merci du partage <3

En ce qui concerne ton rapport à la poésie, ce mois-ci c'est peut-être l'occasion de t'aventurer un peu plus avant dans cette sous-branche du 5e art ^^ Tu peux trouver la programmation du mois sur le site dédié à celui-ci:

WWW.MOISDELAPOESIE.CA

ou encore trouver directement les événements sur FB.

Mais bon, si t'es encore moins lecture à haute voix, les événements t'intéresseront sûrement moins. C'est tout de même chouette pour découvrir des artistes d'ici (et des alentours). <3

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Je suis inculte de poésie, mais j'ai pensé à celui-ci de Léo Ferré :

Des armes, des chouettes, des brillantes,
Des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu’il faut caresser comme pour le plaisir
L’autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre,
Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme,
Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d’une femme,
Qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours,
Sous l’herbe, dans le ciel, et puis dans l’écriture,
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures,
Et qui mettent la poésie dans les discours.

Des armes, des armes, des armes,
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d’un vers français brillant comme une larme.

Révélation

 

 

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Merci, c'est une belle interprétation @Goéland. Je dois t'avouer par contre que le poème lui-même est un peu trop cryptique à mon goût; je ne me figure pas ce que Léo Ferré entend par "armes" dans son poème. Toi, tu comprends ça comment?

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J'Ai tenté de traduire librement certaines track de mon boy Edward Ka-Spel, voici celle dont je suis le plus satisfait :

ICI
J'ai résisté.
Lorsque cette ville n'était qu'une cave

Le visage contorsionné, les yeux furibonds, courroucés
Vociférant des serments, que je ne pouvant censurer
Je suis celui pour la lune perlée !
Celui qui veut contempler la perle dans le ciel.

ICI
Je me suis prosterné.
Cloîtré, à me lamenter vainement
Pleurant pesamment ceux qui sont morts pour moi
Murmurant des prières pour ceux qui demeurent
Celui pour la lune perlée !
Oraison pour la lune perlée.

ICI
J'ai dormi.
Comme l'herbe proliférant autour de ma tête
Inflétrissable
En dépit des pèlerins qui scandaient mon nom.
Laisser froid par les lamentations de ces enfants
Qui crient pour la lune perlée !

Qui crient pour contempler la perle dans le ciel.

ICI
Je me suis élevé.
Émacié par les rituels de la nuit
Étoiles et sphères émergeant des cendres
Deux lignes et un bol de sang
Voilà du sang pour la lune perlée.

ICI
Je dominerai.
Ruinant vos villes, brisant vos murs
Et vous aurez beau vous lamentez
Je serai sans pitié
Parce que j'ai attendu bien trop longtemps
Trop longtemps pour la lune perlée.

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Merci pour ton effort, c'est pas facile de traduire de la poésie et l'harmonie des vers écrits dans la langue originale. Tu interprètes la lune perlée comment @Lux?

Voici un autre de mes poèmes préférés. J'ai pleuré à chaudes larmes quand j'ai entendu Mary Oliver le réciter dans une de ses rares entrevues, c'était d'ailleurs à ce moment où je la découvrais que j'ai eu mon coup de foudre pour elle (je m'en souviens comme si c'était hier, je me promenais au centre Eaton). C'est un poème qu'elle a écrit quand elle a été atteinte par le cancer.

The Fourth Sign of the Zodiac

1.
Why should I have been surprised?
Hunters walk the forest
without a sound.
The hunter, strapped to his rifle,
the fox on his feet of silk,
the serpent on his empire of muscles—
all move in a stillness,
hungry, careful, intent.
Just as the cancer
entered the forest of my body,
without a sound.

2.
The question is,
what will it be like
after the last day?
Will I float
into the sky
or will I fray
within the earth or a river—
remembering nothing?
How desperate I would be
if I couldn’t remember
the sun rising, if I couldn’t
remember trees, rivers; if I couldn’t
even remember, beloved,
your beloved name.

3.
I know, you never intended to be in this world.
But you’re in it all the same.

so why not get started immediately.

I mean, belonging to it.
There is so much to admire, to weep over.

And to write music or poems about.

Bless the feet that take you to and fro.
Bless the eyes and the listening ears.
Bless the tongue, the marvel of taste.
Bless touching.

You could live a hundred years, it’s happened.
Or not.
I am speaking from the fortunate platform
of many years,
none of which, I think, I ever wasted.
Do you need a prod?
Do you need a little darkness to get you going?
Let me be urgent as a knife, then,
and remind you of Keats,
so single of purpose and thinking, for a while,
he had a lifetime.

4.
Late yesterday afternoon, in the heat,
all the fragile blue flowers in bloom
in the shrubs in the yard next door had
tumbled from the shrubs and lay
wrinkled and fading in the grass. But
this morning the shrubs were full of
the blue flowers again. There wasn’t
a single one on the grass. How, I
wondered, did they roll back up to
the branches, that fiercely wanting,
as we all do, just a little more of
life?

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Je suis tombée en amour devant les écrits de Christian BOBIN, de la prose poético-philosophique à mon sens... Quelques extraits :

Citation

L'écriture est une bohémienne qui campe chez moi à intervalles irréguliers, qui part sans me prévenir.

C'est son droit. C'est le droit élémentaire de ceux que j'aime de me quitter sans aucune explication, 

sans raisonner leur départ, sans prétendre l'adoucir par des raisons qui seront toujours fausses.

Ceux que j'aime, je ne leur demande rien. Ceux que j'aime, je ne leur demande que d'être libre de moi

et ne jamais me rendre compte de ce qu'ils font ou de ce qu'ils ne font pas, et , bien sûr,

de ne jamais exiger une telle chose de moi.

L'Amour ne va qu'avec la liberté. La liberté ne va qu'avec l'Amour.

                                                                                                                                                                                                                                              Christian Bobin "L'épuisement"

 

Citation

Les mots traversent l’éther de la page. A peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée, qu’ils meurent et renaissent plus loin : comme à ce jeu, vous en souvenez-vous, où il est question d’un bois, et où demande est faite au loup de signaler sa présence. Semblablement, le lecteur y est lorsque l’auteur n’y est plus, tous deux se cherchant en vain dans la forêt de Langue d’Or.

Lire. Déplier l’échelle qui est dans l’âme, dont les degrés se perdent de vue, vers le haut comme vers le bas.

Citation

Le visage du lecteur est plus nu que l’air et son corps est souple, délivré de l’étroitesse d’agir. Allongé, bras et jambes négligemment appuyés sur plusieurs continents, il compte les étoiles dans le blanc orageux de la page. Plus il s’approche de son rêve, plus le silence gagne sur lui.

Cérémonie du simple, exercice de la patience. Lire est un chemin, parmi tant d’autres. Croître en clarté, voilà le but.

Citation

La vie passe au-dehors et sa vitesse est celle de la lumière. Les deux mains sur un globe de papier transparent, contemplant les flocons d’encre noire qui tombent à l’intérieur, il épouse la vitesse plus considérable encore de la lenteur. Il regarde impassible les blocs de temps pur, venus d’un ciel sans profondeur : Eloge de l’immobile. Supplique du muet.

Les noms possibles du lecteur : Méditant par grand froid. Mâche-le-vent. Creuse-l’azur. Songe-blanc. Passeur. Hirondelle du ras de la page.

"J'ai placé le vase rempli de roses jaunes sur le sol, devant la fenêtre basse, pour donner à boire à la lumière."

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Il y a 19 heures, Retromantique a dit :

Merci pour ton effort, c'est pas facile de traduire de la poésie et l'harmonie des vers écrits dans la langue originale. Tu interprètes la lune perlée comment @Lux?

La lune perlée évoque le suprême épanouissement de l'être, la connaissance vraie. L'Intelligence captant son objet.

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  • Jpeg a épinglé et mis en évidence ce sujet

J’ai pris le mauvais recueil, ce n’était pas l’un de ceux avec de la prose. J’ai quand même versé quelques larmes d’extase. Pas pour le poème que je m’apprête à partager, car celui-ci je le partage pour quelqu’un.

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(même auteure que les autres.)

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Je suis un vieux troubadour
Qui a conté beaucoup d'histoires
Histoires gaies, histoires d'amour
Et sans jamais beaucoup y croire

J'ai chanté comme un grand livre
Dont chaque page était un rire
J'ai chanté la joie de vivre
En attendant celle de mourir

J'ai chanté mes belles idées
Mais lorsque je dus les dire
Ce qui en chant était léger
En paroles vous fit rire

J'ai chanté l'idéal aux enfants
Pour leur donner un peu d'espoir
En me disant qu'en le chantant
Je pourrais bien un jour y croire

J'ai chanté un chant d'amitié
Qui était fait de mon coeur
Nous le criâmes souvent en choeur
Mais j'étais seul à le chanter

J'aurais voulu lever le monde
Rien que pour lui, par bonté
J'aurais voulu lever le monde
Mais c'est le monde qui m'a couché

Je suis un vieux troubadour
Qui chante encore pour chanter
Des histoires, histoires d'amour
Pour faire croire qu'il est gai

Un troubadour désenchanté
Qui par une habitude vaine
Chante encore l'amitié
Pour ne pas chanter la haine

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Il y a 3 heures, Retromantique a dit :

Jacques Brel, un des chanteurs préférés de ma maman <3

M'en fous, je vais encore passée pour la viocque, mais moi aussi ! Comme ta maman ! Brel me fout le frisson à chaque fois...

  • HAHAHA! 1
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  • xdrox a libéré ce sujet

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