N’est-ce point là, mon bon Yacouille, la suprême finalité du suffrage extrême droitier ?
On glisse dans l’urne le bulletin d’un autre, dans l’espoir candide que ce dernier se dévouera corps et âme à la défense de nos petits intérêts particuliers, qu’il nous gratifiera d’un solennel coup de tampon officiel sur nos préjugés racistes, homophobes etc les plus chers.
De tous les électeurs de cette faction que j’ai pu croiser et Dieu sait s’ils sont loquaces une fois qu'ils se croient en position de force, pas un seul ne se rend aux urnes avec la sainte ambition d’embellir la patrie et de polir le marbre fêlé de la République Fronchaise. Ils y vont le cœur gonflé d’une sainte colère, pour élire celui qui, d’une main de fer dans un gant de maille et sans trembler, fera vomir un sang impur aux parasites, aux fainéants, à tous ces misérables qu’ils jugent, du haut de leur ignorance, indignes de partager leur saucissons et leur pinard.
La triste et vraie nature du ballet démocratique franchouillard tel qu’ils le dansent: où l’on vote moins pour que l’on vive mieux que pour que l’autre, le différent, l’indésirable, se noie un peu plus dans la Seine.