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Le clivage en relation d'aide


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Déchet(s) recommandé(s)

Depuis bientôt une petite décennie, je suis employée de ressource communautaire. J'ai l'immense plaisir d'être entouré d'intervenants. (Collègue et amis)

J'observe souvent le clivage d'équipe dans mon propre lieu de travail. Qu'on soit en centre de desintox universitaire, en CLSC ou tout autres ressources communautaire et gouvernementales, j'entends constamment des commentaires sur l'incapacité des équipes de travail à se tenir ensemble. Infirmier, docteur, psy, t.s. et autres intervenants me rapportent qu'Il y a souvent clivage.

Une équipe divisée peut facilement faire plus d'erreurs dans un contexte de relation d'aide.

Le soigné/client perçoit parfois cette même division. C'est loin de simplifier les choses.

Cette expérience me mène à chercher des solutions pour améliorer l'esprit d'équipe.

J'aimerais connaître votre expérience en tant que soigné et/ou soignant

D'après vous, l'esprit d'équipe est-il différent entre communautaire et gouvernementale?

Je sais que divers intervenants du domaine de la santé fréquentes ce forum.

Je viens de finir un 4 soirs en ligne et je suis vidée...

Puis j'ai pas de lieux pour décontaminer.

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Écoute, je reviens d'un mois passé en colonie de vacances, qui est sensée être une ressource spécialisée dans l'accueil de jeunes référés par les services sociaux. Pourtant habituée de travailler auprès de jeunes défavorisés, j'ai été confrontée à une culture organisationnelle qui justifie le pire par la condition des jeunes. "Ils n'ont rien à la maison alors on peut leur donner des biscuits périmés de deux mois, ça les rend plus content que de ne rien avoir". Un char de marde avec ça?

Récemment, j'ai lu un article en lien avec la spiritualité au sein des institutions et la rétention de personnel. Là où la spiritualité, au sens large du terme (sens du travail, relations humaines, mission), est valorisée, le personnel l'est aussi et tend à s'investir davantage.

J'ai écrit une lettre de quatre page que je compte envoyer au Conseil d'administration du camp et, peut être, à l'association des camps du Québec.

Je vais peut être la mettre ici pour savoir si c'est moi qui est folle... mais m'semble que non. En dix ans d'expérience comme monitrice, je n'avais jamais rien vu de tel.

Modifié par mouchouânipi
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Si ça vous chante, dites moi ce que vous en penser...

27 juillet 2013

Madame, monsieur, j’espère que vous allez bien.

Je vous écris concernant mon expérience à « … », où j’ai travaillé durant un mois auprès de jeunes filles âgées entre huit et dix ans à titre de monitrice responsable. Depuis l’adolescence, j’ai passé mes étés à animer dans des milieux très différents les uns des autres. Dès l’âge de quinze ans, j’ai été habituée à côtoyer une clientèle issue de milieux défavorisés. À l’origine, j’ai été formée dans les « patros », réseau fondé par les religieux de Saint-Vincent de Paul qui fonctionne lui-aussi à partir de dons et subventions. J’ai animé brièvement en HLM, en plus de faire du bénévolat à l’international. Je suis donc consciente de ce qu’implique de travailler avec des moyens limités. Je crois néanmoins qu’il est toujours possible de faire mieux avec moins, tant que le cœur y est. J’ai quitté « … » avant la fin de l’été car je devais me préparer à accomplir mes nouvelles fonctions d’animatrice de pastorale en milieu scolaire. Malgré les multiples reconnaissances reçues (prix « meilleure monitrice » et « meilleure équipe », et mes groupes ont à chaque fois reçu le prix de la « meilleure attitude »), je me retrouve malheureusement contente d’avoir quitté ce milieu de travail que je considère malsain et ce, à plusieurs niveaux. C’est par souci d’honnêteté et d’intégrité que je vous écris aujourd’hui à ce sujet.

Tout d’abord, je tiens à préciser que c’est la mission du camp qui m’a donné envie de retourner à des fonctions de monitrice. Candidement sans doute, je croyais que la « … » aux jeunes filles défavorisées ce qu’il y a de mieux. Même si cet objectif est parfois difficile à atteindre au point de vue matériel, il ne justifie en aucun cas la pauvreté relationnelle qui gangrène l’esprit du camp jusqu’à le rendre quasi-inexistant. J’ai été confrontée à plusieurs manques de professionnalisme de la part de la direction. Je ne souhaite cibler personne en particulier : c’est la culture organisationnelle qui m’a foncièrement choquée.

DIFFICULTÉS MATÉRIELLES

À plusieurs reprises, on a justifié des situations en s’appuyant sur les milieux dont proviennent les campeuses. Tel que mentionné précédemment, j’ai été habituée à faire avec des moyens limités. Je ne suis pas du type « princesse », loin de là. Quand même : force est de constater que les conditions matérielles dans lesquelles j’ai travaillé étaient plus difficiles que celles rencontrées en Afrique de l’Ouest, où j’ai demeuré près de trois mois.

Par exemple, en camping, j’ai dû donner des biscuits périmés de deux mois aux campeuses. Après m’en être plainte, on m’a répondu que cela contentait les campeuses qui, de toutes manières, n’avaient accès à rien de mieux à la maison. Cela n’a pas été sans me rappeler l’histoire de Rébecca Lévesque, cette jeune fille décédée dans un centre jeunesse. Actuellement en court, la DPJ tente de justifier la faiblesse de ses interventions par les mauvais traitements supposément perpétrés par le père. J’y vois d’étranges liens dans la manière d’aborder les lacunes d’une organisation.

Par ailleurs, nous avons été plusieurs à remarquer dès les premières nuits souffrir de l’humidité qui régnaient dans nos pavillons. Par exemple, il a été impossible d’allumer un feu avec le papier qui se trouvait dans notre dortoir. Chaque matin, nous nous réveillions avec un mal de gorge. Une collègue a par ailleurs photographié la moisissure qui grimpait sur son lit, qui se trouvait au pavillon « … ». Malheureusement, je n’ai pu entrer en contact avec cette employée après qu’elle ait démissionné. Elle a photographié les moisissures, en a parlé à la direction. On lui a suggéré de laver son lit pour régler le problème, ce qui fut évidemment sans résultat. Quand une intervenante a parlé du problème au directeur général, on lui a simplement répondu : « les bâtiments sont vieux ». Encore une fois, je comprends que l’administration doive composer avec des ressources limitées. Je considère néanmoins inacceptable que l’on tolère de telles menaces à la santé des employés et des campeuses. Cela mine la crédibilité du camp et risque de lui faire perdre d’éventuelles donations. En effet, « … » doit concurrencer avec d’autres œuvres où, franchement, on fait mieux avec moins. Avoir eu les photos en moins, il est fort probable que je les aurais fait parvenir aux autorités dignes de ce nom.

Par ailleurs, je sais que je ne suis pas la seule à avoir été sérieusement questionnée par la nourriture offerte sur le camp. Encore une fois, la direction a justifié le tout par un argument tel que « c’est de la nourriture de camp ». Lorsque je leur en ai parlé, les stagiaires d « … » qui ont séjourné à « … » ont elles aussi contesté cet argument. Il suffit d’avoir connu d’autres endroits pour constater qu’il ne suffit que d’un peu de volonté pour faire des miracles avec des produits peu coûteux. En effet, la nourriture en cannes et/ou surgelées et/ou en poudre coûte cher.

Je rajoute à cela qu’il est connu sur le camp que la gestion du matériel y est peu efficace. Les anciens m’ont témoigné à maintes reprises que le tout se perdait d’été en été (ex : un radio « waterproof »). Je ne crois pas que l’achat de colle et de matériel de base doive faire partie d’un budget d’animation. Je ne crois pas que c’est aux moniteurs que de faire de tels achats.

PROBLÈMES DE CULTURE

La pauvreté matérielle rencontrée au camp n’a eu d’égal que la pauvreté relationnelle et structurelle à laquelle j’ai dû faire face.

Tel que mentionné précédemment, j’ai été confrontée à plusieurs manques de professionnalisme de la part de membres de la direction. Encore une fois, je ne souhaite cibler personne. Je me sens toutefois obligée de vous donner quelques exemples, corroborés par certains membres de la direction dont je tairai le nom.

Tout d’abord, il était connu qu’il y avait du favoritisme qui entravait les décisions prises par la direction. Personnellement, je n’ai eu aucun incident par rapport à cela, étant très appréciée de l’ensemble de mes collègues. J’ai néanmoins pu observer que certaines règles étaient appliquées pour certaines personnes plutôt que d’autres. Par exemple, la médication présente était sensée être réservée aux campeuses. Certaines personnes, lorsqu’elles étaient malades, y avaient accès. Un jour, une collègue est arrivée en pleurs au pavillon de la direction. Elle souffrait et n’avait pas de voiture pour se rendre à la pharmacie. Pendant un instant, on l’a regardé et on a fait comme si on n’avait rien à lui offrir. « La règle est la règle », a-t-on prétendu. Prenant son courage à deux mains, une intervenante a fini par trouver quelque chose dans ses effets personnels, passant outre le consensus ambiant. J’ai été très choquée par ce manque de considération de la personne. Il me semble évident que c’est à cause de telles pratiques que « … » a des problèmes de rétention de personnel.

Plusieurs ont aussi été témoins que les monitrices voyageuses, sensées venir en soutien aux équipes déjà formées, on été qualifiées de « bouche trou ». Si elles servent effectivement à compenser le manque de personnel occasionné par les congés, c’est un écart aux règles du professionnalisme que de sous-valoriser ainsi leur travail. Dans un milieu comme une colonie de vacances, de tels propos ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Les tâches à accomplir étant déjà éreintantes, c’est très démotivant que de se savoir aussi peu estimé. C’est une insulte à la mission importante dont sont chargées les membres de l’équipe d’animation.

Je me rappelle aussi une fois où j’avais constaté qu’une campeuse urinait dans son lit depuis quelques jours. Son lit étant situé entre ceux de deux jeunes filles ayant le même problème, nous n’avions pas immédiatement détecté la chose. Son matelas sentait très mauvais et il était difficile de le nettoyer convenablement, malgré le plastique protecteur. Lorsque je suis allée à la direction pour chercher de quoi laver le tout, on n’avait rien, pas même une guenille à me proposer. J’ai dû éponger l’urine avec du papier journal, que j’ai moi-même trouvé. La même journée, où des intervenants d’un centre jeunesse étaient sensés visiter le camp, on m’a reprocher d’avoir laissé un sac de couchage étendu sur la galerie. J’en ai conclu que les apparences comptaient davantage que le bien-être des campeuses.

À ce sujet : je déplore vivement la composition du groupe avec lequel doivent présentement travailler mes anciennes collègues. En effet, trois filles sur douze (ce qui fait le quart du groupe), sont atteintes de déficiences intellectuelles importantes. Deux d’entre elles éprouvent des problèmes de surdité, portent des couches et ont donc besoin d’aide pour aller aux toilettes et manger. Ayant déjà fait de l’accompagnement auprès de jeunes souffrant de limitations d’activité moindres que celles-ci, je trouve INACEPTABLE que des monitrices de groupe doivent assumer cette charge. Au cours de mon séjour, j’ai été témoin de sérieuses lacunes quant à l’encadrement des jeunes souffrant de déficiences. Non formés pour travailler auprès d’une clientèle spécialisée, les moniteurs en avaient plein les bras et étaient facilement débordés. Cela avait des conséquences sur le bien être des jeunes réguliers et des jeunes handicapés. J’ai du mal à imaginer comment des jeunes peuvent s’épanouir au sein d’un groupe dont le quart est incapable de suivre les activités et qui prennent toute l’énergie des monitrices, qui n’en ont plus pour assumer les tâches du quotidien. Elles deviennent rapidement en mode « survie ».

CONCLUSION

Comme j’ai été formée dans des milieux axés sur le développement de la personne, j’ai été extrêmement déçue de la culture organisationnelle au sein de laquelle j’ai dû évoluer pendant près d’un mois à la "...". Considérant qu’on retrouve des jeunes souffrant de maltraitance dans la majorité des camps et terrains de jeux du Québec, rien ne justifie les lacunes que j’ai observées durant mon séjour. J’y ai retrouvé le pire de ce que j’imagine être en vogue dans le réseau des services sociaux de la province : une forme de conservatisme qui fait du programme et de la procédure ce à quoi doit être ordonné le reste.

Comme plusieurs de mes collègues avec qui le sujet a été discuté, il est hors de question que j’offre de nouveau mes services à cet endroit et jamais je ne conseillerais à quiconque d’y travailler. Il existe une multitude d’autres endroits où l’on peut venir en aide aux jeunes défavorisés sans porter atteinte à leur dignité.

Peut-être trouverez-vous ces propos un peu extrêmes. Vous devez tenir compte que je suis une passionnée qui est très exigeante envers elle-même. Je n’hésite jamais à admettre mes erreurs. Je m’excuse auprès des jeunes lorsque je suis fatiguée ou impatiente. Cela fait partie de mon éthique de travail, axée sur l’authenticité des rapports entre personnes. À ce sujet, on m'a informé que la direction refusait d'admettre ses torts face à l'ensemble de l'équipe par peur de perdre crédibilité et autorité. Sachez que cela est déjà fait.

Personne n'est parfait. S'entêter à faire comme si on l'était relève de l'orgueil mal placé. Ce n’est que lorsqu’on admet ses faiblesses que l’on peut s’améliorer. Pas lorsqu’on les justifie en pointant vers plus pauvre que soi.

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"Ils n'ont rien à la maison alors on peut leur donner des biscuits périmés de deux mois, ça les rend plus content que de ne rien avoir".

...

Est-ce que les intervenants ont eux aussi mangé les biscuits périmés ? Tsé les dates d'expiration c'est juste un affaire légal. Le produit peut être encore bon.

http://www.nhm.ac.uk...g-archive/?p=48

Quel livre leur suggérerais-tu de lire pour ouvrir leur coeur au don de soi ?

http://www.amazon.ca...d/dp/0307398676

Modifié par Nouveau Projet
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Je sais que les produits peuvent être encore bon. Je n'ai aucun problème avec du yogourt ou des chips, passés de quelques jours à quelques semaines (2-3).

Mais je me suis rendue compte que les biscuits étaient périmés après en avoir mangés. Ça a fait "ewwww" dans ma bouche. Et j'ai regardé la date.

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Parle nous du boss. Quel genre de leadership exerce-t-il ? Est-ce qu'il mérite le ''B'' sur son chandail ?

Elle est un peu molle. Du genre plutôt amicale, douce... Humf. Je me fais souvent la réflexion qu'avec UN boss, la dynamique d'équipe changerait. Y a trop d'œstrogène dans la place.

Écoute, je reviens d'un mois passé en colonie de vacances, qui est sensée être une ressource spécialisée dans l'accueil de jeunes référés par les services sociaux. Pourtant habituée de travailler auprès de jeunes défavorisés, j'ai été confrontée à une culture organisationnelle qui justifie le pire par la condition des jeunes. "Ils n'ont rien à la maison alors on peut leur donner des biscuits périmés de deux mois, ça les rend plus content que de ne rien avoir". Un char de marde avec ça?

J'ai le même problème ici en ce qui attrait à la nourriture. On a des dons de ressource comme la Moisson et des dons de grandes surfaces. On fait une petite épicerie une fois de temps en temps. C'est sûr que perso, je jette beaucoup de nourriture undercover et je n'ai aucuns remords. Même les chats errants de la place n'en veulent pas, c'est donc un bon signe que mon choix est justifié. Je ne sais pas si c'est une ressource communautaire, celle à laquelle tu fais référence, mais j'entends souvent parler de ce soucis dans le milieu. Oui, les dates d'expirations ne sont pas toujours à prendre au pied de la lettre, mais j'avoue que je trouve souvent que c'est un peu un manque de respect que de demander à des individus dans le besoin de se contenter du minimum, surtout pour un besoin de base de ce type. On a eu je ne sais combien de cas de gastro et d'intox alimentaire car des intervenantes s'entêtaient à offrir des produits périmés. Je me suis souvent même questionné quant à notre responsabilité en tant qu'organisme advenant une réaction sévère en lien avec la conso de produits de piètre qualité. Pour ce qu'il est des traitements de faveurs (clivage et cie.), ça aussi, on y a droit assez fréquemment ici. Ta lettre est très perinente, surtout si tu l'écris avec cœur, authenticité et soucis du mieux être des personnes recevant les dits services. Comme ma chère patronne me disait ce matin: "Oui, tu chiale beaucoup mais au moins, ça démontre un clair intérêt pour la clientèle et une implication très louable" ^^

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  • 1 mois plus tard...

Elle est un peu molle. Du genre plutôt amicale, douce... Humf. Je me fais souvent la réflexion qu'avec UN boss, la dynamique d'équipe changerait. Y a trop d'œstrogène dans la place.

En effet,

«Les conflits naissent lorsqu'il y a un déséquilibre dans l'estime de soi et le pouvoir de l'une par rapport à l'autre, observe Louise Doucet, auteure de Femmes au travail: Déjouer les comportements assassins, pour lequel elle a interrogé 600 femmes. «Les femmes qui se sentent menacées vont user d'agressions indirectes, elles vont enlever du pouvoir à l'autre en la discréditant et vont chercher des appuis.»

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