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Herbert Von Karambolage


Déchet(s) recommandé(s)

*Inspiré par l'avatar de Herbert Von Karambolage

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Montaigne sans dessein ni promesse

La page de Pierre Cormary

http://pierrecormary.hautetfort.com/

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À la mi-novembre j'ai emprunté les Essais de Montaigne. Surtout au début parce que je me moquais de ma blonde en théâtre qui avait participé à une pièce-modernisée-basée-sur : "J'vais écrire une pièce, ça va s'appeler les Aisselles de Montaigne! Et il y aura le personnage, tsé le fou du roi Shakespearien, il s'appelera Pataquès!! Ça a même une petite consonance Rabelais!", que je lui disais.

Bon finalement ça a finit par m'intriguer. Mais le truc est absolument non-linéaire. Ça m'a un peu lassé. Finalement, j'en suis toujours au quatrième de couverture.

Mais voilà, je suis tombé sur le blog.

Une belle initiation. Entre citations et commentaires, dissertation et analyse. J'ai adopté.

Extraits :

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26 - Style

« Je tords bien plus volontiers une bonne sentence pour la coudre sur moi, que je ne tords mon fil pour l’aller quérir. Au rebours, c’est aux paroles à servir et à suivre, et que le gascon y arrive si le français n’y peut aller. Je veux que les choses surmontent et qu’elles remplissent de façon l’imagination de celui qui écoute qu’il n’ait aucune souvenance des mots. Le parler que j’aime, c’est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu’à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque : l'expression sera bonne si elle frappe (épitaphe de Lucain) »

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49 – Il était une fois…

« Ils mangeaient, comme nous, le fruit à l’issue de la table. Ils se torchaient le cul (il fait laisser aux femmes cette vaine superstition des paroles) avec une éponge – voilà pourquoi spongia est un mot obscène en latin – et était cette éponge attachée au bout d’un bâton, comme témoigne l’histoire de celui qu’on menait pour être présenté aux bêtes devant le peuple, qui demanda congé d’aller à ses affaires, et, n’ayant autre moyen de se tuer, il se fourra le bâton et éponge dans le gosier et s’en étouffa. Ils s’essuyaient le catze de laine parfumée quand ils en avaient fait… »

Le catze, c’est le pénis.

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20’ – Jour et lumière

« Et si vous avez vécu un jour, vous avez tout vu. Un jour est égal à tous jours. Il n’y a point d’autre lumière, ni d’autre nuit. »

S’il n’y avait qu’une seule proposition contre laquelle tout notre être s’élèverait avec violence, ce serait celle-là. Faut-il être un triste sire pour croire que vivre un jour suffit à épuiser la vie et d’ailleurs le jour ? Et un fieffé dépressif pour ne pas se rendre compte que ce qui est bon dans la vie, c’est précisément de la reprendre, de la revivre, de la rejouer, d’y ressusciter ? La vie, la vraie, est reprise. Nous disons encore, encore, encore !

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