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La mauvaise conscience


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Bon, c'est une discussion que j'avais commencé dans le bordel mais je pense que le Boudoir est un peu plus approprié pour ca.

J'ai l'impression qu'on vie plus que jamais l'époque nihiliste. Ou les libertés individuelles sont maitres et ou la morale est morte en même temps que dieu. On vie également en hédonistes, constamment entrain de consommer, fumer, boire et fourrer (on s'entend que je parles de vous la). On vie au jour le jour, on profites de chaque situation et on profites également des autres. On vie seulement pour soi, à la recherche du plaisir. On ne se reproduit plus, on n'a plus d'ambition, plus de rêve, on n'a plus envie de se priver, plus envie de se faire chier, on a plus de raison d'exister à part pour satisfaire notre égo et nos désirs.

Par le fait même, on chasse l'autre comme on ne l'a jamais chassé, on fuit la réalité comme on ne l'a jamais fuit, on doute même de la science comme on doutais autrefois de la religion, on refuse systématiquement de se responsabiliser en se disant que "ce n'est pas de notre faute" ou que "on y peut rien". Par conséquent, on a chassé la mauvaise conscience. "Ca ne me regarde pas", "ce n'est pas mon problème", "ca pourrait être pire", "quelqu'un d'autre va s'en occuper", "je n'ai pas le temps", "je suis un seul homme", "c'est ma vie", "j'ai bien le droit"... Je pourrais continuer longtemps. Des phrases comme celles là on en a des centaines. Des centaines d'excuses pour ne pas y faire face. Des centaines de prétextes pour ne pas affronter nos démons, nos problèmes, les problèmes des autres et nos craintes. Pour ne pas respecter nos engagements, nos promesses, nos résolutions. Pour ne pas se sentir mal, coupable ou responsable.

Tout les sens de l'homme sont en dégradation. On ne veut plus voir le négatif ou la tragédie, on ne veut plus entendre les cris du désespoir ou entendre les faits scientifiques sur le réchauffement climatique, on ne veut plus se sentir et ressentir ce que l'autre ressent, on ne veut plus toucher avec nos mains de peur de se salir. On veut seulement gouter le plaisir.

Quelques question pour vous: (je vais donner mes propres réponses dans un autre post)

Selon vous, qu'est-ce que la mauvaise conscience?

Est-ce que la mauvaise conscience est une mauvaise chose?

Un citoyen peut-il être responsable sans mauvaise conscience?

Est-ce qu'avoir une mauvaise conscience implique nécéssairement être malheureux et refuser le plaisir?

L'humain peut-il évoluer/changer/s'adapter sans mauvaise conscience?

Hédonisme

doctrine philosophique selon laquelle la recherche du plaisir et l'évitement du déplaisir constituent des impératifs catégoriques.

Subissons-nous le monde qui nous entoure ou est-ce nous qui agissons sur lui ? Existe-t-il un pâtir de l’agent ou l’agent est-il pleinement responsable ? Regretter une mauvaise action fait-il de moi un être moral ? Dans ce cas, est-ce le regret qui fait de nous des êtres moraux, bien plus que l’action bonne ? La mauvaise conscience, le regret, ne sont-ce pas là des sentiments qui, venant après que le mal ait été fait, sont trop simples et n’excusent en rien ce qui a été commis ? La moralité peut-elle se réduire à n’être qu’une prise de conscience de notre mal agir ? Qu’en est-il dès lors, de la responsabilité même du sujet ? La mauvaise conscience, bien plus que de refleter sa moralité, ne reflète-t-elle pas tout simplement son humanité ?
avoir mauvaise conscience, locution

Sens Ne pas avoir l'esprit tranquille, avoir quelque à se reprocher. Anglais guilty conscience

conscience, nom féminin

Sens 1 Perception chez l'homme de sa propre existence et du monde qui l'entoure. Synonyme représentation Anglais consciousness

Sens 2 Sens moral, jugement de valeur de ses propres actes. Synonyme sens Anglais conscience

conscience (n.f.)

1.perception qu'à l'homme de sa propre activité psychique; perception qu'il a de son moi et de la réalité distincte de lui.

2.faculté qu'à l'homme d'attribuer une valeur morale à ses actes et de juger ceux-ci de ce point de vue.

conscience

1.faculté de penser, de connaître.

conscience (n.f.)

advertance, âme, application, attention, cœur, connaissance, courage, croyance, délicatesse, dévouement, esprit, estime, être, exactitude, foi, for intérieur, honnêteté, idée, intuition, lucidité, minutie, moralité, notion, pressentiment, probité, régularité, remords, représentation, scrupule, sens, sens moral, sentiment, sérieux, soin, zèle

locutions

-Conscience morale • Demi-conscience • Prise de conscience • avoir conscience • avoir sur la conscience • bonne conscience • conscience chargée • conscience coupable • conscience de Krishna • conscience de soi • conscience droite • conscience large • conscience lourde • conscience nette • conscience professionnelle • conscience pure • conscience élastique • demi-conscience • en conscience • faire un cas de conscience • mauvaise conscience • perdre conscience • prendre conscience • prise de conscience • sans conscience

Conscience

1.

a. The awareness of a moral or ethical aspect to one's conduct together with the urge to prefer right over wrong: Let your conscience be your guide.

b. A source of moral or ethical judgment or pronouncement: a document that serves as the nation's conscience.

c. Conformity to one's own sense of right conduct: a person of unflagging conscience.

2. The part of the superego in psychoanalysis that judges the ethical nature of one's actions and thoughts and then transmits such determinations to the ego for consideration.

3. Obsolete Consciousness.

1. (Philosophy)

a. the sense of right and wrong that governs a person's thoughts and actions

b. regulation of one's actions in conformity to this sense

c. a supposed universal faculty of moral insight

2. conscientiousness; diligence

3. a feeling of guilt or anxiety he has a conscience about his unkind action

4. Obsolete consciousness

in (all) conscience

a. with regard to truth and justice

b. certainly

on one's conscience causing feelings of guilt or remorse

Les pulsions naturelles de conquête, opprimées par des facteurs extérieurs (État, éducation, religion...) se retournent contre l'individu opprimé, en lui-même, créant un malaise, dont l'origine lui reste inconnu, qu'il va rationaliser en termes de faute, mauvaise conscience et culpabilité.

-Nietzsche

Nietzsche rejette les critères traditionnels du bien et du mal et s'en prend violemment à la morale chrétienne qui valorise la pitié et l'humilité. Dans la Généalogie de la morale (1887), il la considère, en effet, comme la "morale des esclaves", c'est-à-dire un renoncement à la vie et un refoulement des instincts qui conduit à la servilité et à l'ascétisme, permettant aux plus faibles de prendre la place des plus forts. Il l'oppose à la "morale des maîtres", c'est-à-dire des hommes libres, qui affirme des valeurs héroïques et prône le surpassement de soi à travers la volonté. Le "bon" est associé au "noble" et être "méchant" un signe d'infériorité. L'origine de la morale est dans le rapport de contrat entre créancier et débiteur, l'homme ayant une dette par rapport à la société.

Dans le "Gai Savoir", Nietzsche devient provocateur en affirmant que l'altruisme trouverait son origine dans une faiblesse, un vide intérieur. L'altruiste serait un égoïste caché, qui chercherait dans son geste à échapper à lui-même. A l'inverse, l'égoïste, capable d'abord de penser à lui, serait ensuite dans la possibilité de donner aux autres.

Bien que prenant en compte les expériences négatives et les malheurs, l'objectif de sa morale est de sortir du pessimisme et de "faire avec le désespoir le plus profond l'espoir le plus invincible", en s'appuyant sur la volonté et l'imagination. Il recommande la liberté d'esprit, affranchi du présent, de l'environnement et de la mode.

Selon Nietzsche, le christiannisme et le socialisme sont le produit de cette morale des faibles qui valorise l'égalitarisme, le progrès, la liberté. Les faibles s'opposent à la volonté de puissance, force instinctive de vie qui est le moteur du monde.

Seuls, les forts, êtres d'exeption, osent assumer cette force en affirmant leur supériorité, sans obéir à une morale du renoncement ou de l'égalité.

La morale du "troupeau" mène au nihilisme (négation de toutes croyances) et au désespoir, car elle est contraire à l'affirmation joyeuse et sans remords de la vie.

edit: Ne transformez pas ce sujet en débat sur le réchauffement climatique ou sur la religion SVP OU SUR NIETZSCHE. Ce n'est pas parce que je suis anti-nietzsche que je suis forcément pour la religion.

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Les gens d'aujourd'hui ne sont certainement pas Nietzschéen.

L'hédonisme n'a pas grand chose à avoir avec la philosophie de Nietzsche en fait. Dans notre société, les gens, étant incapable de trouver le bonheur, se réfugient dans les plaisirs: surconsommation, sexe, boisson, etc.

Nietzsche mettait plutôt l'emphase sur l'amélioration de soi. Constamment se remettre en question, toujours tenter d'apprendre de nouvelles choses, ne pas vivre dans la pitié et l'abandon, mais sur l'adrénaline et la quête de savoir.

Je ne pense pas que tous ces critères soient en contradiction avec le fait d'avoir une société qui veut régler ses problèmes. Nietzsche réfléchissait surtout sur l'esprit de l'humain, plutôt que sur la société.

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Exactement. Ne tarissez pas le nom de Nietzsche... Je crois bien que c'est le philosophe le plus incompris....

Ouais t'as raison, vlad_drac a pas full l'air d'avoir compris Nietzsche. ;)

Dans notre société, les gens, étant incapable de trouver le bonheur, se réfugient dans les plaisirs: surconsommation, sexe, boisson, etc.

Cette phrase est pas mal prétencieuse et contradictoire. Je ne pense pas que les gens "se réfugient" dans les plaisir à défaut de trouver le bonheur. Je pense surtout que la société a défini le bonheur par la recherche du plaisir. Bref, ils sont convaincus que la consommation, le sexe et la boisson sont essentiel à leur épanouissement. Et ils souffrent quand ils n'ont pas ce qu'ils désir (le plaisir).

L'hédonisme n'a pas grand chose à avoir avec la philosophie de Nietzsche en fait.

C'est pas vraiment ce que j'insinuais. J'ai dit que plusieurs vivaient avec la mentalité "hédoniste" (vivre pour rechercher le plaisir et fuir le déplaisir) et que Nietzsche méttait l'emphase sur les pulsions, l'instinct animal, la volonté de puissance et les désirs. Et Nietzsche était très anti-morale et anti-mauvaise conscience (qui étaient des inventions selon lui). Donc le lien entre l'hédonisme et la philosophie de Nietzsche me semble assez évident et simple à comprendre: la fuite du déplaisir (chez l'hédoniste) = la fuite de la culpabilité (chez Nietzsche). Le lien entre les deux c'est l'égoisme et la fuite de l'autre. Même si techniquement l'hédoniste est altruiste. M'enfin.

Tu parles de Nietzsche, mais en fait on dirait que tu as lu un seul livre et que tu le résume à un seul truc. J'avoue que j'ai exagéré en disant qu'on vivait l'air de Nietzsche mais bon, au fond je l'ai seulement mentionné parce que je trouvais que ca avait un lien avec le sujet: la mauvaise conscience (propre au faible, selon Nietzche).

On peut s'obstiner longtemps sur ce qu'on pense que Nietzsche voulait dire, mais au fond c'est tellement pas important. Ce que j'aimerais savoir c'est votre opinion/commentaire et peut-être vos expériences sur la mauvaise conscience. Vos opinions sur Nietzsche m'intéresse pas vraiment.

Si on pouvait, s'il vous plait, éviter de confondre conscience et morale. Ces deux termes sont dissociés depuis qu'on est devenu intelligent.

Je suis pas sur de comprendre pourquoi tu dis qu'on confond les deux termes. Personne dans le thread n'a prétendu qu'ils voulaient dire la même chose. Et c'est pas vraiment dur de comprendre comment les deux peuvent être reliés l'un à l'autre. Alors je sais pas trop quoi penser de ton intervention.

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Je ne sais pas si l’expression *mauvaise conscience* est pour toi un néologisme que tu crois avoir forgé ou bedon tu fais référence aux travaux de Vladimir Jankélévitch.

Tout de même il y a un terme qui me semble plus juste pour qualifier le perpétuel calcul moral que se livre notre esprit face à l’univers. Il s’agit de l’expression *mauvaise foi*. Il est plus représentatif tant que moi de la difficulté de l’homme moderne à être cohérent face à ce qui fait du sens.

Si je reformule ce que tu as dit dans ton aparté ça résonne comme ça dans ma tête :

Le nihilisme et l’hédonisme ambiant imprègne notre vision du monde de façon plus qu’imparfaite puisque nous ne parvenons à mettre en isomorphisme nos valeurs cardinales (nihilisme et hédonisme) et notre *bonne conscience* (bonheur) qu'à travers des plaisirs éphémères plutôt que des accomplissements plus ambitieux exigeant stoïcisme et idéalisme.

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Non, ce que Pesmerga veut nous dire c'est que certaines choses sont ultimement mauvaises.

@ Pesm: La conscience te permet de juger des choses entre elles parce que cette conscience te donne conscience de ces choses, c'est le seul lien entre la moral et la conscience. Scusez la redondance.

Ce serait comme d'ouvrir un topic qui dit:

"Mauvaise vie"

Peut-on vivre mal parce qu'on fait des choses qui sont mal?

Non, tu ne peux pas vivre mal, tu peux juste "vivre", tu peux pas avoir "mauvaises conscience", tu peux juste avoir conscience. Si ta conscience est défaillante, tu va juste avoir certains problèmes comme ne pas savoir que t'existe, que ta femme est un chapeau ou que cette chose que tu vois n'est pas une chose à part entière mais seulement une forme ou une couleur, m'enfin...

C'est juste une petite nuance inutile comme j'aime tant en faire.

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@charity bernhard: bah, par "mauvaise conscience" j'entendais simplement: "la petite voix dans ta tête qui te dit que tu as fait une vilaine chose et que tu ne devrais pas te sentir bien pour avoir causé du tort." Plus communément appellé les remords et le regret de nos actions qu'on juge/pense être/réalise après l'avoir dénié comme étant "amoral" (pas bon/chien/injuste/michant). Qui dans les cas d'extrême de "mauvaise conscience" peut négativement devenir de la haine envers soi-même et même le refus de vivre/jouir.

Certains membres ont clairement mentionné qu'ils n'avaient pas de mauvaise conscience et qu'ils ne regrétaient rien.

Un de mes questionnements était donc: peut-on évoluer, comme être/peuple/société/humanité si on ne regrette rien de nos modes de vies/actions? Sous entendant que l'on désir le changement quand on n'aime pas quelque chose. Et qu'il faut se sentir mal pour vouloir faire le bien (ou plutôt réparer le mal causé).

Donc, ce que je voulais dire c'est que la mauvaise conscience n'est pas souhaitable. Mais nécéssaire, à l'amélioration de soi. Pour guérrir, la première étape c'est d'admettre qu'on a un problème.

Sinon je n'ai pas lu Vladimir Jankélévitch.

Il s’agit de l’expression *mauvaise foi*. Il est plus représentatif tant que moi de la difficulté de l’homme moderne à être cohérent face à ce qui fait du sens.

Mauvaise foi?

edit:

Sartre's French term for "bad faith," the culpable self-deception involved in declining to accept responsibility for one's choices.

Oui en effet, c'est pas mal la même affaire.

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C'est dur de résumer rapidement Nietzsche. Seulement Nietzsche n'est pas tant la poursuite des pulsions et du plaisir au sens animal (bas instinct, plaisir futile matériel et sexuel), tant que la volonté de puissance, qui est en quelque sorte vivre pleinement ses ambitions et de goûter au plaisir de la quête vers nos buts personnels. Ne pas attendre le plaisir (je serrai heureux lorsque je serrai un grand artiste reconnu), mais vivre pleinement le moment présent qui est une étape vers la réussite (je suis passionné de peindre, maintenant, tout en sachant que je n'ai pas encore atteint mon but ultime mais que j'en poursuis la voie).

La volonté de puissance, de conquête, c'est sur sois-même, pas envers les autres. Appliquer Nietzsche à la dimension sociale, c'est beaucoup moins simple que ça en à l'air. Nietzsche parle surtout de réalisation de soi, pas d'opprimer les autres et de domination sociale.

Notre société est exactement dans la phase que Nietzsche apelle le nihilisme. Ce que lui, offre comme réponse: avoir foi en la vie et en soi.

Modifié par White Light
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La volonté de puissance, de conquête, c'est sur sois-même, pas envers les autres. Appliquer Nietzsche à la dimension sociale, c'est beaucoup moins simple que ça en à l'air. Nietzsche parle surtout de réalisation de soi, pas d'opprimer les autres et de domination sociale.

Hum, c'est pas vraiment ca que je disais mais c'est pas grave. Tant qu'on est d'accord la dessus.

Mais sinon t'as raison, j'aurais peut-être pas du parler de Nietzsche du tout finalement. C'était une erreur de tenter de faire un lien avec le refus de la morale/mauvaise conscience avec l'hédonisme qui rejète le déplaisir.

Nietzsche va à l'encontre des philosophies faisant du bonheur le Bien Suprême, et de sa recherche le but de toute vie, et notamment des philosophies eudémonistes antiques comme l'épicurisme - qui ne parvenaient pas à expliquer la persistance du mal - en tête. Cette position se retrouve notamment dans cette déclaration « il n'est pas vrai que l'homme recherche le plaisir et fuit la douleur : on comprend à quel préjugé illustre je romps ici (…). Le plaisir et la douleur sont des conséquences, des phénomènes concomitants ; ce que veut l'homme, ce que veut la moindre parcelle d'un organisme vivant, c'est un accroissement de puissance. Dans l'effort qu'il fait pour le réaliser, le plaisir et la douleur se succèdent ; à cause de cette volonté, il cherche la résistance, il a besoin de quelque chose qui s'oppose à lui… ».
La morale des faibles se caractérise par son ressentiment ; Nietzsche en décrit ainsi le mécanisme psychologique :

« Lorsque les opprimés, les écrasés, les asservis, sous l'empire de la ruse vindicative de l'impuissance, se mettent à dire : « Soyons le contraire des méchants, c'est-à-dire bons ! Est bon quiconque ne fait violence à personne, quiconque n'offense, ni n'attaque, n'use pas de représailles et laisse à Dieu le soin de la vengeance, quiconque se tient caché comme nous, évite la rencontre du mal et du reste attend peu de chose de la vie, comme nous, les patients, les humbles et les justes. »- Tout cela veut dire en somme, à l'écouter froidement et sans parti pris : « Nous, les faibles, nous sommes décidément faibles ; nous ferons donc bien de ne rien faire de tout ce pour quoi nous ne sommes pas assez forts. » - Mais cette constatation amère, cette prudence de qualité très inférieure que possède même l'insecte (qui, en cas de grand danger, fait le mort, pour ne rien faire de trop), grâce à ce faux monnayage, à cette impuissante duperie de soi, a pris les dehors pompeux de la vertu qui sait attendre, qui renonce et qui se tait, comme si la faiblesse même du faible - c'est-à-dire son essence, son activité, toute sa réalité unique, inévitable et indélébile - était un accomplissement libre, quelque chose de volontairement choisi, un acte de mérite. Cette espèce d'homme a un besoin de foi au « sujet » neutre, doué du libre arbitre, et cela par un instinct de conservation personnelle, d'affirmation de soi, par quoi tout mensonge cherche d'ordinaire à se justifier. »[43]

La morale des faibles est donc l'expression de ce ressentiment : le ressentiment est l'affect d'une volonté vaincue qui cherche à se venger, c'est-à-dire qu'il est le symptôme d'une vie décroissante, qui ne s'est pas épanouie. Cette vengeance s'exprimera par des valeurs créées pour lutter contre les forts, en dévalorisant leur puissance (le fort devient le méchant par opposition au bon). Ainsi, selon Nietzsche, la pitié, l'altruisme, toutes les valeurs humanitaires, sont en fait des valeurs par lesquelles on se nie soi-même pour se donner l'apparence de la bonté morale et se persuader de sa supériorité ; mais sous ces valeurs illusoires fermente une haine impuissante qui se cherche un moyen de vengeance et de domination. Le christianisme, l'anarchisme, le socialisme, etc. sont des exemples de morales du ressentiment.

Enfin, oublié Niezsche. J'avais simplement lu un passage fort intéressant ou Nietzsche s'opposait au concept de la mauvaise conscience.

Le problème avec Nietzsche, c'est que c'est plus ou moins un vrai philosophe et il se contredit à de nombreux endroits. Il l'admet lui même d'ailleurs à plusieurs reprises.

EDIT: ok, le prochain qui me parle de Nietzsche ou qui me donne son opinion/interprétation de la volonté de puissance, je m'en vais chez eux pis je lui calice une claque derrière la tête.

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Que la conscience soit mauvaise c'est un fait qui ne vaut que pour ceux qui la confondent avec la maîtrise.

Parenthèse Darwin: l'humanité est une erreur: la conscience poussée comme un virus sur la pâte épaisse de la vie. Mais aussi: l'unique chance de la vie de se perpétuer un peu au-delà de l'évidence. (ne crois pas que la nature est naturelle, tout est sacré : l'animal qui commence a sentir un sacré truc)

Personnellement je prends conscience en toute joie de l'étendue de ce qui me dépasse, ceci quotidiennement. Nietzsche était juste un peu préoccupé par un devoir (atavisme allemand) de sauver l'humanité en sacrifiant sa libido. C'est comme la question de l'athéïsme. Ca fait du bien à la majorité de décrocher de l'opium du peuple, et la majorité tombe dans la drogue du nihilisme, alors qu'il s'agit précisément d'aimer se stupéfier de réalité. Pas de pouvoir. Se stupéfier de réalité.

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