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La Russie survivra-t-elle jusqu'en 2024 ?


Déchet(s) recommandé(s)

Moscou n'est pas un centre "économique" ou "culturel". C'est ce que Max Weber appellerait une « Fürstenstadt » : ville bâtie autour d'une cour princière et vivant aux frais d'un prince, de ses fonctionnaires et courtisans. Sa prospérité moderne est fonction de son statut central dans le système impérial. Toutes les ressources sont aspirées de la région pour nourrir la Fürstenstadt d'une taille et d'un appétit énormes.

La Russie est si pauvre parce que son Fürstenstadt est tout simplement trop cher à entretenir. Le but de la datcha n'est pas récréatif, c'est principalement l'agriculture de subsistance pour l'alimentation. Extrêmement fastidieux et inefficace, mais les gens dans de nombreuses localités n'avaient pas le choix. Les étagères étaient vides, vous devez donc cultiver vous-même des pommes de terre, etc.

Moscou est une anomalie géographique parmi les villes de sa taille, étant située ainsi :

1) loin au nord

 2) profondément à l'intérieur des terres et loin des voies navigables (utilisées)

3) dans une région non agricole

Moscou est situé à 700 km du port maritime le plus proche de Saint-Pétersbourg. Les trains de marchandises reliant Moscou à son port maritime empruntent une voie beaucoup plus longue. La route directe est occupée par le train haute vitesse Sapsan.

https://mobile.twitter.com/kamilkazani/status/1552324765154611201

 

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Selon le politologue et philosophe russe Sergueï Medvedev, qui s’est senti contraint de quitter la Russie, le but de la guerre n’est pas la victoire immédiate ni l’occupation de l’Ukraine, mais la guerre en soi, prélude à une guerre mondiale permanente. Bonjour, Orwell !

L’un des sports favoris en Russie est la recherche d’une « idée nationale ». Telle était l’ambition, ces trente dernières années, de la démocratie et de l’économie de marché, du « ralliement à la communauté des nations civilisées », de la multiplication par deux du PIB pour atteindre le niveau du Portugal en termes de revenu par habitant ; telle était aussi l’ambition de la construction d’une démocratie souveraine et d’une superpuissance énergétique, de l’annexion de la Crimée et de la réunification du « monde russe ». En 2022, après trente ans de quête et d’errance à travers le désert aride de la transition postsoviétique, la Russie a trouvé son idée nationale ultime ; cette idée, c’est la guerre.

C’est si simple, si évident, qu’il faudrait pour cela décerner à Vladimir Poutine un prix spécial ou une médaille — une qu’il n’aurait pas déjà —, car en un clin d’œil, il semblerait que tous les différends sociaux et les querelles des élites se soient envolés, que la Russie ait retrouvé avec soulagement sa forme familière et qu’elle occupe enfin la niche écologique que l’Histoire lui réservait. La guerre se déverse en flux continu des écrans de télévision et des chaînes de propagande sur Telegram, recouvre les panneaux d’affichage des villes et les abribus, où les publicités pour déodorant ont été remplacées par des « héros » de l’invasion de l’Ukraine que nul ne connaît ; des enfants écrivent en classe des lettres à des soldats et préparent des paquets à envoyer au front, et dans les établissements où d’anciens élèves ont été tués, on installe des « pupitres de héros1 ». En province (car Moscou et Saint-Pétersbourg sont quasiment absents des cartes des pertes humaines !), on reçoit désormais régulièrement des avis de décès, puis arrivent les « Cargaison 2002 » dans des cercueils de zinc, les femmes triturent leurs mouchoirs, les hommes fument à l’écart d’un air maussade, et le commissaire des armées récite son texte sur un ton compassé, invitant ensuite à grossir les rangs. Tout se déroule comme dans les films militaires, les manuels d’histoire, les légendes familiales : nos grands-pères ont fait la guerre, nos pères ont fait la guerre, nous faisons la guerre aussi. C’est comme si toutes ces années la Russie tentait péniblement de se remémorer son mode de vie traditionnel, et qu’elle l’avait enfin trouvé. L’heure de l’harmonie entre pouvoir et société a enfin sonné, et l’habitant de la lointaine Bouriatie, la larme à l’œil, remercie l’État d’avoir franchi quelque 5 000 kilomètres pour lui rendre la dépouille de son neveu parachutiste tué en Ukraine : « C’est bien vrai qu’on ne laisse pas tomber les siens ! »

Au fond, la guerre est en soi l’ontologie de base de la société russe, une étude des Russes à la loupe. Il s’agit de la guerre séculaire d’un État colonisateur répressif contre sa population, considérée par le pouvoir comme une ressource naturelle inépuisable — et, en réponse, de la guerre de l’Homme contre l’État, une aspiration au mensonge et au vol, l’apparition d’un « Homme malin », d’après l’expression de Iouri Levada3. C’est la guerre entre les gens, dans une société divisée, atomisée et pleine de hargne. La guerre dans toutes les institutions de ce qui fait société, dans la police et en prison, dans les écoles et les familles. La guerre patriarcale des hommes contre les femmes et des adultes contre les enfants. La guerre du centre contre la périphérie et la guerre de l’empire contre les colonies. La meilleure métaphore de la société russe, ce sont les routes, qui à elles seules représentent une guerre sans trêve où règnent la force, l’argent, le statut et l’utilisation de ressources administratives à des fins privées. Le trafic routier, en Russie, ce n’est pas un déplacement de véhicules d’un point A à un point B, mais une clarification constante du statut, une tentative de réponse à l’éternelle question : « Tu es qui, toi ? »

[...]

En outre, la guerre a visiblement servi de point de convergence entre le régime de Poutine, les élites et la population, ne fût-ce que pour une courte durée ; elle est un « moment de vérité », un nouvel ancrage de l’identité de la Russie. Malgré le déficit grandissant de marchandises et composants importés, malgré la hausse des prix et la fermeture d’industries à cause des sanctions, une portion non négligeable de la population éprouve un sentiment d’unité nationale face au bras de fer contre le reste du monde, et une partie des élites politiques et commerciales sont pleines d’allant et d’enthousiasme, avec comme toile de fond des défis managériaux inédits à relever. De toute évidence, ce ne sont pas des tendances à long terme, la conjoncture économique, qui va en se dégradant, entraînera tôt ou tard davantage de mécontentement, mais pour l’instant, cette situation dote le Kremlin d’un soutien politique, d’une légitimité pour la période de transition du pouvoir et d’un mandat pour continuer la guerre.

Une interview récente et scandaleuse du directeur du musée de l’Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, est éloquente à ce sujet. Il y martèle, entre autres déclarations sans détour, des maximes parfaitement fascistes : « D’un côté, la guerre, c’est le sang et la mort ; mais d’un autre, c’est l’affirmation de soi pour des individus, pour une nation. Tout le monde veut s’affirmer. Et dans sa position vis-à-vis de la guerre, chacun s’affirme, incontestablement. » Dans la folie du Kremlin, la guerre en Ukraine (à un cheveu d’être une guerre contre le monde entier) s’est transformée en affirmation de soi de la nation politique, or, pour le plus grand malheur de la Russie, aucun autre socle d’identification collective n’a pu être trouvé avant 2022. La guerre en Ukraine est dotée de tous les attributs du bon droit moral : dans la conscience collective, elle fait figure de représailles (« Où étiez-vous donc ces huit dernières années12 ? »), de réparation face à une injustice mondiale et à un déséquilibre profond des relations entre la Russie et le monde, de tir de riposte qui pendait au nez de l’Occident depuis longtemps. Elle s’est transformée en « guerre sacrée », en véritable jihad russe. Cette guerre est si symboliquement intense que son nom est tabou : il est interdit de prononcer à voix haute le mot « guerre », on risque la prison pour cela, et on ne l’écrit qu’avec des astérisques masquant presque toutes les lettres (**й**) […].

[...]

Le Kremlin ne se soucie pas outre mesure d’avoir échoué à mener une guerre éclair, ni que celle-ci se déroule ou non comme prévu. La Russie a toujours été gauche, malhabile dans sa façon de faire la guerre, sans scrupules, et en causant beaucoup de victimes dans les rangs de ses soldats comme dans la population civile (d’ailleurs, ainsi que l’écrit Alexandre Prokhorov dans son ouvrage Le Modèle russe de gouvernance, les ressources sont toujours gaspillées en Russie, quel que soit l’objectif). Le but de la guerre n’est pas la victoire immédiate ni l’occupation de l’Ukraine, mais la guerre en soi. Comme l’a expliqué lors de notre entretien récent à Radio Svoboda le politologue Vladimir Pastoukhov, « le but de cette guerre, c’est la guerre. La partie tout à fait rationnelle de l’administration russe, que nous appelons la partie technocratique, dirigée par les descendants des “méthodologues13”, s’est forgé une conception de la guerre comme un état de fait normal, sain et utile pour la Russie. Cette guerre doit être constamment entretenue comme le petit feu d’un brûleur à gaz. Il arrive que l’on cuisine à feu vif, mais certains bouillons doivent cuire à feu très doux pendant plusieurs heures. En ce moment, la guerre est pour eux ce feu doux sur lequel ils veulent mettre la Russie pour la faire cuire encore et encore, et obtenir dans vingt-cinq ans un bouillon culturel complètement différent, celui dont ils ont besoin. Ils comptent sur le fait que, pendant ce temps, cette fameuse Europe se sera consumée et ira brûler en enfer ».

L’Ukraine n’est pas une fin en soi, mais un prétexte, un prélude à la guerre mondiale permanente que prédit le livre de Iouriev, à « l’incendie mondial dans un bain de sang » qui serait la véritable destinée de la Russie et le seul espoir de sa renaissance. Plutôt que de rafistoler sa cahute au toit percé, mettons le feu à toute la campagne, pour prétendre à la suprématie sur un champ de cendres. De fait, en 2022, la Russie de Poutine ne peut rien proposer d’autre au reste du monde que la guerre. Tous les progrès des dernières décennies ont été réduits à néant par l’agressivité et l’isolationnisme de la Russie : les grands théâtres sont vides, les réalisateurs et les artistes ont été boutés hors du pays, le sport de haut niveau est brisé par le dopage, les sanctions et la mise au ban mondiale des athlètes russes ; quant à la science et à la technique, coupées du monde au XXIe siècle, elles sont vouées au déclin, au recul et au piratage, et le meilleur de ce qui a vu le jour dans le domaine des technologies de l’information et des technologies financières (Yandex, Sber, Tinkoff) est désormais sous le contrôle des forces de l’ordre gouvernementales, saisi par l’État ou expulsé du pays. Ces derniers mois, des équipes, des start-up, des sociétés entières — soit des dizaines de milliers de programmeurs — ont quitté la Russie, comme le Bélarus peu de temps auparavant. Ne reste à présent à la Russie comme domaine d’expertise sur la scène mondiale que la bombe atomique, des armes soviétiques vieillissantes, une population appauvrie et prête à se battre pour de l’argent, et la production de menaces en série.

L’histoire est revenue à son point de départ, et la Russie de Poutine, voyant son rêve « rétro » se réaliser, ne se distingue plus guère de l’Union soviétique du début des années 1980 : un empire décrépit croulant sous les sanctions, qui montre mollement les dents au reste du monde, embourbé dans une guerre coloniale sans issue, ayant perdu ses amis, ses alliés et le peu de respectabilité qu’il lui restait. Cette URSS n’était plus guère capable de créer quelque chose de nouveau et de transformer le monde, mais disposait encore d’assez de ressources pour endommager, intimider et détruire, avant de claboter de façon peu glorieuse à la fin de la décennie.

La Russie d’aujourd’hui est sa copie zombifiée se relevant d’entre les morts, le fameux « empire du mal » de Ronald Reagan, qui ne peut apporter au monde que la guerre. Elle est mortellement dangereuse pour l’humanité, mais encore plus pour elle-même, et tout comme il y a quarante ans, elle s’auto-anéantira avant d’avoir eu le temps de réduire le monde en poussière. « Il faut détruire Carthage » ; mais elle se détruira elle-même de l’intérieur.

Le reste de l'article (traduit) ici :

 

 

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  • 2 semaines plus tard...

Mis à part quelques épisodes d’explosions et tirs dans les régions frontalières, la guerre ne se déroule pas sur le territoire russe. Il est toujours interdit d’utiliser le mot « guerre », ce qui se déroule en Ukraine reste une « opération spéciale » complexe et lointaine.

Depuis les années 1990, la Russie a engagé son armée dans plusieurs guerres non déclarées. En premier lieu les deux guerres en Tchétchénie, baptisées successivement « rétablissement de l’ordre constitutionnel » et « opération antiterroriste ». Jamais "guerre".  

Des milliers de cercueils de jeunes Russes sont revenus dans les villes et villages du pays, devenant une sorte de routine contre laquelle la population se sentait impuissante. Comme dans la guerre en Ukraine, beaucoup de ces jeunes étaient partis de leur plein gré au front.

D’autres « opérations militaires spéciales », comme la brève guerre contre la Géorgie en 2008, ou encore la Crimée et la Syrie ont entretenu l’idée d’une Russie combattant plus ou moins en permanence avec succès pour des causes toujours présentées comme justes.

La guerre en Ukraine s’inscrit donc dans cette temporalité, et pour les Russes elle peut durer longtemps, même avec un nombre important de victimes parmi leurs enfants. Tant qu’elle ne sera qu’une « opération militaire spéciale » de plus, vécue via la télévision. 

Deux choses peuvent bouleverser cette perception de la guerre, deux choses qui transformeront cette « opération » en vraie guerre pour les Russes:

La mobilisation militaire ouvertement déclarée

Dess combats intenses sur le territoire russe.

C’est pour cette raison que la mobilisation générale n’a pas été choisie par la Russie, en dépit de problèmes de recrutement. Le pouvoir a besoin de l’indifférence de sa population, d’une mobilisation molle. Il a besoin que la population ne lui demande pas de comptes.

Le pouvoir russe joue pour l’instant sur cette routinisation de la guerre qui lui évite de faire face à ses problèmes et à ses échecs. 

Temps long et temps court, agression qui dure depuis des générations et arrive dans son moment final: voici la manière dont les Ukrainiens envisagent aujourd’hui cette guerre. Et leur volonté d’en finir est aujourd'hui forte. 

Ces 8 dernières années, entre 2014 et février 2022, les Ukrainiens ont vécu dans une temporalité de guerre qui dure: le front ne bougeait plus, l’affrontement avec la Russie par le biais des républiques séparatistes était devenu une routine, le quotidien s’était réorganisé.

Depuis l’agression de 02/2022, l’horizon temporel de la guerre a radicalement changé. D’un côté, la guerre s’inscrit toujours pour les Ukrainiens dans un temps très long (cette guerre serait la continuation de toutes les agressions russes subies depuis au moins le XIXe).

L'attaque russe clarifie aussi pour les Ukrainiens les issues possibles de la guerre: leur propre destruction ou la destruction du pouvoir russe. Il y a une chose centrale à comprendre : pour les Ukrainiens, ce n’est pas une guerre de conquête territoriale.

C’est une guerre existentielle, face à un Etat qui cherche à les exterminer. « Donner » à la Russie tel ou tel territoire du Donbass ou du Sud n’arrêterait pas la guerre pour les Ukrainiens. La guerre ne s’arrêtera que si la Russie a perdu. Ou si l’Ukraine est détruite.

Les effets des sanctions sont bien perceptibles, malgré l’énorme airbag économique déployé par le pouvoir russe. Cependant, les sanctions ne sont pas pour les Russes les conséquences de l'invasion de l’Ukraine, mais le résultat d’une hostilité anti-russe profonde des USA.

https://mobile.twitter.com/colinlebedev/status/1555840370591793153

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  • 3 semaines plus tard...

La petite-fille de l'ancien dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev a déclaré à un journal britannique qu'elle était gênée par l'invasion de l'Ukraine par le président russe Vladimir Poutine et que son grand-père l'aurait trouvée "méprisable". Khrouchtchev est né dans un village russe proche de la frontière ukrainienne. Avec le temps, Khrouchtchev est devenu le chef de la République socialiste soviétique d'Ukraine. Après la mort de Joseph Staline, il a consolidé le pouvoir et dirigé l'État soviétique entre 1953 et 1964. Il était ethniquement russe, mais il ressentait vraiment une grande affinité avec l'Ukraine », a déclaré Nina Khrouchtcheva, l'arrière-petite-fille de l'ancien dirigeant soviétique.

Leonid Brejnev est né et a grandi dans le centre de l'Ukraine. Certains documents officiels soviétiques, comme son passeport, mentionnaient également son appartenance ethnique comme ukrainienne - mais d'autres pensent qu'il était d'origine russe. Brejnev était l'un des protégés de Khrouchtchev et a dirigé l'État soviétique entre 1964 et 1982, le deuxième dirigeant communiste au pouvoir après Staline. Sous sa direction, plusieurs Ukrainiens occupaient de hautes fonctions, du ministère de la Défense au KGB.

Konstantin Chernenko était un autre Ukrainien, qui a également atteint les échelons supérieurs du pouvoir soviétique. Il a dirigé l'État communiste pendant une brève période de 1984 à 1985. Il gravit les échelons du parti communiste grâce à l'aide d'un autre Ukrainien, Brejnev.

Mikhail Gorbatchev, dont la famille maternelle était d'origine ukrainienne et a émigré de Tchernihiv, une ville du nord de l'Ukraine, a succédé à Tchernenko en tant que prochain secrétaire général du Parti communiste soviétique au pouvoir. Il a été le premier et le dernier président des Soviets, supervisant la dissolution de la superpuissance communiste mondiale. Au total, il avait dirigé les Soviétiques de 1985 à 1991.

L'Ukraine a interdit à Gorbatchev d'entrer dans le pays après avoir révélé son soutien à l'annexion de la Crimée par la Russie.

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Tout analyste familier avec l'analyse et le discours politiques russes sait à quel point l'idée d'août comme un mois dangereux est courante. Vous pouvez rire de l'astrologie et de la numérologie, mais ceux qui ont des armes nucléaires planifient absolument leurs politiques en fonction de ces considérations.

Les médias russes ont spéculé sur les explications possibles d'un tel regroupement. 

Par exemple, beaucoup de gens prennent des vacances en août : cela laisse une sorte de vide de pouvoir à certains niveaux que les terroristes et les criminels peuvent exploiter. 

L'astrologue Elena Kuznetsova a déclaré que le chaos se poursuivra probablement jusqu'à la mi-septembre en raison des positions relatives de Saturne et d'Uranus, et que l'horoscope russe est directement lié à la tourmente annuelle d'août.

https://mobile.twitter.com/kamilkazani/status/1562156185335234561

https://en.m.wikipedia.org/wiki/August_curse

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  • 4 semaines plus tard...
Le 2022-08-23 à 22:39, Matamore a dit :

Tout analyste familier avec l'analyse et le discours politiques russes sait à quel point l'idée d'août comme un mois dangereux est courante. Vous pouvez rire de l'astrologie et de la numérologie, mais ceux qui ont des armes nucléaires planifient absolument leurs politiques en fonction de ces considérations.

Les médias russes ont spéculé sur les explications possibles d'un tel regroupement. 

Par exemple, beaucoup de gens prennent des vacances en août : cela laisse une sorte de vide de pouvoir à certains niveaux que les terroristes et les criminels peuvent exploiter. 

L'astrologue Elena Kuznetsova a déclaré que le chaos se poursuivra probablement jusqu'à la mi-septembre en raison des positions relatives de Saturne et d'Uranus, et que l'horoscope russe est directement lié à la tourmente annuelle d'août.

https://mobile.twitter.com/kamilkazani/status/1562156185335234561

https://en.m.wikipedia.org/wiki/August_curse

@1984 Qui aurait cru que l'astrologie aurait prévu la débâcle russe !

Des projets de loi ont été soumis à la Douma d'État russe sur l'introduction de la responsabilité administrative pour la distribution de cartes et d'images mettant en cause l'intégrité territoriale.

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Poutine faisait attendre tout le monde, maintenant c'est lui qui attend maladroitement. Les temps ont changé.

 

 

 

 

https://mobile.twitter.com/francis_scarr/status/1570827258327339008

 

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  • 2 semaines plus tard...
  • 3 semaines plus tard...

Notre rapport à la Russie a reposé dans ces dernières décennies sur le même présupposé classique que celui qui a guidé le projet de construction européenne : l’idée que l’interdépendance des économies crée une interdépendance des sociétés et conduit en définitive à la paix.

Les Etats qui commercent n’ont pas intérêt à se faire la guerre. La paix la plus solide ne viendrait pas en premier lieu des acteurs politiques ou des sociétés civiles, mais des acteurs économiques dont les intérêts privés deviennent des vertus publiques.

L’interdépendance des économies, les relations économiques étroites créent un climat favorable à l’enrichissement privé et à l’enrichissement national. Les entreprises sont les meilleurs ambassadeurs de la paix qui diffusent cette posture aux sociétés et aux politiques.

Aujourd’hui, on regarde notre dépendance énergétique de la Russie comme une faille dans nos choix stratégiques. Mais du point de vue de ce présupposé des vertus de l’interdépendance, créer ce lien commercial étroit était un choix politique parfaitement cohérent.

La dépendance était en effet à double sens: nous dépendions de l’énergie russe, mais l’Etat russe reposait sur les revenus qu’il en tirait. Nous nous sommes enrichis sur les marchés russes, mais la Russie était dépendante des partenariats avec nos entreprises.

Pourquoi cette formule qui semblait éprouvée a-t-elle échoué?

Notre croyance (encore très forte) dans l’existence d’« oligarques » en Russie a brouillé nos capacités d’analyse. Or, la verticale du pouvoir installée par Poutine a privé les acteurs économiques, y compris les gros, des capacités d’influencer la décision politique.

Nous sommes donc dans une situation où ceux qu’on considère comme des acteurs politiques et économiques se retrouvent fortement dépendants, pour qui le Kremlin reste l’unique ressource.

Si l’on reste dans ce modèle d’homo oeconomicus, pour contester le régime, les élites politiques et économiques ont besoin d’avoir un choix, d’apercevoir une alternative qui leur offre plus d’avantages qu’elle ne présente de risques.

https://twitter.com/colinlebedev/status/1581304893931139073?t=JivU-yZe5LVITU6HNOem_Q&s=19

https://twitter.com/kamilkazani/status/1581318522751569920?t=EZ9S0QYV43Or6El98fJJzA&s=19

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Alors que le pouvoir russe a cherché depuis 20 ans à dépolitiser la population, à encourager l’apathie et le consentement passif, la mobilisation militaire politise l’espace public et la vie quotidienne: chaque geste prend un sens nouveau.

Le pouvoir russe entretient le flou sur le cadre légal de la mobilisation. Les promesses orales des politiques ne sont pas traduites en textes; lorsqu’elles le sont, les acteurs sur le terrain les ignorent.

De vraies défections ont lieu, mais pour l’essentiel, les mobilisés formulent leurs critiques comme suit: « je suis prêt à combattre, mais… »

Ce discours patriotique repose avant tout aujourd’hui sur une certaine conception de la masculinité. On a dit la société russe très militarisée. Je ne pense pas qu’elle le soit profondément. Bien au contraire, la sphère militaire a été tenue à l’écart par les Russes.

En revanche, le modèle de virilité guerrière a été cultivé. Un vrai homme doit savoir se battre; les armes sont un attribut masculin; l’homme est un défenseur de sa patrie.

Beaucoup d’hommes semblent justifier aujourd’hui leur acceptation de la mobilisation par un certain code de l’honneur masculin: je suis un homme, je ne vais donc pas me cacher, je réponds à l’appel. La mobilisation est présentée comme un test de masculinité.

Ce code de l’honneur, présent à des degrés divers dans toutes les couches sociales, s’inscrit dans une conception des sexes où chacun a des fonctions biologiques essentielles: l’homme est le gardien physique de la société, la femme est la gardienne morale.

Les mères ne sont donc pas socialement légitimes à prendre la parole à la place de ces hommes adultes. Les épouses le sont un peu plus, au nom du soin et de la protection qu’elles doivent aux enfants des mobilisés.

Les femmes disposent d’un pouvoir considérable dans les sphères familiale, sociale, économique… Elles affirment souvent devoir composer avec des hommes fragiles, peu fiables, infantiles, sous des apparences exagérément viriles.

Les modèles genrés n’expliquent pas pourquoi les Russes soutiennent ou non la guerre. Ils expliquent en revanche certaines dimensions de l’engagement militaire et des perceptions des combattants.

https://twitter.com/colinlebedev/status/1584542431156252672?t=eEcuHSjag4rxLHzTbQGOKA&s=19

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  • 3 semaines plus tard...

Une grande partie du coût de la mobilisation est payée par les régions russes. Beaucoup versent une allocation unique aux hommes et à leurs familles pour leur permettre de couvrir le coût de l'absence des hommes. Le budget fédéral russe couvre les coûts directs de la guerre.

Les régions russes manquent d'argent pour payer les soldats mobilisés, ce qui fait que les mobilisés et leurs familles sont payés avec des pommes de terre, du poisson, du charbon, du bois de chauffage, des carcasses de cerf ou ne reçoivent aucun paiement du tout. Beaucoup se plaignent maintenant : « La patrie est pourrie ».

Les régions étaient auparavant obligées de payer pour indemniser les familles des soldats morts, avant même le début de la mobilisation, et pour parrainer des travaux de reconstruction dans les territoires occupés de l'Ukraine. Cela leur a déjà coûté des milliards de roubles.

iStories estime qu'au total, seules 50 des 85 régions de Russie ont déjà dépensé plus de 22 milliards de roubles (363,3 millions de dollars) en frais de guerre, soit l'équivalent du budget de certaines régions entières. Le chiffre réel est certainement plus élevé puisque 35 régions n'ont pas publié de données financières.

Les dépenses inattendues ont fait peser un énorme fardeau sur les régions. Certains se sont tournés vers l'obligation pour les employés de l'État de faire des dons "volontaires-obligatoires", allant d'une charge de 2 000 à 6 000 roubles dans le kraï de Khabarovsk à une journée de salaire dans le territoire transbaïkal.

https://twitter.com/ChrisO_wiki/status/1591938693840998400?

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J'écris depuis très longtemps qu'il n'y a pas de clivage entre les élites russes. Eh bien, ou du moins les divisions internes n'atteignent pas le point de férocité qu'elles menacent le régime. Les récentes défaites militaires font la différence et la situation évolue. Or, pour simplifier à l'extrême, on peut dire qu'une scission stratégique se forme très rapidement.

L'élite se scinde désormais en deux grandes parties :

l'élite influente, riche, pragmatique, a priori intéressée à conserver ce qu'elle a et à revenir au statu quo d'avant-guerre. Ce sont tous ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui, qui détiennent des actifs importants et qui ont une influence sur la prise de décision. Ce sont aussi ceux qui ont quelque chose à perdre. Ce sont ceux qui ont les ressources.

L'élite pauvre et politiquement faible, qui n'a pas de grands actifs commerciaux (enfin, pas si grands qu'ils craignent de les perdre), et s'ils influencent le Kremlin, seulement idéologiquement. Ce sont des patriotes conservateurs sans véritables leviers de pouvoir, si ce n'est, occasionnellement, l'oreille de Poutine et une présence médiatique à grande échelle. Ce sont ceux qui ont une voix et un contrôle croissant sur l'ordre du jour.

Le pays est maintenant plongé dans un débat majeur - soit se mobilise et bombarde l'Ukraine avec tout ce qui est disponible, y compris les armes #nucléaires et aille jusqu'au bout (si nécessaire, jusqu'au bout du monde), soit admet le sophisme de la guerre et réfléchir comment sortir de la situation.

https://twitter.com/R__Politik/status/1591846562225094659?t=1e-R_SRwc26CLFx6jPTAYw&s=19

 

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  • 2 semaines plus tard...

Ok mais pourquoi il a l'air de Humpty Dumpty? C'est quelque chose dans la caméra qui fait paraître sa tête si disproportionnée, comme ses jambes le sont inversement? Mais ouais, c'est clair qu'il doit faire un effort pour paraître confiant et bien (l'autoritarisme dépend d'une figure forte, n'est-ce pas) et si ça c'est le mieux qu'il puisse faire, iiiiiiiiissshh....

  • Malaise. 1
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Des sources au sein de la direction militaire russe affirment que le Kremlin a pris une décision sur une « solution » radicale à la question de l'entraînement de la Biélorussie dans l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine.

Cela pourrait témoigner du choix de Moscou de tenter de prendre le contrôle total des États membres de l'OTSC en assurant leur intégration à la Russie ou en les forçant à rejoindre une nouvelle version de l'Union soviétique".

"Dans les deux scénarios, qu'il s'agisse d'une tentative infructueuse ou réussie contre Alexandre Loukachenko, des "preuves" fabriquées seront présentées sur "l'implication de l'Ukraine et de la Pologne sous la direction des services de renseignement de l'OTAN", ce qui offrira un prétexte formel pour la participation future de Troupes biélorusses dans des opérations de combat sur le sol ukrainien », indique le rapport.

https://www.ukrinform.net/rubric-society/3622200-czechia-can-accept-only-tens-of-thousands-of-ukrainian-refugees-this-winter.html

 

Vladimir Makei, ministre des Affaires étrangères de la Biélorussie, est mort "soudainement" ce samedi. 

L'animateur de la télé russe, Sergey Mardan, a d'ailleurs trouvé "cette mort étrange". Et, sur une chaîne russe pro-guerre, Mardan d'ajouter: "Pas plus tard qu'hier (vendredi), il a discuté d'un plan de paix avec l'envoyé du pape". Makei était en effet considéré comme la seule voie de communication importante vers l'Occident au pays du dictateur Alexandre Loukachenko, un proche de Vladimir Poutine.

Makei menait pourtant une diplomatie relativement indépendante même s'il a soutenu la position de la Biélorussie dans la guerre contre l'Ukraine devant le Conseil de sécurité de l'ONU en septembre évoquant une "fidélité aux engagements pris avec nos alliés". Mais le ministère biélorusse des Affaires étrangères n'avait pas reconnu les "républiques populaires" de Donetsk et de Louhansk, provoquant l'agacement de Moscou.

Ainsi, alors qu'il semblait se trouver en bonne santé, certains renvoient ce décès "soudain" au fait que Makei était un successeur désigné de Loukachenko et qu'il aurait pu être éliminé pour cela. Pas avare de propagande, le conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, Anton Gerashchenko, évoque carrément des "rumeurs selon lesquelles il aurait été empoisonné".

https://www.google.com/amp/s/www.lindependant.fr/amp/2022/11/26/guerre-en-ukraine-plan-secret-de-paix-ambitions-empoisonnement-ces-mysteres-autour-de-la-mort-de-vladimir-makei-ministre-bielorusse-des-affaires-etrangeres-10829921.php

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Ex-correspondante dans cette capitale du quotidien londonien Financial Times,  Catherine Belton a interviewé une multitude de personnalités économiques et politiques russes pour percer le mystère de l’étonnante transformation de leur pays depuis 1991. En est le fruit son ouvrage gigantesque Les hommes de Poutine, qui, traduit de l’anglais par Olivier Bougard et Anne Confuron, regorge de témoignages, parfois sujets à caution, mais offrant, dans l’ensemble, des garanties de véracité.

 

En s’appuyant, en plus des témoignages de Russes, sur celui de Thomas E. Graham, expert américain de la Russie à l’Université Yale et parfois conseiller à l’ambassade des États-Unis à Moscou, Catherine Belton souligne que « la révolution qui achevait sept décennies de pouvoir communiste s’est faite presque sans effusion de sang parce que beaucoup au sein du système ne voulaient pas que le Parti ni le socialisme survivent ». Elle conclut : « L’effondrement a été un délit d’initié. »

L’invasion de l’Ukraine sur l’ordre de Poutine est l’expression la plus éclatante, pour la Russie, de la nostalgie impériale et du désir de redevenir une superpuissance mondiale. Catherine Belton explique cette guerre par la crainte de voir la capitale ukrainienne échapper à l’emprise russe. Elle y décèle une paranoïa qu’elle résume ainsi : « L’Occident complotait pour éloigner Kiev de Moscou. »

Mais le moins démocrate des présidents américains, Donald Trump, restait, aux yeux des hommes de Poutine, l’allié objectif d’une Russie dictatoriale. Le grave problème financier du casino de celui-ci à Atlantic City, en 2014, permet à Catherine Belton d’écrire : « Trump avait survécu à sa première menace de faillite et les Russes étaient parmi ceux qui l’avaient aidé. »

Au milieu des années 1980, le jeune Vladimir Poutine se retrouve officier du KGB à Dresde. Le lieu est important car la ville se situe dans un pays frontalier de l'Ouest et est moins surveillée que Berlin. Il est chargé de recruter des agents opérant de l'autre côté du rideau de fer et sa présence en Allemagne lui permettra de nouer des relations outre-Rhin dont Matthias Warnig, ancien de la Stasi, la police politique est-allemande et actuel patron de Nord Stream. L'effondrement de l'URSS le surprend et le choque. Mais d'autres agents du KGB envoyés à l'Ouest ont anticipé la fin de l'empire communiste et ont commencé à mettre en place des réseaux financiers pour recycler l'argent sale.

Et depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 2000, à la tête du pays, tous ces ex du KGB, qui n'ont jamais digéré la fin de l'empire soviétique, s'emploient à amasser de l'argent et à « faire renaître la Russie impériale »

Parallèlement, ces moyens et ceux de l'Etat russe sont aussi mis au service d'une autre cause : refaire de la Russie une puissance qui compte sur la planète après l'humiliation de la guerre froide. Et pour cela, il s'agit de miner les démocraties occidentales, d'acheter leurs élites - c'est le cas à « Londongrad » - et de financer ou d'aider tous ceux qui peuvent affaiblir l'Occident de l'intérieur.

 

https://www.ledevoir.com/lire/772992/essai-les-hommes-de-poutine-poutine-et-trump-de-curieux-freres

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Plus un empire s'effondre rapidement, plus sa récupération est importante. Pensez à l'Allemagne et au Japon en 1945 comme des succès, tandis que l'Espagne pendant 400 ans après la Grande Armada en 1588 a été un échec retentissant à s'accrocher. Le Brexit était le résultat naturel de l'incapacité du Royaume-Uni à oublier l'empire.

Au cours de l'année prochaine, la Russie risque une profonde crise politique. Il y a une chance non nulle qu'il puisse intensifier les tendances séparatistes existantes menant à l'éclatement de l'empire.

L'empire russe est tenu non seulement par la force, mais aussi par le mythe. Lequel est:

1. La Russie est une puissance militaire supérieure -> Vous ne la repousserez pas de toute façon

2. Il n'y a pas de salut pour les provinces sauf en Russie -> Sans la Russie, vous tomberez dans l'âge de pierre, au sens figuré

Le sort de l'empire dépend de sa capacité à détruire une province rebelle. Supposons maintenant que la Russie n'ait pas réussi à écraser l'Ukraine et n'ait pas pu persuader sa population qu'elle serait capable de le faire à l'avenir. Cela peut suffire à ébranler la foi dans les deux hypothèses du mythe impérial déclenchant ainsi le processus de désintégration

Où tout pourrait-il commencer ? Trois candidats les plus probables

1. Tous majoritairement "russes" -> peu de précautions sont prises (Extrême-Orient russe)

2.Indépendamment riches -> Ils paient effectivement les factures des autres régions plutôt que de vivre sur les aumônes (Tatarstan)

3. Des élites régionales fortes partiellement nettoyées par Moscou (Caucase)

Moins les régions continueront d'obéir à Moscou et de lui payer des impôts, moins il y aura de motivation en termes de coûts-avantages. Les régions les plus riches sont plus motivées pour le lancer que les plus pauvres.

L'ethnicité, la race et la culture ne sont *pas* suffisantes pour que les nouveaux États fonctionnent. Pour qu'ils réussissent, ils doivent être en mesure de payer leurs factures. Par conséquent, le principe des clusters économiques sera au moins aussi important pour définir leurs frontières que celui ethnique ou culturel. La question clé n'est pas la question du Caucase ou même de la Volga. C'est la question de la Sibérie. La Sibérie est le joyau de la couronne russe qui paie les factures de l'empire. S'il garde le contrôle de la Sibérie, il peut facilement reconquérir tout le reste. S'il le perd, c'est fini.

https://twitter.com/kamilkazani/status/1600585634237890562?t=eYLy7_rz61stJGXsubbSRw&s=19

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L'historien Zubov sur Poutine, la guerre et le coup d'État

Je pense qu'il est assez clair que la défaite est flagrante. Et c'est assez évident pour Poutine. Il me semble que lui non plus n'est pas assez naïf pour ne pas comprendre que son aventure a lamentablement échoué. Maintenant, sa tâche principale est de sortir de cette catastrophe avec un minimum de dommages pour lui-même. Il jette de plus en plus de gens dans la fournaise de la guerre. Des milliers de personnes meurent dans la guerre juste pour que Poutine sorte de la guerre de la manière la plus réussie.

Si Hitler avait mis fin à la guerre, disons, au début de 1943, il aurait eu une chance de rester au pouvoir. Mais il l'a terminé en 1945 avec une balle dans le front. Et c'est le résultat de l'obstination. Par conséquent, l'entêtement de Poutine lui coûtera cher, à lui et au monde entier.

Dès que Poutine a commencé à échouer en Ukraine, j'ai pensé que l'élite russe, convaincue qu'il était un perdant et mettait la Russie dans une position très difficile, essaierait de se débarrasser de lui. Mais rien de tout cela n'est arrivé. 

Dans une telle situation, en règle générale, l'élite se sépare de son chef, d'une manière ou d'une autre, plus ou moins durement. Peut-être que cette option se produira, d'autant plus que l'élite est habituée à une belle vie, sait ce qu'est l'Occident. 

L'élite tentera de maintenir son pouvoir et sa richesse en Russie. Et la communauté mondiale comprendra que la préservation du pouvoir et de la richesse de cette élite est dangereuse pour le monde à l'avenir, alors elle essaiera de faire de la Russie un pays qui ne soit pas dangereux. Comme après la Seconde Guerre mondiale il y a eu l'Allemagne de l'Ouest. Elle est forte, elle est prospère, elle est démocratique, mais elle n'était pas dangereuse.

Deuxième option. Cette élite russe, habituée à la vie à l'extérieur, est finalement écartée - et elle est déjà largement écartée du pouvoir - et le pouvoir est saisi par le maillon intermédiaire du KGB, qui n'a pas grand-chose. Il n'a pas de grandes propriétés à l'étranger et de biens immobiliers et n'espère pas les obtenir maintenant.

Cette élite du KGB acceptera également la disparition de Poutine et la collusion avec l'Occident, mais à des conditions différentes. Non pas à condition que la Russie rétablisse sa présence dans le monde, mais à condition que l'Occident n'interfère pas dans les affaires intérieures. Elle ne s'immiscera pas dans les affaires étrangères, elle quittera l'Ukraine, peut-être même la Biélorussie. Mais ne vous mêlez pas des affaires intérieures de la Russie. Autrement dit, ce sera une telle Corée du Nord.

La démocratie en Russie s'est effondrée très rapidement. Non pas à cause de la mauvaise volonté d'Eltsine ou de Poutine, mais parce que la restitution des biens n'a pas été effectuée, les biens ont été répartis entre un cercle restreint de personnes.

Dans mon concept historique, la catastrophe qui s'est produite en Russie en 1922 pendant la guerre civile a été la prise du pouvoir par les bolcheviks, en fait des bandits qui ont détruit tous les principes d'une société normale : l'inviolabilité de la vie humaine, l'inviolabilité de la propriété , et tout le reste, cette tragédie continue aujourd'hui. Avec de courtes pauses pendant la perestroïka de Gorbatchev, tout cela a repris. Et en fait, on peut parler de 100 ans de tragédie russe.

https://www.currenttime.tv/a/razval-rossii-budet-imet-uzhasnye-posledstviya-dlya-zapada-i-ukrainy-ukraintsy-etogo-ne-ponimayut-istorik-zubov-o-putine-voyne-i-perevorote/32163969.html

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