Aller au contenu

On peut tu nous laisser une seconde chance et arrêter le publicitaire-bashing ?


Message ajouté par ÉcoModo,

Ce sujet a été créé à partir du fil de discussions « Postez vos poèmes, récits, nouvelles ».

Déchet(s) recommandé(s)

Le 2021-09-14 à 22:11, BeauRouge a dit :

Ils ont subvertis la beauté
Les publicitaires
Le monde est à leur pied
Nos âmes en pleurent
Ils sont payés
Les publicitaires

Ils ont mis l’humour en cage
Les publicitaires
Rivalisés d’inventivité
Jusqu’à toucher, oh
Le firmament
La braguette de leur agent
Les publicitaires

Ils ont mis l’amour en guêpière
Les publicitaires
Détourné l’estime, travesti l’intime
Retourné le sublime
Comme une claque aux foyers
Les publicitaires

Ils ont mis l’enfance en désert
Les publicitaires
Pollué notre premier imaginaire
D’affronts sans peurs
Et sans pitié
Sauf aux sorcières ?
Les publicitaires

Ils décorent nos vies
Les publicitaires
D’un or mordoré
A l'éclat parfait
Nos âmes en pleurent
Ils sont payés
Les publicitaires

C'est plus ça le monde de la pub. On peut tu nous laisser une seconde chance et arrêter le publicitaire-bashing?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je n'appartiens pas à un mouvement (sous-entendu dans "bashing"), j'exprimais ici mon propre ressenti, ma propre perception, de mon enfance, de ma société et de ma vie d'adulte. J'ai écrit ce texte en terrasse, une terrasse très mal située où j'étais littéralement collé à un mètre de cette affiche :

 

Révélation

didier-deschamps-%C3%A9leveur-poulets-fe

Je n'avais pas demandé ça, je m'en serais bien passé. Mais je n'avais pas le choix, cette affiche occupait 60% de mon champ de vision. Au cas où, pour ceux qui n'aiment pas le foot ou connaissent peu la France, il s'agit d'un sosie de Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France et toute la beauté de la publicité repose sur le double-emploi du mot "filets". Imaginons, je suis fan de foot, je supporte l'équipe de France. Le sélectionneur s'appelle Deschamps. Donc je dois manger du poulet des champs parce qu'ils ont des filets ? J'étais à ce point de mes pensées, quelque chose en moi s'est insurgé et le poème s'est écrit tout seul. 

Après, j'aurais sans doute fait un excellent publicitaire, d'ailleurs j'ai écrit au moins un jingle qui est passé en radio, pour une amie qui est "voix" pour les pubs d'une marque à la radio et qui, par ancienneté, s'était vu confiée la responsabilité d'écrire les messages qu'elle lisait. J'étais avec elle à cet instant, je l'ai aidée, et j'ai écrit ça en "punchline" finale, pour vendre des meubles modulables pour une grande marque d'ameublement : "gagnez de la place — optimisez votre espace". 

C'est devenu quoi le monde de la pub ? Je suis très curieux de le savoir. Ce poème décrit mon enfance et mon adolescence. Depuis, je m'en protège autant que je peux, plus de télé, plus de radio, adblock sur internet. Les seules pubs auxquelles je ne peux échapper sont les affiches 4x3. C'est devenu quoi ? Une éthique s'est développée ? Maintenant, les publicitaires respectent leur public et ne mettent plus leur talent qu'au service de produits dont ils sont eux-mêmes garants de la qualité ? Je suis curieux. 

  • J'aime! 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 4 minutes, BeauRouge a dit :

Je n'appartiens pas à un mouvement (sous-entendu dans "bashing"), j'exprimais ici mon propre ressenti, ma propre perception, de mon enfance, de ma société et de ma vie d'adulte. J'ai écrit ce texte en terrasse, une terrasse très mal située où j'étais littéralement collé à un mètre de cette affiche :

 

  Masquer le contenu

didier-deschamps-%C3%A9leveur-poulets-fe

Je n'avais pas demandé ça, je m'en serais bien passé. Mais je n'avais pas le choix, cette affiche occupait 60% de mon champ de vision. Au cas où, pour ceux qui n'aiment pas le foot ou connaissent peu la France, il s'agit d'un sosie de Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France et toute la beauté de la publicité repose sur le double-emploi du mot "filets". Imaginons, je suis fan de foot, je supporte l'équipe de France. Le sélectionneur s'appelle Deschamps. Donc je dois manger du poulet des champs parce qu'ils ont des filets ? J'étais à ce point de mes pensées, quelque chose en moi s'est insurgé et le poème s'est écrit tout seul. 

Après, j'aurais sans doute fait un excellent publicitaire, d'ailleurs j'ai écrit au moins un jingle qui est passé en radio, pour une amie qui est "voix" pour les pubs d'une marque à la radio et qui, par ancienneté, s'était vu confiée la responsabilité d'écrire les messages qu'elle lisait. J'étais avec elle à cet instant, je l'ai aidée, et j'ai écrit ça en "punchline" finale, pour vendre des meubles modulables pour une grande marque d'ameublement : "gagnez de la place — optimisez votre espace". 

C'est devenu quoi le monde de la pub ? Je suis très curieux de le savoir. Ce poème décrit mon enfance et mon adolescence. Depuis, je m'en protège autant que je peux, plus de télé, plus de radio, adblock sur internet. Les seules pubs auxquelles je ne peux échapper sont les affiches 4x3. C'est devenu quoi ? Une éthique s'est développée ? Maintenant, les publicitaires respectent leur public et ne mettent plus leur talent qu'au service de produits dont ils sont eux-mêmes garants de la qualité ? Je suis curieux. 

Honnêtement, la pub commence à prendre de nouvelles formes pour ne plus ressembler à de la pub. D'un côté c'est bien parce que ça offre un contenu plus ''pertinent'' pour le consommateur mais d'un autre côté c'est sournois parce que justement la frontière entre ce qui est de l'information désintéressée et de la pub qui vise à convaincre devient poreuse. 

Sinon de l'intérieur le milieu a changé est devenu beaucoup plus ouvert, progressiste même si parfois c'est un peu forcé. Je sais pas comment ça se passe en France par contre! Bref tout ça pour dire que j'ai pas l'impression de faire le mal mais j'ai conscience qu'il y a des professions beaucoup plus nobles!

  • J'aime! 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ca fait longtemps que la pub a pris une nouvelle forme pour ne plus ressembler à de la pub, ça date de 1928 et du Propaganda d'Edward Bernays. Si tu t'es un jour s'est posé la question de savoir comment Apple a réussi des former des files d'attente devant ses magasins pour les supplier de leur vendre un produit dont personne n'avait encore la moindre idée de la véritable qualité, tout est expliqué dans ce livre-ci.  

Edward Bernays est l'inventeur du terme "relations publiques", dans ce livre il explique comment ça fonctionne et à cet instant personne ne sait ce que c'est, donc il écrit noir sur blanc et sans aucun détour son principe. Pas de chichis, la pub qui n'est pas de la pub, c'est écrit dans ce livre. En simplifié il décrit la méthode de la manipulation indirecte. On va pas vendre les produits par des affiches 4x4 et supplier l'acheteur d'acheter alors qu'il est possible de forcer le client à supplier le vendeur de lui vendre. Si, par exemple et c'est un exemple historique, si les vendeurs de piano viennent le voir pour savoir comment augmenter les ventes de pianos en Amérique, Bernays va faire au plus efficace et il explique précisément comment il fait. Très simple. Il est allé à Paris, qui à l'époque dictait le bon goût et la mode des gens cultivés, puis il a corrompu (pardon, subventionné) les meilleurs architectes et architectes d'intérieur pour qu'ils installent systématiquement une "pièce de musique" dans leurs nouvelles constructions. Ainsi, en copiant le modèle français, qu'on fait les architectes américains ? Ils ont construit des pièces à musique pour la bourgeoisie américaine locale. Et une fois que l'on a une pièce à musique chez soi, que fait-on ? Sinon d'acheter un piano. Mission accomplie.

Et ça, c'est une technique vieille d'un siècle environ. 

J'émets quelque doutes sur la façon dont la publicité s'est réinventée, à cette aune-là. Ce que tu décris ressemble beaucoup à un repli de la publicité traditionnelle vers cette méthode. Si tu perçois autre chose, je suis très intéressé.

Maintenant, "pertinent" pour le consommateur ? Qu'est-ce qui est pertinent ? Du point de vue des commanditaires ? A mon avis, c'est de trouver une cible pour acheter son produit, indépendamment de la qualité de ce qu'il vend. Pourquoi s'ennuyer à produire de la qualité, des produits inusables, des produits esthétiques, des produits fonctionnels et mieux encore, des produits à la fois fonctionnels, inusables et esthétiques ? Pourquoi s'ennuyer à produire ce type de produit s'il est moins cher de payer une agence de communication pour vendre des produits obsolescent, en plastique et tout juste utilisables, au même prix ? 

Il existe un différentiel entre l'efficacité réelle d'un outil et sa valeur perçue grâce à la publicité. Ce différentiel est un affront à la vérité. Ce qui, potentiellement, est un dysfonctionnement non-valable structurellement parlant pour une société stable. 

La publicité et les publicitaires sont, à mes yeux, des tapins qui utilisent leurs talents et ça des talents, ils en ont des talents ! Véritablement. Qui utilisent leurs talents à mauvais escient. Et j'aurais fait un excellent publicitaire, je le sais. Dans d'autres circonstances j'y aurais versé les deux pieds avants. Si tu l'as fait, je ne te blâme pas. Je sais ce que c'est que d'être plongé sans trop savoir pourquoi dans un milieu professionnel particulier. On ne peut pas vraiment le leur reprocher. Si les scientifiques avaient une conscience de groupe, si les artistes avaient une conscience de groupe, si les marchands n'en avaient pas et ne savaient pas exploiter ces deux milieux jusqu'à la moëlle, ça se saurait. Les entreprises proposent de rétribuer la créativité à un prix sans commune mesure avec ce que rapporte l'art et la culture, hors cas très particuliers. Ce prix payé à la créativité est attractif. Aucun doute là-dessus.

Difficile de reprocher la tentation à toi, ni à moi, ni à n'importe quel individu. Si les artistes devaient avoir une conscience de classe, depuis le temps, ça se saurait. Mais ça ne m'empêche de sentir mon âme pleurer devant le détournement de tous ces talents. Comme si l'argent s'était posé en filtre entre eux et la vérité. 

 

 

Modifié par BeauRouge
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et le progressisme, je pense que l'on va en parler, c'est un sujet qui m'intéresse profondément depuis quelque temps. Depuis que j'ai vu le documentaire sur Evergreen, que j'ai vu Suzy Kies en action et que je suis tombé sur ces vidéos

Révélation

 

Vous êtes plus près de l'action que moi, je serais très curieux de comprendre. Le progrès, c'est un vaste sujet. C'est un peu comme une religion, ici. Le progrès en tant que progrès est un bien, un bien absolu. Parce que c'est un progrès. Il y a quelque chose que je cherche à identifier en dessous de cela.

En attendant, ma première réaction, mon mouvement réflexe a été celui-là :

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je ne connais pas le milieu de la pub, mais étant moi-même issue d'un secteur que tout le monde déteste, je me suis parfois demandée comment faire le tri entre la finance pourrie et la finance nécessaire.

Ce qui m'a toujours frappé, c'est la facilité avec laquelle on se dédouane des conséquences de nos activités professionnelles. On fait nos petites tâches sans vouloir voir leur place dans l'engrenage. J'étais entourée de gens à l'esprit logique développé qui semblaient pourtant incapables de pousser la réflexion plus loin que « c'est le marché qui veut ça ». Les financiers que je connais n'ont rien des requins qu'on peut s'imaginer d'après les représentations super clichés des films, séries, etc. (j'imagine que c'est la même chose pour la pub). Il y a une forme d'autorégulation où quand quelqu'un veut aller trop loin, il se fait bloquer. La mentalité est plus "Ok, faisons le plus de pognon possible, mais risquons surtout pas notre place, on a un bon filon là". Et pourtant, personne ne pense aux conséquences humaines d'un takeover, de la spéculation, de l'allocation d'un montant "trop" élevé à un versement de dividendes, etc. De toutes mes études, à aucun moment je n'ai entendu parler d'une responsabilité, autre que celle de génération d'alpha. C'est quand même extrêmement problématique.

Comme la pub, la finance évolue avec le monde. Les investisseurs (individuels et pro) sont très branchés critères ESG, RSE, investissement durable, ODD de l'ONU, etc. C'est pas (que) du green washing, il y a une réelle volonté d'aller vers quelque chose de plus clean, mais c'est évidemment pas par bonté d'âme. Un secteur professionnel n'a pas d'âme en soi, c'est un système froid qui cherche à survivre et/ou se développer. Les financiers savent bien que l'avenir se trouve dans l'écologie, qu'elle va offrir des opportunités de rendement de plus en plus importantes, tant parce que la société le veut que parce que les secteurs porteurs traditionnels connaissent ou pourraient connaître des difficultés. C'est calculé, mais c'est bien, ça va dans le bon sens, on ne peut rien demander de plus à un système.

Par contre, on peut demander aux gens d'arrêter d'utiliser ce système comme une excuse. Mais ça vaut tant pour les professionnels que pour les individus. Tout le monde est lié aux marchés financiers. Vous investissez peut-être dans des entreprises qui ont fait des trucs archi pas nets, vous avez trop d'argent qui dort à la banque, des assurances superflues, des crédits dont vous aviez pas si besoin, etc.

Aussi, pourquoi t'as fait de la pub @Bananavegas  ? Est-ce qu'il y a une raison humainement saine d'aller faire ça ? C'est pas toujours par dépit ou cynisme ? (comme pour la finance, où je rajouterais par "facilité").

  • J'aime! 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ouan, ben un des hardship d’être un adulte, c’est de réaliser que la vie finit par nous emmener à des endroits qui seraient perçus comme inusités pour l’enfant que nous fûmes.

Quand le futur astronaute, écrivain, musicien, archéologue, vétérinaire ou révolutionnaire finit dans une tour à bureau à faire des dossiers de 9 à 5, ça se présente comme choquant quand même.

Ma blonde m’a avoué récemment que j’avais perdu des points quand je lui avait dit ce que je faisais dans la vie lors de notre première rencontre. Par chance, j’en ai gagné ailleurs. :huhu:

Moi aussi je serais curieuse de savoir à quoi ressemble le monde de la pub @Bananavegas!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 59 minutes, Your Fearless Leader a dit :

Je te croyais dans la traduction/interprete ? 

Oui, c'est ce que j'ai fait ces dernières années. Mon passage en finance financière a été très bref, en grande partie parce que je n'avais rien à faire là mais aussi parce que j'ai vite perdu toute illusion quant à mes chances de vraiment "réussir" au vu de mon parcours pas exactement brillant. J'ai ensuite fait de la traduction spécialisée en finance, ce qui permet de comprendre différentes facettes du milieu. La plupart des traducteurs techniques ne sont pas diplômés en traduction, mais dans leur domaine de spécialité.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

T'es une diplomée de la LSE, je m'y connais pas des masses en ecole d'eco mais celle ci est pas du genre bien cotée ? 

Mais plus important: qui deteste les traducteurs specialisés ? J'ai jamais vu ou entendu quelque chose de serieux la dessus. 

il y a une heure, Ecce Homo a dit :

elle a récemment tout laissé derrière elle pour être rentière de fortune ! 

Et mere au foyer, living the dream, baby!! 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

L'école est bien cotée, mais ça va aussi dépendre du programme lui-même et de ton parcours. Le programme où j'étais avait une forte composante quantitative, c'est un terrain sur lequel il y a beaucoup de concurrence, bien plus qualifiée que moi. C'est un peu comme aller à Sciences-Po Paris pour étudier les maths.

Quand je parlais de haine, elle visait évidemment pas les traducteurs...

Puis oui, ma vie actuelle est parfaite.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Je veux revenir!
 Partager

×
×
  • Créer...