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Voyages interstellaires: projet Icare.


Déchet(s) recommandé(s)

Dans le domaine parfois fantasmatique du voyage interstellaire le projet "Icare" n'est pas de la science fiction: il occupe depuis 2 ans une vingtaine de physiciens, ingénieurs et spécialistes du vol spatial.

Le projet Icare tente de démontrer que l'on peut atteindre une étoile proche à environ 12% de la vitesse lumière en quelques dizaines d'années avec l'intention de "n'utiliser que des techniques actuelles ou envisageables dans un futur proche [...] Et nous ne partons pas de zéro. Notre point de départ est le projet Dédale" (Kelvin Long, physicien fondateur du projet).

Projet Dédale (Deadalus):

http://www.daviddarling.info/encyclopedia/D/Daedalus.html

Reste le problème du mode de propulsion. Le projet Icarus envisage d'utiliser la propulsion par fusion nucléaire "qui dégage un million de fois plus d'énergie que la combustion chimique" (Richard Obousy, physicien membre du projet).

Or, si la fusion nucléaire comme source d'énergie n'est toujours pas maitrisée aujourd'hui, de nombreux progrès ont été faits dans ce domaine et le laser Megajoule, en France, devrait réaliser sa première fusion par confinement inertiel en 2014.

Icare marchera de la même manière, la fusion d'un mélange de deutérium et d'hélium 3 confiné par faisceau laser.

Cependant la problématique de la propulsion reste entière: "Pour pouvoir accélérer pendant 4 ans et atteindre 12% de la vitesse de la lumière, Dédale devait emporter 50000 tonnes de combustible nucléaire" (Richard Obousy).

Sans oublier les 2.5 millions de tonnes de combustible nécessaires à freiner le vaisseau...

Mais où trouver suffisamment d'hélium 3? Aujourd'hui les scientifiques se tournent vers Uranus, qui serait une vrai mine à Hélium 3.

En 1999, 3 ingénieurs ont élaboré un scénario pour l'extraction de l'hélium 3 sur Uranus: a raison d'une collecte d'une dizaine de tonne de gaz tous les 6 mois, l'extracteur couterais selon eux 15 milliards de dollars, soit le dixième de la valeur marchande de dix tonnes d'hélium 3.

Sur vingt ans le coût d'extraction serait de 4500 milliards de dollars (le coût de la guerre en Irak a été estimé en 2008 a 3000 milliards de dollars pour les américains par le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz).

http://www.icarusinterstellar.org/blog/starflight-cheap-ii-beating-fuel-costs/

Ainsi se pose la question: comment justifier une telle mission à l'heure de la crise énergétique et économique?

"L'un des astéroïdes les plus proches de la terre a une valeur estimée en minéraux de 15000 milliards de Dollars. Une fois que nous aurons trouvé une façon économique d'accéder à l'espace et d'extraire les ressources gigantesque du système solaire, convaincre le public sera aisé." (Richard Obousy)

Le projet Icare est ainsi un projet rationnel, sans doute le plus abouti actuellement au niveau des idées et du concept.

Mais si l'aboutissement d'un vaisseau interstellaire n'est pas pour de suite, en revanche le projet pronostique des possibilités beaucoup plus proches dans le temps que l'on aurait pu le penser.

Sources:

"Ciel et espace", numéro 490 (03/2011)

http://icarusinterstellar.org/

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Dans le domaine parfois fantasmatique du voyage interstellaire le projet "Icare" n'est pas de la science fiction: il occupe depuis 2 ans une vingtaine de physiciens, ingénieurs et spécialistes du vol spatial.

Le projet Icare tente de démontrer que l'on peut atteindre une étoile proche à environ 12% de la vitesse lumière en quelques dizaines d'années avec l'intention de "n'utiliser que des techniques actuelles ou envisageables dans un futur proche [...] Et nous ne partons pas de zéro. Notre point de départ est le projet Dédale" (Kelvin Long, physicien fondateur du projet).

Et après quelques 20 ou 30 ans passé en apesanteur, dans quel état nos vaillants astronautes vont-ils être à l'arrivé?

http://www.asc-csa.g...ience_stu_f.pdf

duneharkonnen.jpg

Il va leurs falloir ce petit gadget là.

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Je pose la question des obstacles. Parce que j'imagine qu'il y a des corps "libres" qui se promènent. Comment tu fais pour les voir venir et/ou les éviter à 36 000km/s?

C'est une excellent question.

Ce qui inquiète les spécialistes ne sont pas les astéroïdes, qui ont une chance très faible (eu égard à la grandeur des distances dans l'espace) de percuter un vaisseau, ce sont les poussières interstellaires, par essence invisibles.

Il a été calculé que les poussières inférieures au micron agissent comme un abrasif: un bouclier de bérylium voyageant à 10% de la vitesse lumière pendant 6 ans perd 5kg par mètre carré.

Pour le projet Dédale de 1978, les ingénieurs avaient imaginé faire précéder le vaisseau d'un nuage de poussières éjecté par ce même vaisseau qui, avançant à la même vitesse que ce dernier, pouvait détruire n'importe quel gros grain rencontré sur la "route".

L'équipe d'Icare étudient eux les performances de matériaux nouveaux, dérivés du graphène, qui n'existaient pas dans les années 70.

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C'est une excellent question.

Ce qui inquiète les spécialistes ne sont pas les astéroïdes, qui ont une chance très faible (eu égard à la grandeur des distances dans l'espace) de percuter un vaisseau, ce sont les poussières interstellaires, par essence invisibles.

Il a été calculé que les poussières inférieures au micron agissent comme un abrasif: un bouclier de bérylium voyageant à 10% de la vitesse lumière pendant 6 ans perd 5kg par mètre carré.

Pour le projet Dédale de 1978, les ingénieurs avaient imaginé faire précéder le vaisseau d'un nuage de poussières éjecté par ce même vaisseau qui, avançant à la même vitesse que ce dernier, pouvait détruire n'importe quel gros grain rencontré sur la "route".

L'équipe d'Icare étudient eux les performances de matériaux nouveaux, dérivés du graphène, qui n'existaient pas dans les années 70.

Intéressant.

J'aurais cru que les dangers majeures proviendraient des gros débris.

Ça veut dire que les "matériaux organiques" pourraient être une composante idéale pour un bouclier du genre, bien que pour le moment dur à concevoir dans une pratique réelle. Petit reportage à découverte sur le sujet (vers 24:05)

p.s. : Je crois que t'es en France, je ne sais pas si tu as accès à cette émission.

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