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La question de la collusion de l'art et du foie gras


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J'ouvre ici un débat, même si ce que j'écris ci-bas témoigne de ma partialité !

Croyez-vous la catégorie sociale "artiste" soit encore pertinente aujourd'hui ?

Dans la mesure où :

-L'art et surtout les avant-gardes sont des formes entièrement institutionnalisées, dans lesquelles l'autonomie des acteurs est nulle - disons, pour sortir du jargon sociologique : l'art doit se faire selon des normes imposées, "prédéterminées", sans quoi c'est "autre chose". Tsé, imaginez un artiste qui fait des cabanes dans les arbres, ou quelqu'un qui écrit des horoscopes et se considère écrivain...

-Les artistes ne sont plus en rupture avec "l'ordre dominant" : ils participent activement dans la sphère marchande, sont prof à l'Université (ce qui demande un certain niveau de conformisme), se portent bien plus à la défense des institutions bourgeoises (écoles, services publics, démocratie, nation) que le contraire. L'art est donc ici vu comme un moule servant à stériliser la marginalité, en lui donnant une forme inoffensive, arrimé au marché (créer pour vendre, créer parce qu'il faut une substance à consommer).

-L'art est conçu comme profession, voire comme expertise, donc comme une forme de consommation du pouvoir cristallisé dans ces institutions(incluant cinéaste, écrivain, photographe). Par exemple, combien de gens aujourd'hui veulent être écrivains pour avoir le statut et le prestige d'écrivain. N'avons nous pas tous 1-2 amis comme ça......

* * * * * *

Je prends position en me basant sur une conception "traditionnelle" de l'artiste, comme "créateurs de formes neuves", comme incarnation matérielle de la contradiction sociale (le dandy, par exemple), comme rebelle, comme porteur du projet moderne dans l'art (sans référence nécessairement à l'art moderne).

Ne devrait-on pas mieux appeler l'artiste d'aujourd'hui : designer de produits culturels ?

Dans ce cas, pourquoi consommer de l'art, puisse l'ensemble des marchandises sont aussi des produits culturels qui ont l'immense avantage d'avoir une fonction et qui s'inscrivent eux aussi dans des mouvements esthétiques) ?

Je veux pas une réponse. Je veux juste vous entendre :noel:

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La société devenue spectacle, les êtres humains deviennent tous des artistes. Nietzsche l'a pressenti, mais il a eu une sorte de nervous breakdown le jour où il a vu à quel point ce serait laid.

Je pense que le meilleur dans ton sujet, c'est le titre. Ca résume toute la littérature qui risque de suivre.

Trouvez les oies.

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J'ai déjà eu un questionnement similaire (ou du moins, un peu connexe) lors d'une discussion avec un ami. En gros, je m'interrogeais à savoir si on peut dire qu'on "surconsomme" l'art. Après tout, comme tu l'a déjà dis, l'art d'aujourd'hui peut aussi être vu en tant que produit culturel. Elle est où la différence entre "consommer" ce produit culturel et "se cultiver"?

Si je me prend en exemple, je considère que j'écoute quand même beaucoup de musique. Parfois ça m'amène à me demander si je prend vraiment le temps d'apprécier ce que j'écoute. Quand j'achète (ou télécharge) beaucoup de disques, est-ce que je comble une curiosité saine pour la musique ou c'est plutôt une consommation ostentatoire?

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Une question de rapport à la substance et au travail.

Savoir que dans le meilleur des cas, une oeuvre ou n'importe quoi de créé vient du très loin dans la collusion de la vie de quelqu'un avec le monde qu'il a connu, puisqu'il donnera sous forme d'objet la manière dont il a pu survivre à une douleur, une noyade ou juste l'expérience - de la réalité.

L'expérience d'un noob qui survit à son coming out sera certainement moins porteuse que celle de Dante qui revient de l'enfer. Ceci pour la question de la qualité, mais tout peut servir.

Savoir que ce qu'on peut prendre de l'oeuvre d'un autre est essentiel mais pas tout le temps, puisqu'il sagit encore de substance je veux dire, de ce qu'on consomme, de ce sur quoi on tire quand on est vivant de manière déséquilibrée, qu'on a envie de voir ce que devient le monde alors qu'il ne s'agit que d'être heureux de toute éternité.

Pour résumer: l'art ça va bien quand on cherche. On cherche parce qu'on est tombé dans une faille de réalité pour le pire ou pour le meilleur. Mais c'est pas fait pour être cru ni sanctifié. C'est un moyen.

Keep the image of your death cheerfully before you at all times

Nothing touches you

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Art et science. La science de l'art, l'art de la science... awwwwwww.

La vie est parsemé de poésie pour les gens sensibles, vous savez. Ces moments où l'on s'arrête et on pense, concrètement: Je savoure ce moment. Je savoure le fait de vivre ceci. J'apprécie. Je prend conscience.

Votre art, il est mathématique. Ô pleurez moi vos larmes, allez y, mais notre art, il est mathématique. C'est notre sensibilité, notre conscience, qui nous permet d'accéder à ces secrets là. Notre cerveau évolua afin de nous permettre de saisir ces informations mathématiques, le temps, l'espace et j'en passe, grâce à nos sens. Un artiste, c'est un créateur de ces secrets, de ces petits moments de frivolité néo-cortexienne et de chatouilles logistiques, quelqu'un qui vous fait apprécier - juger à sa juste valeur - la vie, ou du moins ce qu'on en ressent.

Ô qu'il est jolie ce tableau symétrique.

Ô qu'il est jolie ce tableau... asymétrique? Non, non pas "asymétrique" mais d'une symétrie tout simplement un cran plus complexe.

Ô qu'elle est belle cette phrase qui agence des sons à des fréquences logiquement préférables grâce à des symboles qui s'entrechoque symétriquement, ou encore: d'une symétrie légèrement ou beaucoup plus complexe.

Ô qu'elle me plait votre sculpture qui me titille le cerveau car elle est si près de la réalité tout en s'en dissociant juste assez, juste pour que ce néo-cortex l'analyse et comprenne sont irréalité alors que mon cerveau limbique s'attache aux repère qui me dit que je suis face à un vrai homme.

Ô, je vie.

On est tous artiste à nos heures, bien sur. La vie elle-même est artiste à travers des fabrications du hasard. Mais je ne jugerai artiste que les récurrents. Ceux qui ont ce désir de frôler notre sensibilité et qui l'auront atteint chez une majorité de gens à certaines reprises.

On est artiste car on fait de l'art.

L'art n'est pas forcément ce qu'un artiste à déjà fait.

Ce n'est pas parce que je met de l'art dans de la musique que la musique est de l'art. La musique, ce n'est qu'un cumules de son volontaires. La peinture, qu'un cumule de couleurs volontaires. N'importe qui peut faire ça. Le faire mathématiquement - et donc avec sensibilité, parce que ce n'est pas obligatoirement consciemment qu'on art - est une toute autre chose. Pas étonnant que l'art soit un domaine presque élitiste, entre gens sensibles à cet étrange monde logique, on ne fait que se partager des secrets inexplicables.

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Je dis peut-être n'importe quoi, mais pour faire de l'art, je crois qu'il faut maîtriser les techniques artistiques anciennes, pour ensuite les dépasser. Et déjà, ça, la première étape comme la seconde, ce n'est pas donné à tout monde.

Une fois que c'est fait, je crois qu'il faut avoir un discours qui accompagne la peinture, la mélodie, le film, etc. De l'art pour l'art, ce n'est considéré de l'art que lorsque la signature a un nom célèbre. Joblo qui chie dans un grille-pain à Dark, ce n'est pas de l'art à moins qu'il ne l'explique d'une très jolie et émotive manière. Parce qu'il est aussi question de consensus. Quelqu'un fait de l'art parce qu'il y en a d'autres pour le dire. Et si les autres comprennent où tu vas avec ton ostie de dessin et qu'ils aiment ça, t'es un artiste.

Ça c'est ce que je crois de l'art en tant qu'institution. Une des mes amies étudie en art à l'UQAM et un conférencier dont j'ai oublié le nom (c'est un artiste internationalement reconnu) a dit aux étudiants que depuis qu'il est célébré partout, il ne fait plus ses chef-d'oeuvre. Ses peintures sont faites par une dizaine d'apprentis dans une véritable chaîne de montage "artistique". Il paraît que plusieurs fonctionnent comme ça. C'est l'héritage de Warhol.

Je ne suis pas d'accord lorsque tu dis que les artistes ne critiquent plus l'ordre dominant. Comment peux-tu prouver qu'ils "se portent bien plus à la défense des institutions bourgeoises (écoles, services publics, démocratie, nation) que le contraire"? Et comment les services publiques et la nation peuvent être des institutions bourgeoises de toutes façons?

Modifié par ChokingDog
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Ça me fait penser que les artistes classiques qui sont considérer comme artiste ont toujours été subventionner par ceux qui avaient de l'argent, ceux qui achetaient leurs art. Les rois, les empereurs, les gens au pouvoir.

Donc de dire que ça a changer maintenant en ce sens là, ce serait faux.

Sinon, Pictures for sad children

brief-history-of-art.jpg

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Un nom, au niveau artistique, sert surtout à référencer un même "genre" pour aider la recherche dans ce genre là.

J'aime Tom Waits et je sais qu'en cherchant Tom Waits, je vais tomber dans un univers qui à un potentiel élever de me plaire comparément à David Bowie, mais rien de plus. Tom Waits, en tant qu'humain, c'est un coup de chance comme un autre.

J'ai jamais compris le culte de l'ego, comme si ça avait un sens. Comme si ça existait réellement.

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Ça me fait penser que les artistes classiques qui sont considérer comme artiste ont toujours été subventionner par ceux qui avaient de l'argent, ceux qui achetaient leurs art. Les rois, les empereurs, les gens au pouvoir.

Donc de dire que ça a changer maintenant en ce sens là, ce serait faux.

C'est au moment où l'artiste s'est libéré de son mécène qu'il s'est mis à se regarder dans le miroir en se disant qu'il était le reflet du monde.

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Bah il a pas tort, d'un certain sens. C'est juste qu'un artiste qui ne se rend pas compte de ce qu'est réellement l'ego, de ce qu'il représente comme accumulation de chance et que son talent n'est en rien attribuable à "lui" ne sera pas, à mes yeux en tout cas, le reflet du monde.

Personnellement, je me sens un peut comme "le reflet du monde", car j'interprète des moments de vie et les redistribue aux autres mais j'ai conscience que "moi" je ne suis rien d'autre qu'un tas d'hasard.

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Bah, dans ce cas, nous sommes tous le reflet du monde, l'artiste n'est pas plus spécial qu'un autre. Il s'exprime simplement différemment. Il ne faudrait pas tomber dans la vénération de "l'artiste" non plus. C'est souvent ce que trop de gens évoluant dans le monde des arts font.

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On est tous artiste à nos heures, bien sur. La vie elle-même est artiste à travers des fabrications du hasard. Mais je ne jugerai artiste que les récurrents. Ceux qui ont ce désir de frôler notre sensibilité et qui l'auront atteint chez une majorité de gens à certaines reprises.

On s'entend qu'on parle d'art, là. Crime, en tant que globalité c'est encore moins concret que le criss de post-modernisme.

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On s'entend qu'on parle d'art, là. Crime, en tant que globalité c'est encore moins concret que le criss de post-modernisme.

Haha, tellement man, tellement.

L'art est tellement devenu n'importe quoi depuis qu'ils se sont mis à y réfléchir. Maudites élites...

Haha, un p'tit communiste en puissance?

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