Porthos 11 février 2011 Partager 11 février 2011 (modifié) Je propose de constituer un florilège de poèmes sur l'amour où l'amour, justement, ne rime pas forcément avec toujours. Partagez avec nous les poèmes qui vous plaisent par leur originalité dans la forme ou dans le fond: point de vue surprenant, humour, dérision, violence… Prévert, Aragon, Éluard, Miron, c'est très bien, mais on les trouve partout.J'ouvre le bal avec ce poème de William Cliff tiré de son livre Autobiographie, lu récemment.***je me masturbe mais ce n’est plus comme avantquand je me masturbais croyant qu’un jour arriveraitoù je n’aurais plus à le faire en effet j’espéraisque pour moi la vie changerait et que dorénavantje n’aurais plus à répéter ce geste décevantet pourtant j’ai le souvenir (puisqu’il faut être honnête)d’un temps où cette idée avait évacué ma têtec’était quand j’étais amoureux je ris en l’écrivantcar cet amour était si dérisoire ! et pourtant parlui j’étais délivré de mes devoirs masturbatoires !et aujourd’hui me masturbant je ne crois plus qu’un jourviendra où ma vie emportée par l’amour trouveratant d’espoir qu’elle en oubliera de courir ces recourset je me branle sans savoir quand ça s’arrêtera Modifié 11 février 2011 par Retaille 8 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Porthos 11 février 2011 Auteur Partager 11 février 2011 Tiré de Louise de Vilmorin, L’Alphabet des aveux 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Porthos 12 février 2011 Auteur Partager 12 février 2011 Deux poèmes de L’Archangélique de Georges Bataille.*Un long pied nu sur ma boucheun long pied contre le cœurtu es ma soif ma fièvrepied de whiskypied de vinpied fou de terrasserô ma cravache ma douleurtalon très haut me terrassantje pleure de ne pas mourirô soifinapaisable soifdésert sans issue*Je te trouve dans l’étoileje te trouve dans la morttu es le gel de ma bouchetu as l’odeur d’une mortetes seins s’ouvrent comme la bièreet me rient de l’au-delàtes deux longues cuisses délirentton ventre est nu comme un râletu es belle comme la peurtu es folle comme une morte Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sikaneba 12 février 2011 Partager 12 février 2011 J'aime prendre un bainAvec toi quand tu bandesEt que sur mes seins,Nerveux, tu sarabandes. J'aime quand tes mainsM'ouvrent aux creux des fessesComme un petit painTout chaud, un jour de liesse. Et qu'au lit d'eau,Savonneux, tu me baisesD'un élan si beauQue j'en puis mourir d'aise.Cilick 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Oshino 12 février 2011 Partager 12 février 2011 Dans les prés verdoyantsNous courons en riantSi je t'attrape petite coquineTu en cambreras l'échineTes yeux si doux me rende fouComme tes mamelles qui sont si bellesEt le vieux bouc sera jalouxLorsqu'on fera des étincellesMa tendre biche, ma tourterelleJe ne le dirai jamais tropQu'est ce que la vie peut être bellePour un gardien de troupeauDantes: 12 fév 2011 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Porthos 13 février 2011 Auteur Partager 13 février 2011 (modifié) Deux autres. — Boris Vian, Cantilènes en gelée *** — Richard Brautigan, Il pleut en amour Modifié 13 février 2011 par Retaille 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Porthos 15 février 2011 Auteur Partager 15 février 2011 (modifié) OK. Un dernier. D'Alphonse Allais (mais ce n'est pas sûr), cette Complainte amoureuse chantée par Juliette Gréco (musique de Yani Spanos). Oui, dès l’instant où je vous vis, Beauté féroce, vous me plûtes ; De l’amour qu’en vos yeux je pris, Sur-le-champ vous vous aperçutes. [Mais de quel air froid vous reçûtes Tous les soins que pour vous je pris ! Combien de soupirs je rendis ! De quelle cruauté vous fûtes ! Et quel profond dédain vous eûtes Pour les vœux que je vous offris ! En vain, je priai, je gémis, Dans votre dureté vous sûtes Mépriser tout ce que je fis ; Même un jour je vous écrivis Un billet tendre que vous lûtes Et je ne sais comment vous pûtes, De sang-froid voir ce que je mis.] Ah ! fallait-il que je vous visse, Fallait-il que vous me plussiez, Qu’ingénuement je vous le disse Qu’avec orgueil vous vous tussiez ; Fallait-il que je vous aimasse Que vous me désespérassiez Et qu’en vain je m’opiniâtrasse Et que je vous idolâtrasse Pour que vous m’assassinassiez ! *** Merci à ceux qui ont participé. Modifié 15 février 2011 par Retaille Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chicken of the infinite 15 février 2011 Partager 15 février 2011 Sur le seuil de ta demeureSur le plancher reluisantSur le boîtier du pianoJ'écris ton nomSur la première des marchesSur la seconde et les autresSur la porte de chez toiJ'écris ton nomSur les murs de notre chambreSur le papier vipérinSur la cheminée de cendreJ'écris ton nomSur l'oreiller sur les drapsSur le matelas de laineSur le traversin jauniJ'écris ton nomSur ton visage tenduSur tes narines ouvertesSur chacun des seins aigusJ'écris ton nomSur ton ventre bouclierSur tes cuisses écartéesSur ton mystère à coulisseJ'écris ton nomJe suis venu dans la nuitPour barbouiller tout celaJe suis venu pour ton nomPour l'écrireAvec du sperme.-Boris Vian 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lux 15 février 2011 Partager 15 février 2011 « Écrire est un grand amour. Écrire, c’était t’écrire ; et maintenant que je t’ai perdue, si je continue d’agglutiner les mots avec une persévérance mécanique, c’est qu’en mon for intérieur j’espère que ma dérive noématique... se rendra jusqu’à toi... mon livre à thèse n’est que la continuation cryptique d’une nuit d’amour avec toi, interlocutrice absolue à qui je ne puis écrire clandestinement qu’en m’adressant à un public qui ne sera jamais que la multiplication de tes yeux ». Prochain Épisode - Hubert Aquin 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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