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Le plus grand détournement dans l'histoire de l'art : postmodernisme.


Déchet(s) recommandé(s)

Ah, ok, ça doit être vrai si tu le dit.

Regarde la vidéo ci-haut.

Dis-moi le message que ça véhicule. Mieux : la remise en question de la société actuelle.

Si tu le trouves sans chercher sur le site de l'artiste, je te donne un sac de chips.

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Ça reste du "j'aime j'achète" comme un putain de sac de chips. Et cette tendance, que plusieurs nomment individualiste n'a rien de non-idéologique ou purement rationnel et individuel. En un mot, l'art est social.

Puis je faire remarquer qu'à toutes les époques ce sont les commandes des messieurs "j'aime j'achète" qui ont permis aux artistes de survivre et développer leurs arts. Sans eux, les nombreuses œuvres de ses artistes qui garnissent les musés n'auraient jamais vu le jour.

L'art a de toutes les époques toujours été social. Prouve moi que j'ai tort.

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...il n'y a pas une seule once de critique, radicale ou non, de la société d'aujourd'hui.

La discussion est intéressant mais je dois avouer être aaaaabsolument sur le cul de constater que tu ne vois pas de critique sociale dans les vidéos que tu as présentés. En laissant de côté l'aspect capitaliste et de l'industrie culturelle, que j'ai de la difficulté à relier au sujet, je dirais que ces vidéos sont presque une attaque frontale sur le culte actuel du corps et de l'image individuelle.

La danse classique peut être reliée à ce culte: des danseurs parfaits, des mouvements codifiés, rigides, normalisés, et une obsession constante de beauté, de grâce et de finesse. Une ballerine classique est habillée selon une norme immuable et doit projeter une image parfaite: par les pointes, les entre-chats, ou en étant soulevée par un partenaire, elle doit projeter une image aérienne de légèreté: un rapport au corps "normal" que l'on peut qualifier d'inhumain. C'est une métaphore parfaite de la société actuelle qui recherche cette perfection inhumaine par tous les moyens, chirurgicaux ou autre. Une société codifiée. Va dans un club, les douchebags sont tous pareils. Regarde la télé, les actrices ont toutes le même format. Et ainsi de suite.

La danse moderne/contemporaine va à l'encontre de ces normes. Veut briser le dictat de la perfection et revenir au corps. Elle le ramène à sa nature même, imparfaite. Tout à coup les danseurs ne sont plus aériens, ils se retrouvent au sol, presque sales. Les mouvements ne sont plus gracieux, ils sont violents, saccadés. Les danseurs ne sont plus habillés selon un code, ils sont nus, agression supplémentaire aux normes de pudeur. On brise le carcan.

Dans tes vidéos on pousse encore plus loin en montrant des corps "handicapés", désarticulés, grotesque ou même monstrueux. Ce rejet de la norme sociale de perfection du corps que la société s'attend à trouver partout est même venu te chercher: tu les as tout de suite vus comme des monstres crédibles pour un jeu vidéo. En ce sens ils ont brisé ta propre norme.

Pourtant dans la représentation ils tentent bien de se conformer. Dans ton 2e vidéo, la danseuse initiale a un bras et trois jambes (il y a un chausson de ballerine dans sa main gauche). Elle fait des mouvements "classiques", avec un seul bras, et sa troisième jambe fait grosso modo des mouvements de jambes justement, tapant par terre ou exécutant une

tout ce qu'il y a de plus classique à 0:38 secondes. Elle exécute les bons mouvements les mouvements que la société s'attend d'elle, mais avec les mauvais membres.

La danseuse que l'on voit à partir de 1:17 minute est elle aussi désarticulée, handicapée. L'exécution qu'elle fait avec l'homme en jeans (le "normal" de la place tu as remarqué? il marche droit, il contrôle son corps?) est presque triste à regarder. Tout le long elle se force à suivre ce que l'on voudrait voir d'elle, elle veut imiter l'homme, danser avec lui pour que ce soit beau (leur marche à 1:52 entre autres...). Tu vois entre 2:27 et 2:34 comment elle voudrait tellement s'arquer vers l'arrière? Elle voudrait mais elle ne peut pas, c'est saccadé, c'est disgracieux. Pourtant l'homme passe par-dessus ces conventions et lui trouve une beauté ailleurs (à 3:08) mais elle a peur de son regard et fuit. À partir de 4:40 on pourrait même penser qu'elle se bat contre elle-même et sa condition, telle que définie par la société justement.

Cela dit, je ne prétends pas comprendre l'oeuvre au complet, certaines choses ne me rejoignent pas (le gars qui avance à coup de bassin, wtf?). Je ne prétends même pas comprendre l'art tout court, bien des concepts comme la "non-danse" qui veut que tout mouvement du corps soit une forme d'expression et qu'on peut très bien faire une représentation avec une femme qui fait un gâteau par exemple, ça ça me laisse dubitatif. Je suis vraiment proche de considérer la chose comme de la masturbation intellectuelle qui ne sert qu'à se démarquer, comme Teuehikan le mentionnait.

Mais pour cette oeuvre précise, j'ai l'impression que tu n'as pas les codes ou les outils nécessaires pour comprendre le message passé par l'oeuvre. Ce n'est pas une insulte. Mais la critique sociétale, que je vois personnellement très puissante, semble t'échapper. À partir de là tu interprètes la chose avec tes propres codes et outils. Et j'avoue avoir un peu de difficulté à voir du post-modernisme là-dedans. Je ne vois pas de narcissisme ou d'ironie, non plus qu'un souci technique particulier, au contraire. Il y a beaucoup plus que du simple "j'aime ça et l'interprétation de chacun se vaut". Il y a un message réelle dans l'oeuvre.

Peut-être que j'ai mal compris ton point de vue ?

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Puis je faire remarquer qu'à toutes les époques ce sont les commandes des messieurs "j'aime j'achète" qui ont permis aux artistes de survivre et développer leurs arts. Sans eux, les nombreuses œuvres de ses artistes qui garnissent les musés n'auraient jamais vu le jour.

L'art a de toutes les époques toujours été social. Prouve moi que j'ai tord.

Wait... what ?

Les sociétés tribales, par exemple, pratiquent un certain art qui n'est aucunement de consommation comme tu le dis. La notion même « j'aime j'achète » n'existe pas. Encore moins les commandes ! Et encore moins les artistes ! Tout le monde est artiste à sa manière dans la mesure où chacun crée quelque chose et non consomme quelque chose. Par quelque chose, j'entends ici plus qu'un simple visionnement d'une scène de théâtre : ça peut être des outils, des façons de faire, des connaissances techniques, et ainsi de suite. C'est beaucoup plus gros que ça pour le dire simplement.

Pour ce qui est des musées, haha. Y'a des trucs archéologiques qui sont dans les musées et personne n'en a commandé. Faut pas relier bêtement consommation de masse et art. Cela est caractéristique de notre époque et de notre société, pas autrement.

Cincinnatus, tu n'as du tout tort dans ce que tu dis. En fait, tu as vrai, jusqu'à une certaine mesure. Oui, ces deux vidéos déconstruisent justement les normes sociales, les décomposent, les dénudent de sens pour montrer une toute autre expression radicalement différente des mêmes corps et outils employés. Sauf que je ne comprends pas pourquoi tu me dis cela alors que j'ai précisé à la fin de mon message que, justement, cet art qui se dit subversif (exactement comme tu le démontre dans ton message) n'a en fait rien de subversif.

La tendance artistique (et pas seulement artistique !) aujourd'hui est justement de faire table-rase de toutes les normes sociales en les déconstruisant. On en fait parfois des mélanges avec autres choses pour illustrer l'absurdité et le cadrage des normes sociales. Ce qui est génial. Sauf que le premier problème ici c'est que cette tendance est justement la nouvelle norme sociale. Tout mélanger et tout déconstruire est non seulement normal à notre époque, mais en plus cela n'a rien de critique ou de subversif. C'est comme si l'art chrétienne faisait une critique de la société dite païenne dans une société justement chrétienne. Qu'est-ce qu'il y a donc de subversif ?

Mais là n'est pas la véritable pogne. Le point noir est justement dans cet entêtement à tout déconstruire, principalement les normes sociales. À travers l'histoire, de nombreuses normes sociales ont été remises en questions par l'art (ou autre) dans le but d'en établir de nouvelles (lire ici projet de société, monde nouveau, nouvelle société, meilleur avenir, etc.). Dans tout le message que tu as écris, tu n'as fait qu'une analyse : les techniques utilisées et les expressions démontrées, brisant les normes établies dans la tête de chacun. Le message de cette danse est évidemment clair pour quelqu'un qui a un minimum de conscience sociale. Sauf que c'est tout. Rien d'autre.

Peut-être que cette danse n'est pas pour un public d'intellectuels laids de sociologie, je ne sais pas, mais une chose est certaine : ça mène nulle part et ne veut mener nulle part, ne serait-ce qu'à l'éclatement des cadres normatifs de la vieille société pour y mettre de nouveaux cadres normatifs (non-considérés comme tel, précisons-le). Je ne vois pas l'intérêt de cet art subversif (qui ne l'est pas vraiment) alors que les normes sociales tendent justement vers ça : la normalisation de l'anormalité, la marginalité comme nouvelle norme. Ça demeure une simple moquerie, une parodie, une déconstruction, une ironie. C'est pour ça que je préfère la danse moderne ou contemporaine non-postmoderne, c'est-à-dire celle qui maintient son réalisme concernant la société, mais qui dépasse les perfections universelles idéologiques des autres danses, notamment classique.

Bref. Ce que je dis, c'est que t'as beau faire des trucs choquants, insensés et contre les normes populaires, reste que le capitalisme recycle le tout, en fait une belle marchandise mise sur les tablettes d'épiceries à la disposition des consommateurs. C'est du putain de marketing. Du business. Ça se vend et y'a des masturbateurs qui sont prêts à payer cher. La misère du monde, l'horreur des guerres, l'atrocité de la famine, ça, boaf, on s'en câlisse, c'est pas important. L'important, c'est de montrer qu'un homme avec un métal de béquille dans la bouche en jackstrap qui avance sur une planche-à-roulette grâce aux mouvements de son bassin, c'est subversif. Ouais, ça critique les normes sociales ! Ça change le monde et ça provoque les consciences endormies dans des normes !

On perd notre temps à financer cette débilité et diffuser ces pièces. Il y a des danses beaucoup plus provocatrices et plus pertinentes que cela. Parce que ici, honnêtement, ça mène nulle part. Je comprends ce qu'ils font, je comprends le message qu'ils passent, mais justement, ça ne fait que légitimer l'ordre établi : on le questionne même pas. C'est un peu comme mai 68 : on critique les normes sociales pour, au final, en permettre de nouvelles que le système va facilement recycler. Ce qui génère ces normes n'est jamais remis en question.

Hey ! Tu veux faire ton subversif ? Fine ! 5 000$ la réservation et vend tes billets assez cher pour faire du profit afin de te payer à bouffer pis de continuer ta subversion tout en payant tes danseurs et techniciens.

Conclusion ? Le message n'a rien de subversif.

P.S.: Pour ce qui est des monstres d'un jeu vidéo, c'était une blague. J'avais lu ce commentaire sur YouTube et j'ai énormément ri. Je me suis dit que le mettre ici serait une bonne idée. Simplement. Ma norme sociale n'est pas ma norme sociale. Le monde ne fonctionne pas de façon égocentrique. Je ne suis pas le centre du monde et des normes sociales. Les rapports sociaux sont beaucoup plus vastes et plus complexes que cela voyons.

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Je suis convaincu qu'il y a effectivement des artistes qui se croient subversifs, par image ou soucis de se démarquer, sans même comprendre ce que le mot implique. Je pense toutefois qu'en général le mouvement de la danse contemporaine, pour rester dans le noeud du thread, se pose comme critique de la société et de ses normes, je ne pense pas qu'il se donne une mission ou un caractère subversif. En tout cas s'il le fait, je suis d'accord avec toi qu'il achoppe sur le fait qu'il ne fait aucune proposition alternative, non plus qu'il a la distance pour en faire une du reste. Mais pointer et commenter un phénomène, ce n'est pas le contredire, et encore moins le renverser. Il me semble que le mouvement se cantonne dans la première partie et ne prétend à rien d'autre.

Je crois aussi comme toi que cette critique reste cantonnée au niveau social mais normatif, et ne se pose pas comme juge ou évaluateur des rapports sociaux d'une société. Ça en fait une critique beaucoup plus focussée sur la définition de l'autre et de ce qu'il est plutôt qu'une critique sur comment les gens agissents et sous quelles impulsions. C'est une séparation importante à faire à mon sens. La critique n'est pas nécessairement globale en tout temps, et elle n'est pas invalide si elle s'occupe seulement d'un aspect plutôt que de l'autre. C'est une critique ciblée.

Je comprends mieux ton point. Et je suis d'accord avec toi qu'on ne voit pas assez souvent de remise en question des forces et des rapports sous-jacents à la société. Mais je ne suis pas prêt à dire que ce manque invalide ou rend inutile ce que nous voyons dans les vidéos: à défaut d'être capable de guérir le cancer, on peut (et doit) essayer d'en corriger ou atténuer les symptômes !

Dans un autre ordre d'idées, n'es-tu pas au courant que le post-modernisme est mort ?

:)

Son remplaçant est d'une tristesse...

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La discussion est intéressant mais je dois avouer être aaaaabsolument sur le cul de constater que tu ne vois pas de critique sociale dans les vidéos que tu as présentés. En laissant de côté l'aspect capitaliste et de l'industrie culturelle, que j'ai de la difficulté à relier au sujet, je dirais que ces vidéos sont presque une attaque frontale sur le culte actuel du corps et de l'image individuelle.

La danse classique peut être reliée à ce culte: des danseurs parfaits, des mouvements codifiés, rigides, normalisés, et une obsession constante de beauté, de grâce et de finesse. Une ballerine classique est habillée selon une norme immuable et doit projeter une image parfaite: par les pointes, les entre-chats, ou en étant soulevée par un partenaire, elle doit projeter une image aérienne de légèreté: un rapport au corps "normal" que l'on peut qualifier d'inhumain. C'est une métaphore parfaite de la société actuelle qui recherche cette perfection inhumaine par tous les moyens, chirurgicaux ou autre. Une société codifiée. Va dans un club, les douchebags sont tous pareils. Regarde la télé, les actrices ont toutes le même format. Et ainsi de suite.

La danse moderne/contemporaine va à l'encontre de ces normes. Veut briser le dictat de la perfection et revenir au corps. Elle le ramène à sa nature même, imparfaite. Tout à coup les danseurs ne sont plus aériens, ils se retrouvent au sol, presque sales. Les mouvements ne sont plus gracieux, ils sont violents, saccadés. Les danseurs ne sont plus habillés selon un code, ils sont nus, agression supplémentaire aux normes de pudeur. On brise le carcan.

Dans tes vidéos on pousse encore plus loin en montrant des corps "handicapés", désarticulés, grotesque ou même monstrueux. Ce rejet de la norme sociale de perfection du corps que la société s'attend à trouver partout est même venu te chercher: tu les as tout de suite vus comme des monstres crédibles pour un jeu vidéo. En ce sens ils ont brisé ta propre norme.

Pourtant dans la représentation ils tentent bien de se conformer. Dans ton 2e vidéo, la danseuse initiale a un bras et trois jambes (il y a un chausson de ballerine dans sa main gauche). Elle fait des mouvements "classiques", avec un seul bras, et sa troisième jambe fait grosso modo des mouvements de jambes justement, tapant par terre ou exécutant une

tout ce qu'il y a de plus classique à 0:38 secondes. Elle exécute les bons mouvements les mouvements que la société s'attend d'elle, mais avec les mauvais membres.

La danseuse que l'on voit à partir de 1:17 minute est elle aussi désarticulée, handicapée. L'exécution qu'elle fait avec l'homme en jeans (le "normal" de la place tu as remarqué? il marche droit, il contrôle son corps?) est presque triste à regarder. Tout le long elle se force à suivre ce que l'on voudrait voir d'elle, elle veut imiter l'homme, danser avec lui pour que ce soit beau (leur marche à 1:52 entre autres...). Tu vois entre 2:27 et 2:34 comment elle voudrait tellement s'arquer vers l'arrière? Elle voudrait mais elle ne peut pas, c'est saccadé, c'est disgracieux. Pourtant l'homme passe par-dessus ces conventions et lui trouve une beauté ailleurs (à 3:08) mais elle a peur de son regard et fuit. À partir de 4:40 on pourrait même penser qu'elle se bat contre elle-même et sa condition, telle que définie par la société justement.

Cela dit, je ne prétends pas comprendre l'oeuvre au complet, certaines choses ne me rejoignent pas (le gars qui avance à coup de bassin, wtf?). Je ne prétends même pas comprendre l'art tout court, bien des concepts comme la "non-danse" qui veut que tout mouvement du corps soit une forme d'expression et qu'on peut très bien faire une représentation avec une femme qui fait un gâteau par exemple, ça ça me laisse dubitatif. Je suis vraiment proche de considérer la chose comme de la masturbation intellectuelle qui ne sert qu'à se démarquer, comme Teuehikan le mentionnait.

Mais pour cette oeuvre précise, j'ai l'impression que tu n'as pas les codes ou les outils nécessaires pour comprendre le message passé par l'oeuvre. Ce n'est pas une insulte. Mais la critique sociétale, que je vois personnellement très puissante, semble t'échapper. À partir de là tu interprètes la chose avec tes propres codes et outils. Et j'avoue avoir un peu de difficulté à voir du post-modernisme là-dedans. Je ne vois pas de narcissisme ou d'ironie, non plus qu'un souci technique particulier, au contraire. Il y a beaucoup plus que du simple "j'aime ça et l'interprétation de chacun se vaut". Il y a un message réelle dans l'oeuvre.

Peut-être que j'ai mal compris ton point de vue ?

J'vais pas te mentir, tu tombes exactement dans ce que je dénonçais dans mon premier post. Cet art abstrait n'a nulle autre valeur que celle que vous lui donnez via vos analyses, vos interprétations et/ou les précisions de l'artiste. Bref, outre pour un cercle d'initiés, il n'y a aucun impact. Je critique cela. Je ne remets pas en cause l'amour de certains pour ce type d'art, je le trouve seulement très futile.

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Wait... what ?

Les sociétés tribales, par exemple, pratiquent un certain art qui n'est aucunement de consommation comme tu le dis. La notion même « j'aime j'achète » n'existe pas. Encore moins les commandes ! Et encore moins les artistes ! Tout le monde est artiste à sa manière dans la mesure où chacun crée quelque chose et non consomme quelque chose. Par quelque chose, j'entends ici plus qu'un simple visionnement d'une scène de théâtre : ça peut être des outils, des façons de faire, des connaissances techniques, et ainsi de suite. C'est beaucoup plus gros que ça pour le dire simplement.

Pour ce qui est des musées, haha. Y'a des trucs archéologiques qui sont dans les musées et personne n'en a commandé. Faut pas relier bêtement consommation de masse et art. Cela est caractéristique de notre époque et de notre société, pas autrement.

J'suis déçus là. Je croyais que toi et Mat saviez lire. Je m'exprime de façon très explicite pourtant. Puisque vous voyez ce qui vous arrange et ignorez le reste, cette discussion devient sans intérêt pour moi.

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Bref. Ce que je dis, c'est que t'as beau faire des trucs choquants, insensés et contre les normes populaires, reste que le capitalisme recycle le tout, en fait une belle marchandise mise sur les tablettes d'épiceries à la disposition des consommateurs. C'est du putain de marketing. Du business. Ça se vend et y'a des masturbateurs qui sont prêts à payer cher.

Je ne crois pas que tu puisses choisir moins bonne cible pour recycler, une millième fois, ta critique du capitalisme. Ce type d'art est la chose la plus éloignée au monde de la logique et du système capitaliste. Jamais cette production artistique ne serait rentable dans une logique de libre marché; ce genre de spectacle est totalement dépendant des subventions publiques.

Paradoxalement, le système capitaliste que tu dénonces éliminerait en forte proportion ce genre d'abomination qui ne survit qu'en parasitant les subventions.

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J'vais pas te mentir, tu tombes exactement dans ce que je dénonçais dans mon premier post. Cet art abstrait n'a nulle autre valeur que celle que vous lui donnez via vos analyses, vos interprétations et/ou les précisions de l'artiste. Bref, outre pour un cercle d'initiés, il n'y a aucun impact. Je critique cela. Je ne remets pas en cause l'amour de certains pour ce type d'art, je le trouve seulement très futile.

Qu'est-ce qu'une oeuvre (dansée, peinte, chantée... peu importe) doit avoir ou être pour qu'elle soit assez people et acceptable à tes yeux? Tout est porteur d'idéologies, consciemment ou non. En quoi la valeur d'une oeuvre postmoderne ne vient pas de l'oeuvre même, mais de celui qui la regarde/l'écoute?

...

Si je comprends bien, Réda/Tova/True Story et toi n'aimez pas l'art postmoderne parce qu'elle, selon vous, ne sert à rien à part représenter le monde qui l'a créé? Depuis quand êtes-vous des utilitaristes?

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Qu'est-ce qu'une oeuvre (dansée, peinte, chantée... peu importe) doit avoir ou être pour qu'elle soit assez people et acceptable à tes yeux? Tout est porteur d'idéologies, consciemment ou non. En quoi la valeur d'une oeuvre postmoderne ne vient pas de l'oeuvre même, mais de celui qui la regarde/l'écoute?

...

Si je comprends bien, Réda/Tova/True Story et toi n'aimez pas l'art postmoderne parce qu'elle, selon vous, ne sert à rien à part représenter le monde qui l'a créé? Depuis quand êtes-vous des utilitaristes?

Je te dirai simplement, vue l'heure tardive de ma réponse, que ma critique réside dans le caractère "interprétation obligatoire pour en décoder le sens" de la chose. Je reconnais les qualités esthétiques et "l'importance" du mouvement dans l'histoire de l'art, or, je m'arrête et je constate une rupture. C'est cette rupture, que je remarque aussi dans la société en générale, que je décrie. Après tout, l'art n'est-il pas simplement le reflet de son époque? Ironiquement, les postmodernes se collent à cette définition en essayant de s'en défaire.

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Wait... what ?

Les sociétés tribales, par exemple, pratiquent un certain art qui n'est aucunement de consommation comme tu le dis. La notion même « j'aime j'achète » n'existe pas. Encore moins les commandes ! Et encore moins les artistes ! Tout le monde est artiste à sa manière dans la mesure où chacun crée quelque chose et non consomme quelque chose. Par quelque chose, j'entends ici plus qu'un simple visionnement d'une scène de théâtre : ça peut être des outils, des façons de faire, des connaissances techniques, et ainsi de suite. C'est beaucoup plus gros que ça pour le dire simplement.

Qu'est-ce que t'en sais? Et puis, comment ça se fait que pour toi, l'homme d'aujourd'hui est si différent de l'homme tribale?

Tu vois, moi de la façon dont je le vois je suis pas mal sur qu'un jour, il y a très longtemps, un homme primitif à échanger sa réserve de fruit (ou n'importe quoi d'autre) pour avoir le vase de son voisin, pour une raison qu'il ignorait, parce qu'il le trouvait beau, fascinant.

Je suis sur qu'un autre de ces hommes à un jour grogner un truc à son voisin, lui demandant de jouer de son tambour. L'autre à refuser, puis l'autre lui a tendu une pièce de viande. L'autre a accepter.

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Cet art abstrait n'a nulle autre valeur que celle que vous lui donnez via vos analyses, vos interprétations et/ou les précisions de l'artiste. Bref, outre pour un cercle d'initiés, il n'y a aucun impact.

Je ne suis pas d'accord avec toi là-dessus. Ce n'est pas le besoin d'interprétation qui fait d'une oeuvre quelque chose d'abstrait, c'est la présence d'un message dans l'oeuvre ou non. Je pense que tu mets trop de choses dans le grand sac de l'abstraction, y compris des choses qui peuvent être décodées, mais qui ne le sont pas par manque d'effort ou manque de familiarité avec le langage utilisé: ce n'est pas parce que tu ne comprends pas quelqu'un qui gueule "fuck the police" en népalais que sa "critique sociale" devient abstraite. C'est simplement que tu ne le comprends pas.

Pour donner un example dans la peinture (la majorité des gens préfèrent les images), prends Kandinski ou Pollock:

Kandinsky_WWI.jpg

lm1024.jpg

Ces tableaux, eux, sont exactement ce que tu critiques de l'art abstrait/post-moderne: ils n'ont d'autre fonction que de créer quelque chose en toi. Pollock mettait ces toiles par terre et lançait la peinture dessus (drip painting). Tu es sensé regarder son tableau (le second) et non pas voir une image, l'image n'est pas importante, mais déceler le mouvement et l'énergie de son geste dans les lignes de peinture. Peut-être aussi un certain ordre global ou une progression. ÇA c'est ce que tu critiques: c'est celui qui regarde la peinture qui en construit ou produit le sens, le tableau n'étant théoriquement qu'un déclencheur ou un guide.

La différence est fondamentale avec une oeuvre comme les vidéos discutés ici, où l'oeuvre contient en elle-même un message, mais il faut faire un effort pour aller le chercher. Ce n'est pas du "tout cuit dans l'bec". Mais ce n'est pas abstrait.

Pour illustrer encore mieux mon point je te soumets la série d'oeuvres suivantes, en rien subversive je le précise tout de suite, ce n'est que pour l'exemple. Pour comprendre la progression ils faut aussi faire un effort. J'y ajoute au surplus les fines interprétations au premier degré qui pourraient en être faites par Le Messie par exemple.

estrees.jpg

"Check moé les lesbiennes qui s'touchent !! Au moins on voit des totons !!"

Peut-être qu'il aurait remarqué que le pincement du mamelon est central ici et qu'il est le message. Mais peut-être pas. Il y a beaucoup de seins dans la photo après tout... ça déconcentre.

ann-lislegaard_reduced.png

"Criss c'est une mode de se pincer les totons ou quoi ?!"

Évidemment la position des bras et le geste particulier de la main gauche de la fille à droite ne sont pour lui que des "esti d'lubies d'étudiantes en art post-moderne qui se croient ben hot! Esti d'artistes sales !"

Gabrielle-dEstr%C3%A9es-et-une-de-ses-soeurs_art_academy.jpg

"AAaaah! C'est de la porn japonaise ! D'la porn fuckée, j'aurais dû m'en douter criss !"

Finalement les deux filles d'avant imitaient le geste d'être accotées sur un mur, et celle de droite faisait semblant de tenir un anneau. Tout est relié jusqu'à maintenant, mais on ne sait pas trop quelle est la source de tout ça.

12.jpg

"Sacrament check moé les deux tapettes tabarnak !! Hahaha !! Y doivent sortir de la douche ces deux esti là avec leur serviette sur la tête !! C'est clair qu'y en a un qui a mis ça dans l'cul de l'autre, pis là y veulent se marier: y a un anneau !"

Élément supplémentaire, la scène est placée dans une peinture. On approche de la clé.

gabriellee00.jpg

"Ark d'la peinture ! Boooooooring !!"

Finalement tout ça prend sa source dans ce tableau de la Renaissance (les serviettes pour les cheveux des dames sont un clin d'oeil comique je trouve). Mais même ici il faut connaître l'histoire et la symbolique: la dame de droite est la favorite du roi de l'époque, la bague qu'elle tient étant l'anneau de couronnement de ce dernier qu'il lui a donné en cadeau; le geste de pincer le mamelon et accessoirement le feu dans l'âtre signifient qu'elle est aussi enceinte de ce roi; la bonne à l'arrière plan est en train de fabriquer une lange et il est admis que le tableau au-dessus du foyer est un portrait du roi, moins la tête évidemment il ne fallait pas avouer publiquement l'affaire.

Ça donne un éclairage totalement différent au reste non ? La première photo est vraisemblablement celle d'une femme enceinte par exemple. Mais avoue qu'en rétrospective, c'est vraiment facile de regarder la deuxième photo et de dire que c'est juste du n'importe quoi de se pincer un mamelon et tenir ses bras dans les airs. Du beau "j'aime ça/j'aime pas ça" de sales hipsters. Pourtant ce n'est pas le cas. Il y a un sens et un fil conducteur mais ça prend un effort pour aller le chercher.

Je comprends la critique sur l'art subversif comme je disais. Banksy était un bon exemple d'art que tu voudrais voir, avec des messages clairs et critiques sur la société:

ifgraf.jpg

interestinpeople.jpg

followdreams.jpg

Mais je dis "était" parce que même lui a été récupéré. Peut-être qu'il y aura une relève aussi percutante ailleurs.

Finalement, moi non plus je ne trippe pas du tout en regardant une danseuse se tortillant n'importe comment en gueulant son "cri primal" pour représenter "la naissance de la Terre au milieu du chaos universel". I feel you on that. Et je le dis en toutes lettres ici: il y en a de la crap de wannabe-artistes-songés dans le monde ! Mais ce n'était pas le cas dans les vidéos. Et pour être honnête avec toi moi aussi, je trouve que vous avez été paresseux et très empressés de coller une étiquette ici, parce que les codes et le message étaient plutôt clairs dans ce que True Story a présenté. Il ne fallait pas chercher trop loin pour comprendre: un chausson dans une main = mon bras est une jambe. Ça lui aurait pris une pancarte autour du cou pour être plus claire ! Même chose pour le reste que j'ai décrit: le gars est normal, la fille est anormale mais veut l'être, il n'y avait rien d'obscure là-dedans ou de particulièrement "relié à ce que ça produit commme sentiment en toi". Fallait seulement regarder.

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Pour tes photos, il y a certes un fil conducteur, mais on s'entend que c'est bien pauvre comme message. On est dans les clichés politiquement corrects. Et c'est trop souvent le cas. On focalise sur la technique et on se pense critique, mais au final, on a rien à dire. C'est ça le gros problème. L'art narcissique tue l'art*.

Sinon, ce que tu amènes rapport à Pollock est exactement ce que je critique. Or, j'aime bien le personnage, haha.

*: Je te filerai ma thèse de doctorat dans 5 ans.

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Ah non il n'y a rien de révolutionnaire dans les photos, c'est juste de la "cleverness" et j'ai précisé que ce n'était pas subversif. C'était pour l'exemple.

En fait c'était seulement pour "montrer des totons" ;)

J'attendrai donc ta thèse.

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