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L'Autre

Il respirait fort, lentement. Endormi. Elle ouvrit les yeux. Le plafond jaune reflétait les lumières de la ville, jeu d'ombres un peu sinistre. Elle se couvrit les paupières des deux mains un bref instant avant de rabattre les couvertures sur sa peau nue. Trop exposée, elle n'était plus à l'aise. Elle détestait la nudité. La nudité la détestait.

Elle se mordit la lèvre inférieure, laissant filer un bref soupir.

Encore une fois, le matin n'arrivait pas assez vite. Tout aussi inutile d'espérer le sommeil, elle n'essayait même plus.

Chaque fois, la promesse que cela ne se reproduirait plus. Chaque fois, céder à la chaleur de l'autre quand même. Collectionner de petits bonheurs brefs, comme si au bout du compte ils allaient s'additionner. Comme si chaque caresse reçue effaçait les blessures profondes qu'elle portait en elle.

Elle n'était bonne qu'à ça, de toute façon.

L'amour. Le faux.

Il se tourna brusquement sur le ventre, tirant à lui les couvertures. Son dos clair contrastait avec la courtepointe dans la pénombre. Elle se tourna sur le côté, appuyée sur un coude, puis avança la main vers lui, la laissant flotter à quelques centimètres de ses épaules. D'un geste lent, elle mima le contour du corps qui reposait près d'elle. Elle ramena sa main et la posa sur sa poitrine. Elle avait froid mais n'osait reprendre les couvertures, de peur de le réveiller.

Dans quelques heures il emporterait avec lui toute la confiance qu'elle avait acquise pendant la nuit. Demain, elle serait de nouveau seule. Il ne fallait pas y penser. Ne pas penser. Ne pas.

Dans une semaine ou deux, ce serait à recommencer. Encore. Parce que rien ne lui donnait autant l'impression de vivre, d'exister, que de s'endormir avec l'Autre. Au bout du compte, elle perdait un peu d'elle-même chaque fois. À trop se donner, on oublie comment le faire pour vrai.

Elle finirait par disparaître.

Au bout du lit, le chat s'étira et se mit à ronronner.

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Bora-Bora. On y est mon amour. L’ancre du voilier a mordu sur le fond. Son câble est tendu et immobile. Tu éteins le moteur. Je quitte l’avant et viens te rejoindre à la roue.

Le soleil descend sur l’horizon, étirant derrière lui, un bracelet de diamants qui scintillent sur l’eau turquoise du lagon. Le jour s’achève. On entend les vagues se briser au loin sur la barrière de corail. L’air est doux. Le voilier, bien abrité dans le lagon, retient son souffle, immobile.

Je descends dans le carré pour y quérir ton porto favori. Pour l’ambiance, je choisis un CD déniché au Panama avant la traversée. Je remonte. Tu profites des derniers rayons du soleil couchant, pour offrir ta poitrine à la tiédeur du souffle subtil de la brise qui expire. J’admire ta silhouette à contre-jour. La mélodie ambiante de flûte de paon célèbre la splendeur de ta beauté.

«Emplissons nos yeux de ce spectacle, ma douce. Ce moment est éternel»

Une mèche de tes cheveux s’envole, poussée par ton regard qui s’élance vers le ciel. Le soleil glisse doucement derrière la montagne qui se dresse seule et fière sur l’île. Les couleurs flamboyantes du ciel s’endorment peu à peu. Un croissant de lune s’allume. Timidement, les étoiles se joignent à lui, une à une, hésitantes, comme si elles craignaient de troubler la magie du moment.

Sans pudeur, tu te dévoiles à présent d’un geste désinvolte, frémissant aux caresses de la nuit qui enveloppe ton corps d’un voile diaphane.

«Viens ma déesse, te blottir bien au chaud dans mes bras»

La musique s’est tue. On entend plus que le grondement lointain des vagues se brisant sur le récif, l’une après l’autre, lentement, inlassables …….

- «À quoi penses-tu mon amour?»

- «Merci pour le paradis, mon doux pirate»

- «Les anges sont au paradis……,mon ange»

par Doupirate

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Voici quelques poèmes que j'ai écris en tentant d'écrire un scénario de film d'horreur à la 120 Days of Sodom...

Lorsqu'on est en amour

Enlacés, pour l'éternité

Le parfum de son cou empeste l'entrée

Lui, depuis trop longtemps expiré

Dégage une odeur que nous sommes habitués

Elle gît sur lui, à demi-nue

Organes valsant entre les murs

Cicatrices rappelant l'ange déchu

Cet étroit couloir tapissé de fissures

Il est démembré, ses bras à la place de ses pieds

Sa dépouille à été castrée

L'absence de son sexe, grugé par la vermine

Elle n'a pourtant pas souffert de famine

Inutile de chercher raisonnement derrière cette étrange scène

Rapport sexuel, amour et haine

Ces cadavres, il ne me reste qu'à les enjambés

Pour l'éternité, entrelacés

Morté Vivante

Sa maladie m'est inconnue

Je la fuit comme la peste, je la fuit comme le reste

On peut au moins admirer la vue

De son corps en détresse et de ses seins de jeunesses

Je sais qu'elle rampera vers toi

De ses jambes en finesse de ses yeux de traitresse

Nous devrons faire un choix

Elle ou toi, jamais ce ne sera moi

J'envie sa beauté infinie

Tel un cliché capturer au présent

Elle est une idée qui prend vie

Ce qui l'a emportée l'a prisonnière du temps

Prédateur, mais docile. Ravageuse en silence

Ma lionne au sang froid

Sa morsure si facile. Elle ne laisse aucune chance

Le poison qui te noie.

À bien y penser, si j'ai au moins UN bon commentaire, je publierai mes autres :)

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Je ne m'adonne pas souvent à l'idiotie de la poésie. Par exemple, cette année je n'ai écrit qu'un seul poème. Il a été écrit lors d'une de mes nuits de débandade. Je viens de retrouver mon torchon. Le voici:

C'était une histoire bê-bête,

Une histoire acerbe,

Elle se prenait la tête!

À chaque instant c'était la gerbe!

L'inutilité d'une histoire tue,

On rigole, on porte des tutus,

C'est plaisant son joli minois,

Rien qu'un cortège sournois.

Elle est partie au loin.

Elle échappe à tout soin.

On en fait quoi? On en fait rien.

Cette plaie, cette croix, on la soutient?

Je pensais à ce post à mon travail et je me suis laissé emporté par les vapeurs d'une ouverture de magasin à 7h du matin alors qu'on bois la veille. Je me disais qu'on prenait la poésie beaucoup trop au sérieux et je me demandais si on avait raison de le faire. Mes vapeurs m'ont convaincu que non. Ça a donné des truc comme ça:

j'écris ma peau crisse mais ma peau ne crisse pas je ment plus beau ma peau rouille mon troué d'parapluie ne bloque aucunes injures et craque fait mon front croquant maints mots mit à soin d'être plus beau que le voisin qui frappe en fronde ma cime crime commis par l'homme qui parle en flèche et mes ongles se rongent grongent plongent dans l'acide de ma bouche et je dort dans ma bouche là où se dorent mes phrases à la lumière de ma pensée vziou vziou vziou vziou font les rayons du grand dieu soleil alors qu'ils passent près de ma tête et ma calisse de peau qui crisse craque croque
Voilà le poisson ci et le poisson ça et là ceux-ci mangent ceux-là, je nourris ma grammaire d'erreurs, qu'elle meurt vite qu'on recycle tous en chœur nos mœurs passés sous des roues de tracteurs roulant cent miles à l'heure sur une route à piques vibrateurs qui font peur peur peur.

Monsieur chiffon maître

uniforme d'ébats et combats de ma

personne molle

essuie mes défaites ivronesque en

mouvement moulinet

frotte frotte trempe et refrotte frotte trempe

et me pardonne tout gentiment mes

engouement gourmet

pour

les

dégât

Grave grave grave, tout est grave vite vite l'instant est grave! Étendons nous en myriades d'indiscrétions l'instant est grave que nous crions du bout de nos crayons. Grave, l'instant est grave. Ne mastique pas l'instant est grave. Dévale vite l'instant critique. L'URGENT rouge pompe nos alarmes à sang et vite vite vite si tu n'est pas grave déjà presse toi vite et mange ce sérieux avale vite mais ne mastique pas l'instant est grave et tout est grave et est grave est grave et prit feu est grave! panique panique panique panique panique panique panique panique panique
Les vallons magiques d'un malin vagin

S'ouvre l'œil moelleux à tout bon curieux

Gourmand gourmande cette chaire à chair

Mouillant à en faire plaire ses braires

J'embrasse sa moustache et sa bave en sel

Se répand languement et j'en tache mes dents.

Menoum menoum chienne tes reins.

Mais finalement, hein, tsé.

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  • 4 semaines plus tard...

Une petite histoire que j'ai écrite. J'en ai plein d'autre en stock, mais j'arrive pas à les finir, donc j'les poste pas ici.

Il y a une fille très jolie devant moi. Je l'observe discrètement et j'étudie ses contours, elle est brune, et elle a des petits cheveux qui partent dans son cou, alors que le reste est attaché. Elle a les oreilles percées, mais pas de boucle d'oreille. Un grain de beauté sous l'oreille droite et un dans le cou. à sa main il y a trois bagues, et pas d'alliance. Elle respirait la fraicheur et l'ardeur, elle expirait de la confiance et de la palpitation. Je voyais dans le reflet de la vitre ses yeux vagabonder librement au rythme de la musique qui sortait de ses écouteurs. Mon esprit à son habitude se mit à vagabonder, une bosse se formait au creux de mon jean.

Comment pourrais-je l'aborder ? Lui dire qu'elle est si belle et lui clamer une ode à son charme haut et fort dans tous le bus. Non, je suis trop timide. Commencer la discussion naïvement en lui parlant de ce qu'elle écoute actuellement ? Non, je suis trop timide. Lui mettre dans sa poche un petit mot avec mon numero de téléphone ? Non, je suis trop timide. Glisser ma main dans ses cheveux, et commencer à caresser sa peau douce et soyeuse, surement. Mais non, je suis trop timide. Si j'osais. je la caresserais, en silence, son dos, son flanc, son ventre. Je remonterais son petit chemisier et mes doigts iront vers son soutien gorge. Bien sur elle apprécierait, se laisserait faire. Me remonterait quand même ma main, si je me dirigeais trop vite vers sa culotte. à un moment, elle appuira sur le bouton d'arret. Elle me prendra la main et nous sortira du bus. On marchera mains liées jusqu'à son appartement, sans échanger un mot, pour ne pas casser l'envoutement. Une fois dedans, nos vêtements finiront en vrac jetés dans toute la pièce, ses lèvres se poseront sur les miennes et mon préservatif qui croupissait jusqu'alors dans mon portefeuille ne restera pas inutilisé avant sa date de peremption.

Voici comment j'ai baisé avec l'inconnue de mon bus.

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  • 4 semaines plus tard...
(modifié)

Ce texte est en anglais. J'espère que ça ne dérange pas. J'écris dans les 2 langues, mais des fois ça marche juste mieux en anglais.

-----------------

I've been rejected 32 times

Even by MILFs way past their prime

I thought that I was a real loser

But these days are now over

I know that you're the girl for me

That you'll never try to get rid of me

And that you'll never run away from me

Because you're a corpse I dug up in the local cemetery

You're so the perfect woman

Because you have more workable holes than the average woman

I'm fond of your skull, I'm fond of your carpus

But you really should dust your tarsus

Will you be my Valentine?

The slime coming out from your right orbit makes you look so sublime

Your worms don’t pose any problem

I will raise them as if they were my own children

Yesterday I took you out to the restaurant

The misunderstanding on people’s faces was blatant

But I don’t care about the court judgment because I love you

Why can’t they let us be? Why do they say we’re through?

So what if they say we’re creepy

So what if they say I’m crazy

Like Norman Bates I’m misunderstood

That Alfred Hitchcock’s movie should have been about me

No more rejection

No more masturbation

I found a woman to fulfill all my needs

I found a woman who doesn't breathe

Modifié par FelixT
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Un poème que j'ai écrit à propos d'un ami:

Le désespoir qui me sort des yeux

Je sombre

Tente de m'accrocher

Tel les racines d'un arbres lors d'un ouragan

Je ne suis qu'un malheureux innocent

Victime de tout et de rien

Les petits pois sont pour moi des montagnes

et les montagnes des océans dans lesquels je me nois

Jamais ne prendre responsabilité

La Bud comme seul rempart contre le précipice

Mon avenir n'est qu'incertitude

Je n'ose même pas rêver à mieux

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Des couloirs vides de toute âme mais à la fois remplis à craquer composait le paysage visuel du visiteur. Tout à coup, il fut dérangé dans ses pensées par une voix robotique en pleine conversation avec une voix chaleureuse dont le rôle ressemblait de beaucoup celui d'un automate. Voilà pourquoi ils s'entendent si bien se dit-il. Les minutes passaient dans ce lieu aux couleurs qui rappelaient tout du glacial arctique. Rires gras, vestes de cuir, discussion de fond de «shop». Voilà la seule source de gaieté dans ce climat désertique. Des slogans sur le mur sans doute apposés dans le noble but de donner espoir aux moutons avant de se faire charcuter. C'est raté. Des noms sont appelés et tranquillement la salle se vide. Est-ce pour ça qu'on nous appelle patients? parce que nous marchons posément vers une boucherie assurée, pire encore nous passons même des heures à l'attendre sans mot dire. Peut-être est-ce volontaire de la part de ces bouchers; l'attente est tellement longue qu'on fini par ne plus souhaiter que la fin de celle-ci.

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  • 2 semaines plus tard...

Un texte que j'ai ecrit comme ça

Une vie de cochon

Je me nomme Ticochon, j'appartiens à une fillette, je suis ce que l'on nomme un cochon tirelire. Mon ventre est bien plein, je suis rose et ma porcelaine vernie brille à la lumière de la lampe de chevet, mon dos s'orne d'une fente pour glisser piécettes et billets de Noël et de Pâques.

Ma porcelaine est rose, mais loin de l'être est ma vie.

J'ai souffert dès mon achat de ces intromissions de pièces cuivrées, sales, étant passées entre des centaines de mains pleines d'Escherichia coli, oxydées, verdâtres. Pour le dire en un mot, c'est dégueulasse. Je frémis sous mon vernis chaque fois que la main grassouillette de l'enfant, couverte de chocolat et de morve, glisse une de ces saletés en moi.

Mon adolescence a été bien compliquée. Très tôt j'ai compris que l'argent n'était qu'un leurre, que la hiérarchie instaurée par ce biais était une facétie cruelle, que ce ne sont pas nous qui possédons les objets mais eux qui nous possèdent. Cette conscientisation a été progressive et cruelle.

En l'absence de truie tirelire pour agrémenter mes nuits, ma libido florissait ; sur la table de nuit d'une gamine je ne pouvais me soulager, cette tension sexuelle alimentait encore plus la colère que je nourrissais envers la société; je m'enflammais la nuit en lisant Bakounine, le jour je pleurais de rage en devant supporter les félicitations adressées à la môme par ses parents chaque fois qu'elle me violait de menue monnaie ou de billets de 10 offerts par mémé pour des résultats scolaires, honteuses manipulations pro compétitives de cerveau enfantin, crapuleux espoirs carriéristes (vétérinaire, quelle idée ! Pour les chats et chiens de poche en plus ! Alors qu'en bas, dans la rue, des humains et des porcs meurent dans la misère et l'indifférence générale !), monstrueux rêves superficiels et vides d'acquérir une Barbie Princesse à Cheval, yeux concupiscents posés sur la rondeur de mon ventre vulnérable, vide que je ressentais fort en moi et qui n'était rempli que par du fric ! Toujours ce putain de fric !

J'en ai eu des maux de ventre, des lourdeurs, des aigreurs surtout ; personne ne pensa jamais à glisser un Gaviscon dans mon estomac douloureux, personne ne se préoccupait des larmes de verre qui filaient de mes yeux peints en bouton. Quelle solitude...

Telle une parturiente je me suis emplie chaque jour, chaque semaine un peu plus. Les années ont passé. La fillette devenue grande est partie à la fac, me laissant prendre de la poussière sur la table de chevet de sa chambre juvénile gardée en l'état par des parents castrateurs refusant de la voir grandir... Je peux vous dire que quatre ans face à un poster de M Pokora, ce n'est pas facile.

La vie continuait et suivait son cours, je m'assagissais, me résignais peut-être, il me semblait que ma vie et ses détours prenaient sens : contenant de moyen de vivre. Mais oui ! Et en poste pendant dix ans ! Sans jamais faillir malgré mes doutes et mes angoisses, sans me laisser choir de mon petit meuble pour mettre fin à mon ennui et mes questionnements existentiels, fidèle, loyal, en un mot : bon.

Je m'enorgueillissais. Lorsque la mère de famille venait dépoussiérer la chambrette je l'observais poser sur moi un regard mouillé de larmes d'émotion et de fierté. Oh, une petite voix me disait bien parfois que je m'embourgeoisais, mais qu'importe ! Le tout est de vivre paisiblement avec soi même n'est ce pas ? Et de me savoir utile et appréciée regonflait mon ego trop longtemps malmené.

L'enfant est maintenant jeune adulte. Je l'ai vue revenir, vive, amincie, l'œil flamboyant. La tornade s'est abattue sur nos vies paisibles. Le père hurlait, la mère pleurait, la jeune femme tapait du poing sur la table. Oui elle avait encore échoué à ses examens et alors ?

Rien à foutre, ce ne sont pas des diplômes qui font la valeur de l'Homme ! Et oui Papa, je n'ai pas un brillant esprit, je ne serai pas cadre comme toi !

Tu finiras caissière ou à ramasser les poubelles, je ne paierai plus pour la vie de débauche que tu mènes avec tes soi disant amis !

Arrête Edmond, arrête... J'ai fait du poulet...

Laisse Maman, je ne reste pas, je ne peux plus tolérer ce vieux con !

Elle vient et passe en trombe dans sa chambre, jette rageusement à terre la couette Hello Kitty, balaie les Barbies de l'étagère. On entend encore en bas le père tempêter, la mère gémir.

Elle m'aperçoit. Je vois la Mort en face dans le regard brillant de cette adulte que je ne reconnais pas.

Elle s'avance à grands pas tandis que je tremble. D'un geste furieux elle me ramasse, me fixe sous le groin, grimace, lève le bras... Puis non ; sa colère tombe, sa volonté faiblit. Elle me fourre dans son sac à dos en compagnie de quelques livres et CD tout aussi paniqués que moi : où allons nous donc ?

Nous vivons désormais dans une chambrette chichement meublée d'un canapé lit et d'une table. Elle ne trouve pas de travail, même comme caissière, trop impétueuse elle ne supporte aucune compromission. Elle dit que tout travail est de la prostitution. Ses amis la soutiennent en braillant le soir, s'enivrant comme des humains de mauvais vins dont le taux d'alcool est relevé au soda bon marché. Moi je remarque que les vêtements de ses amis sont de bonne facture, que leurs panses, comme la mienne, semblent bien remplies. Je les entend parler des partiels qu'ils ont validé, des guindailles auxquelles ils participent, de leurs parents, ces vieux cons qui ne leur ont pas donné les 50€ exigés pour un Blu-ray collector.

Je la vois, elle, s'émacier. Par fierté peut-être, par habitude sans doute elle ne dit rien des longues journées passées dans 9m². Quelques mètres carrés sans cuisine, avec un camping gaz pour faire chauffer les pâtes, un lavabo et des toilettes toujours bouchées sur le palier. Des jours entiers passés sans manger, à déplacer encore et encore les coussins amovibles du clic clac défoncé dans l'espoir de trouver des piécettes.

Aujourd'hui un drame aura lieu. Elle s'est réveillée à 8h, le propriétaire passait réclamer le loyer. Elle a argué qu'elle ne pouvait être expulsée en décembre, qu'elle lui donnerait son putain de blé, une somme honteuse pour un tel taudis d'ailleurs. Elle n'a pas pu appeler ses amis, la ligne est coupée par défaut de paiement. Elle a jeté le téléphone à terre, maudit le dieu monétaire, maudit la vie. Puis elle s'est jetée sur le petit divan et a longuement pleuré. Alors ses yeux se sont posés sur une grosse pierre qui décore la chambre de bonne. Un ami lui a offert, c'est un énorme quartz rose.

Elle le regarde, le soupèse... Je la vois estimer sa valeur, puis sa moue dédaigneuse m'indique qu'il n'en a aucune.

Alors...

Alors elle se tourne vers moi. Lentement elle élève le quartz au dessus de mon groin. Je voudrais fermer les yeux. Je voudrais arguer de mes quinze ans de bons et loyaux services. Je m'accroche au fol espoir que sa rage retombe, comme chez ses parents, qu'elle décide de me garder comme souvenir d'une enfance dorée. Mais un léger sourire fait frémir les commissures de ses lèvres. Sa pupille est vibrante et décidée. Je comprends qu'elle m'avait oubliée. Quinze ans de petites économies, autant à boire et à manger. Ma fin est proche je le sait. Elle

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J'ai écrit ça il y a longtemps. Je me suis inspirée de une de mes amies qui avait des problèmes alimentaire à l'époque. Ça donne environ ça:

La balade des osselets

Couchée tête première

Je joue aux osselets

De mon double je double ma mise

Une fois au pari de ma chair

Encore une autre à ma ceinture je serre

Au risque de devenir invisible

Et que sous mes doigts une musique s'échappe de mes côtes

Pour encourager mes joues à se creuser

Créant ainsi montagnes et valons

Où je m'y perdrais la peau et les os

Dévorée.

Debout tête première, mes osselets s'écroulent

De mon double ma mise je perd

De ma tombe je marcherai de mes côtes à mes joues

Le vent sifflant entre mes os

La balades des osselets

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  • 2 semaines plus tard...

Re-regarde encore et encore

Triste, expire ton pouvoir

Mal-léché, crispe ton ivoire

Affiche ta bouille au corridor.

T'es pas un symbole typique

Mange tes rognons extasiques

Si tu meurs, on s'en balance

On s'en calisse de ta potence!

Arrête pitié de respirer

T'as mal au cul, t'es tout pogné

T'as deux doigts dans le fion, enfoncés

Veux-tu bien tous nous épargner?

Relaxe.

T'es tout petit, rikiki

T'es flasque

Un potage de marasmes

Bordel, laisse-nous une place!

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Re-regarde encore et encore

Triste, expire ton pouvoir

Mal-léché, crispe ton ivoire

Affiche ta bouille au corridor.

T'es pas un symbole typique

Mange tes rognons extasiques

Si tu meurs, on s'en balance

On s'en calisse de ta potence!

Arrête pitié de respirer

T'as mal au cul, t'es tout pogné

T'as deux doigts dans le fion, enfoncés

Veux-tu bien tous nous épargner?

Relaxe.

T'es tout petit, rikiki

T'es flasque

Un potage de marasmes

Bordel, laisse-nous une place!

Ces beaux mots s'adressent-ils à quelqu'un en particulier ?

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